Le Comité permanent ne peut reporter davantage l’évaluation des capelans
ST-JEAN DE TERRE-NEUVE, 23 mars 2017 — L’évaluation annuelle des stocks de capelans autour de Terre-Neuve-et-Labrador devrait commencer immédiatement pour préserver la santé de cette espèce de poisson-proie, affirme le Fonds mondial pour la nature (WWF-Canada).
Dans son rapport sur le rétablissement de la pêche à la morue du Nord, Mettre le cap sur un nouvel avenir durable, le Comité permanent des pêches et des océans recommande que le MPO réalise des évaluations annuelles des stocks de caplans, principale source d’alimentation de la morue, dès cette année. Le WWF-Canada sonne l’alarme d’un manque criant d’informations sur les stocks canadiens de poissons-proies depuis la publication de son rapport Bouffe pour tous en juillet dernier, et il a demandé à maintes reprises des évaluations annuelles de capelans.
Le rapport du Comité permanent révèle que le capelan est un des éléments essentiels au rétablissement de la morue du Nord, espèce emblématique pour laquelle un moratoire a été déclaré en 1992.
Le rapport effectue 10 recommandations, dont :
- Évaluer les stocks de capelans annuellement (tel que pratiqué avant 2008) plutôt qu’à chaque deux ans, la pratique courante;
- Compléter les évaluations annuelles des stocks de morue du Nord;
- Engager de nouveaux scientifiques à la MPO et investir dans la science;
- Développer des pratiques durables de gestion de la pêche.
Qu’est-ce que le capelan?
- Observés dans les eaux froides de l’Atlantique du nord-ouest, les capelans sont de petits poissons qui constituent une importante source d’alimentation pour les oiseaux de mer, les phoques et les baleines, et représentent l’aliment de prédilection de la morue du Nord.
- Il existe quatre pêches de capelans dans les eaux du Canada atlantique : deux dans le golfe du Saint-Laurent et deux à Terre-Neuve-et-Labrador. La valeur de la pêche commerciale est d’environ 10 millions par année.
- Il existe un marché lucratif pour les œufs de capelans, qui sont vendus principalement sur le marché asiatique pour utilisation sur les sushis comme masago (œufs oranges). La pêche actuelle au capelan cible les grandes femelles œuvées.
Aurelie Cosandey-Godin, spécialiste principale, Océans au WWF-Canada dit :
« Le WWF-Canada est ravi que le rapport du Comité permanent reconnaisse le manque actuel de données concernant la pêche au capelan et qu’il recommande des évaluations annuelles. Sans une surveillance provenant des relevés acoustiques, il est impossible pour Pêches et Océans Canada d’obtenir une estimation précise de l’abondance du capelan, estimation qui devrait être utilisée pour améliorer la gestion de la pêche au capelan à Terre-Neuve-et-Labrador.
Le rapport Mettre le cap sur un nouvel avenir durable fait le lien entre la santé des stocks de capelans et le rétablissement de la morue du Nord. La morue dépend du capelan pour s’alimenter et sans eux, la population de morues n’atteindra jamais les niveaux nécessaires à une pêche commerciale durable de la morue du Nord.
Pêches et Océans Canada devrait progresser vers la mise en œuvre d’une approche moderne et écosystémique des pêches qui considère les besoins de plusieurs espèces contrairement à ceux d’un seul stock, afin d’assurer la viabilité à long terme des poissons-proies comme le capelan et des prédateurs dépendants comme la morue du Nord. »
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