La situation du saumon quinnat indique une crise des écosystèmes

TORONTO, LE 4 DÉCEMBRE 2018  Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) vient d’ajouter 13 populations de saumon quinnat, issues des rivières Thompson et Fraser, et des eaux de l’île de Vancouver, à sa liste d’espèces considérées comme étant en péril. Selon le WWF-Canada, cette évaluation indique une crise écosystémique. 
 
Megan Leslie, présidente et chef de la direction au WWF-Canada, explique : 
« Les évaluations individuelles des diverses populations de saumon quinnat, lorsque additionnées, tracent le portrait d’un écosystème en grande difficulté. La lutte que mènent les épaulards résidents du Sud pour survivre et se reproduire se fait dans un environnement en pleine dégradation, de plus en plus bruyant et achalandé. Et leur principale source de nourriture, le saumon quinnat, est maintenant en voie de disparition, lorsque l’on considère les recommandations du COSEPAC quant à 13 populations issues des rivières Thompson et Fraser, ainsi que des eaux de l’île de Vancouver. À cela, on doit ajouter 16 populations de saumon rouge ainsi que des douzaines d’espèces déjà considérées comme étant en péril au sein de cette région. Quelque chose ne tourne visiblement pas rond. 
 
« Depuis longtemps, le saumon quinnat doit composer avec la pêche, la dégradation de ses habitats marins et d’eau douce, ainsi qu’avec le réchauffement des températures qui affecte son cycle de vie. Les impacts sont faciles à comprendre : il ne reste plus assez de saumon quinnat pour assurer la santé et la pérennité des orques qui tentent de s’en nourrir. 
      
« Nous ne pouvons plus ajouter d’agents stresseurs à ces écosystèmes interconnectés et déjà surchargés. Nous devons considérer cette région dans son ensemble; des eaux plus en amont jusqu’à l’océan. Toute décision en matière de développement devra être prise dans cette optique. Nous avons le devoir d’agir rapidement afin de réduire les menaces qui pèsent sur les espèces, et donner la priorité aux mesures qui auront les meilleures chances de succès. » 
 
Parmi les autres espèces évaluées par le COSEPAC, on retrouve l’ours polaire et le bourdon américain, toutes deux considérées comme étant préoccupantes.  
 
Brandon Laforest, spécialiste principal, espèces et des écosystèmes arctiques au WWF-Canada, ajoute que : 
 
« Sept ans après avoir été déclaré espèce en péril, l’ours polaire conserve le statut d’espèce préoccupante et ne jouit toujours d’aucun plan de gestion fédéral. Bien que la cogestion alliant savoirs traditionnels et science ait été couronnée par le passé d’un grand succès, nous devons continuer à unir nos forces pour mieux affronter les menaces imminentes, la principale étant la fonte de la banquise découlant des changements climatiques. En plus de veiller à ce que les populations deviennent aussi résilientes que possible, nous devons encourager d’importants efforts, à l‘échelle mondiale, afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Ce qui contribuerait à assurer un avenir sain aux ours polaires. Nous devons aussi faire de la sécurité publique une de nos priorités. Investir dans la réduction des conflits entre les ours polaires et les humains s’avérera essentiel, alors que ces conflits sont en augmentation dans les communautés nordiques. » 
 
Emily Giles, spécialiste principales, conservation des espèces au WWF-Canada, poursuit : 
« En raison des menaces posées par les changements climatiques, par l’utilisation des pesticides et par le rétrécissement des habitats, le bourdon américain joint les rangs de sept espèces d’abeilles indigènes canadiennes considérées comme étant en voie de disparition. Le déclin rapide des populations d’abeilles indigènes, observé au cours des récentes décennies, est une réalité alarmante à la fois pour les abeilles et les humains. En effet, les abeilles sont les plus importantes pollinisatrices de la nourriture que nous consommons. Pour aider les populations d’abeilles indigènes et les autres espèces confrontées à des déclins tout aussi inquiétants, nous devons agir afin de restaurer les milieux et les espèces végétales. Ensemble, ils créent un habitat essentiel. » 
 
Parmi les espèces nouvellement, ou toujours, considérées comme étant en péril, on retrouve : 
  • Le saumon quinnat – 16 populations issues des rivières Thompson et Fraser, ainsi que des eaux de l’île de Vancouver – dont huit sont en voie de disparition, quatre sont menacées, une est préoccupante, une est considérée comme n’étant pas en péril et deux ne peuvent être évaluées en raison de données insuffisantes; 
  • L’ours polaire – espèce toujours évaluée comme étant préoccupante; 
  • La tortue des bois – espèce toujours évaluée comme étant menacée; 
  • Le bourdon américain – espèce nouvellement évaluée comme étant préoccupante; 
  • Le frêne noir – espèce végétale nouvellement évaluée comme étant menacée; 
  • Consultez la liste complète du COSEPAC en cliquant ici. 
 
Pour de plus amples renseignements sur le déclin des espèces au Canada, veuillez vous référer au Rapport Planète vivante Canada : http://www.wwf.ca/fr/nouvelles_et_rapports/publications/rpvc.cfm   
   
 
À propos du WWF-Canada 
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