Le rapport de Mary Simon : une feuille de route vers un Nord meilleur

IQALUIT — Le rapport de la représentante spéciale de la ministre pour le leadership dans l’Arctique, Mary Simon, intitulé Un nouveau modèle de leadership partagé dans l’Arctique, fournit les bases d’une véritable façon de progresser pour la conservation dans le Nord. Il met notamment l’accent sur la mise en place de zones autochtones protégées, le financement des énergies renouvelables comme alternative efficace au diesel, sur la création d’un réseau de corridors de transport maritime à faible impact et sur des mesures pour limiter les effets des changements climatiques sur la nature, les habitats et les communautés. Notre réaction :
  
David Miller, président et chef de la direction du WWF-Canada : 
« La vision pour le Nord exprimée dans le présent rapport, avec une population saine et éduquée participant à une économie vraiment durable et dont la structure repose sur la conservation, est l’une des visions que le gouvernement devrait envisager via un plan de mise en œuvre robuste et bien financé. Le Nord canadien est un endroit où nous avons encore l’opportunité de bien faire les choses et ce rapport fournit la voie à suivre pour s’y rendre. »  

Paul Crowley, VP Arctique du WWF-Canada :
«  En tant que citoyen de l’Arctique canadien depuis un long moment, je salue l’approche holistique et les recommandations de Mary Simon. Je suis particulièrement ravi des recommandations concernant le développement de nouveaux outils de conservation dans le Nord canadien, les zones autochtones protégées, et ses recommandations sur l’application de ces désignations en conservation à Pikialasorsuaq, la polynie la plus productive de toute l’Arctique. Mary Simon a établi une feuille de route qui devrait être accomplie. »

Faits saillants du rapport :

Sur les changements climatiques :
« Durant mes déplacements, les gens ont exprimé leur inquiétude par rapport à la sécurité alimentaire, en partie parce que le réchauffement de l’Arctique menace l’abondance et la répartition de la faune et l’accès sans danger à de nombreuses zones traditionnelles intérieures de chasse et de pêche en mer. L’ironie est que les collectivités en Arctique dépendent largement des combustibles fossiles. Dans la plupart des collectivités, des centrales thermiques alimentées au diesel produisent la seule source d’énergie pour les fournaises au mazout et les chauffe-eau. En raison de cette dépendance, l’approvisionnement en électricité est parfois aléatoire dans les collectivités, il n’existe aucune autre solution permettant aux résidents et aux entreprises d’abaisser leurs coûts en énergie, les tarifs d’électricité sont plus élevés et plus compliqués à calculer et enfin, ces conditions freinent le développement économique. Les déversements d’hydrocarbures durant les livraisons annuelles par voie maritime ou de réservoirs de stockage sont beaucoup trop fréquents. »

Sur les énergies renouvelables :
« L’innovation et la transition nécessiteront des investissements majeurs… À mon avis, le gouvernement fédéral peut maintenir sa contribution dans le but de trouver des solutions de remplacement des combustibles fossiles et pour l’efficacité énergétique dans l’Arctique comme suit :

  1. mettre en place une plateforme de politique assortie d’objectifs clairs, fondés sur un partenariat avec les gouvernements et les organisations autochtones
  2. attribuer des fonds et des responsabilités ministérielles
  3. soutenir les occasions d’affaires pour les entreprises locales. »

Sur la planification territoriale :
« Afin d’assurer un meilleur financement, une mise en œuvre efficace et la reconnaissance effective des régions actuellement visées par les plans d’aménagement du territoire, les futures initiatives devraient être réalisées en partenariat, sous une forme ou une autre, avec les peuples autochtones. Elles devraient également mettre au premier plan les espèces, comme le caribou, et les habitats et les secteurs culturels qui revêtent une importance capitale pour les collectivités autochtones. »

Sur la conservation marine :
« Le nombre d’initiatives de conservation des terres dépasse largement celles qui visent la protection des aires marines de l’Arctique; en effet, moins de 1 % des eaux d’Inuit Nunangat fait l’objet de mesures de protection reconnues… Pourtant, presque toutes les collectivités inuites sont situées sur le littoral arctique adjacent aux aires marines d’une importance à la fois écologique et biologique… La préservation d’habitats côtiers et marins sains est essentielle à la sécurité alimentaire, à la pérennité culturelle et à l’accroissement des possibilités économiques découlant des pêches et du tourisme. »

Sur les zones autochtones protégées :
« Le principe des aires protégées autochtones repose sur l’idée d’une zone protégée qui tient explicitement compte de la vision autochtone de ce qu’est un territoire fonctionnel et qui met en pratique cette vision. Les aires protégées autochtones pourraient servir de plateforme pour la mise en place de programmes culturellement adaptés et le recrutement d’Autochtones dans une grande variété de services, notamment :

  1. la surveillance de l’environnement et de la faune
  2. la gestion et la surveillance des navires
  3. les préparatifs et les interventions d’urgence
  4. les opérations de recherche et de sauvetage
  5. les possibilités de développement touristique
  6. l’exécution de programmes élargis ou nouveaux de gardiens du territoire. »

À propos du WWF-Canada
Le WWF propose des solutions aux grands défis de conservation qui nous tiennent tous à cœur. Nous menons des projets dans des lieux uniques et de grande valeur environnementale afin que la nature, les espèces et les communautés puissent cohabiter en toute harmonie. Parce que lorsque la nature va, tout va. wwf.ca/fr

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Laurence Cayer-Desrosiers | Spécialiste communications, événements et relations avec la communauté, WWF-Canada | 514-394-1106 | [email protected]