Lancement de fusée en Russie : il faut éviter le déversement de carburant toxique dans les eaux du Nord

IQALUIT, 11 octobre 2017 – Le vice-président Arctique du Fonds mondial pour la nature (WWF-Canada), Paul Crowley, a fait la déclaration suivante concernant la requête faite par le Conseil circumpolaire Inuit et la Pikialasorsuaq Commission aux gouvernements du Canada et du Danemark demandant de repousser le lancement de fusée prévu pour le 13 octobre, jusqu’à ce qu’une option de lancement sans carburant toxique ne soit disponible.
 
« Le WWF-Canada partage les inquiétudes de la Pikialasorsuaq Commission (en anglais seulement), à savoir que les trajectoires de la fusée, qui sont soigneusement planifiées et très précises, disperseront de l’hydrazine dans la Pikialasorsuaq, ou polynie des eaux du Nord, une des zones les plus écologiquement vulnérables de l’Arctique circumpolaire. Nous répétons les propos de la commissaire canadienne Eva Aariak demandant aux gouvernements d’appliquer le principe de précaution et de repousser le lancement jusqu’à ce que nous en sachions davantage à propos de la santé et des risques environnementaux associés aux résidus d’hydrazine et aux débris métalliques, ou jusqu’à ce qu’une autre option de carburant ne soit disponible. Les Inuits dépendent de cette région comme source alimentaire et partie intégrante de leur identité culturelle et spirituelle depuis des millénaires. En procédant à ce lancement, les conséquences pourraient être désastreuses pour les communautés et espèces qui habitent la région. »      

À propos du lancement

  • La fusée devrait être lancée depuis le cosmodrome de Plesetsk, en Russie, le 13 octobre 2017 pour placer un satellite de l’Agence spatiale européenne en orbite.
  • La Russie utilise souvent des missiles balistiques intercontinentaux SS-19 transformés pour lancer des satellites commerciaux et militaires. 
  • La trajectoire de cette fusée est susceptible de laisser tomber le deuxième étage de la fusée dans la Pikialasorsuaq (polynie des eaux du Nord), dispersant une quantité inconnue d’hydrazine dans l’eau.   
  • Il existe aussi une préoccupation pour la sécurité humaine puisque dans cette région, la distance entre l’île d’Ellesmere au Canada et la côte du Groenland est d’aussi peu que 32 kilomètres.
     

À propos de Pikialasorsuaq

  • Les polynies sont des zones d’eaux libres entourées de banquise. La Pikialasorsuaq (polynie des eaux du Nord) est l’écosystème le plus productif biologiquement au nord du cercle arctique.
  • Il s’agit d’une zone marine importante pour les Inuits, ainsi que pour les espèces dont dépendent les communautés du Haut-Arctique.
  • Alors que les changements climatiques provoquent l’intensification des activités économiques en Arctique, les Inuits de la région ont exprimé leur désir d’explorer des options de gestion menées à l’échelle locale avant que les opportunités de transport maritime, de tourisme, de pêche et de développement n’augmentent.
  • Cette situation a mené à la création de la Pikialasorsuaq Commission, constituée d’Inuits autant du Canada que du Groenland, qui travaillent à la protection de la polynie des eaux du Nord.  

À propos du WWF-Canada
Le WWF propose des solutions aux grands défis de conservation qui nous tiennent tous à cœur. Nous menons des projets dans des lieux uniques et de grande valeur environnementale afin que la nature, les espèces et les communautés puissent cohabiter en toute harmonie. wwf.ca/fr
 
Pour plus de renseignements :

Laurence Cayer-Desrosiers, Spécialiste communications et événements | WWF-Canada
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