Le projet de réduction du « carbone noir » – ou polluants à courte durée de vie – ne doit pas paralyser la lutte contre le vrai gaz carbonique, selon le WWF

Toronto, Ontario – Le WWF a accueilli favorablement l’annonce faite hier par plusieurs pays – Canada, États-Unis, Mexique, Ghana, Suède et Bangladesh – de mener la lutte au « carbone noir », mais rappelle qu’en matière de lutte contre les émissions les plus porteuses de réchauffement climatique, les efforts doivent porter prioritairement sur la réduction drastique et prochaine des émissions de dioxyde de carbone.

Les substances visées par le projet annoncé aujourd’hui – carbone noir ou noir de carbone, méthane et hydrocarbures fluorés – sont connues pour avoir un effet à court terme sur le climat puisqu’elles ne se maintiennent pas dans l’atmosphère aussi longtemps que le CO2. Le carbone noir provient essentiellement de la combustion de biomasse dans les fourneaux et les feux traditionnels dans certains pays en développement, ainsi que de l’échappement des diésels.

« Le fait est que les grands émetteurs comme le Canada et les États-Unis, qui annoncent ce projet aujourd’hui, n’ont fait que très peu par ailleurs pour réduire leurs émissions de CO2, reconnues pour être la cause principale du réchauffement de la planète », a déclaré Samantha Smith, responsable du programme Climat et énergie du WWF.

« En fait, ces pays ont mis au point un plan qui détourne l’attention ailleurs – en particulier les pays en développement. Il est bien sûr important d’appuyer les pays les plus pauvres, mais la responsabilité première des grandes nations demeure la réduction de leurs propres émissions, et ils doivent impérativement consacrer leurs efforts à relever les défis que pose le réchauffement climatique à l’échelle mondiale. »

« La réduction des émissions de carbone noir par l’accès à des fourneaux plus propres sur le plan énergétique est en soi une bonne idée, mais ne nous attendons pas à ce qu’une telle mesure produise des résultats probants à court terme », a précisé Mme Smith.

« Ce projet pose plusieurs défis d’ordre pratique en ce qui touche aux mesures à mettre en place – sources de pollution nombreuses, financement, barrières culturelles à l’adoption de nouvelles méthodes de cuisson. La réussite d’un tel projet et des mesures qu’il prévoit sera fonction de l’efficacité des mécanismes de financement, de comptabilisation et de production. »

Autrement dit, s’il est utile de s’attaquer au problème que posent les émissions à effet à court terme, cela ne doit pas nous détourner de la cause principale du réchauffement climatique, les émissions de CO2.

À propos du WWF

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