La protection du milieu marin est la prochaine étape nécessaire pour sécuriser la forêt pluviale du Grand Ours, selon le WWF-Canada

Victoria, 2 février 2016 – Le Fonds mondial pour la nature (WWF-Canada) se réjouit de l’accord prononcé hier qui protègera 85 % de la forêt pluviale du Grand Ours de l’exploitation forestière pour toujours. Après vingt ans de négociations, ce nouveau plan de protection démontre qu’il est possible pour les Premières Nations, le gouvernement et l’industrie de travailler ensemble pour la protection à long terme des espèces et collectivités de la forêt pluviale du Grand Ours le long de la côte centrale de la Colombie-Britannique.
 
Pour solidifier cet accord, la prochaine étape sera de s’assurer que le plan de gestion du milieu marin déjà entamé dans la zone marine du Grand Ours continue d’être mis en œuvre.
 
Le littoral du pacifique en Colombie-Britannique est sain et productif, mais il subit des pressions accrues résultant de l’activité humaine. Une meilleure planification et une meilleure protection du milieu marin sont nécessaires face aux pipelines de gaz ou de pétrole proposés, à l’augmentation du trafic maritime, à la construction croissante d’aménagements portuaires et autres activités industrielles.
Pour s’assurer que l’environnement marin soit utilisé de façon durable, le WWF recommande la mise en œuvre du Partenariat de planification des espaces marins de la côte nord du Pacifique, ou Marine Planning Partnership for the North Pacific Coast (MaPP). Ce partenariat, auquel le WWF-Canada contribue, présente la façon dont la région peut gérer une croissance tout en maintenant un écosystème marin en santé qui bénéficie aux communautés avoisinantes.  
 
Citation de David Miller, président et chef de la direction, WWF-Canada :
« L’accord de protection de la forêt pluviale du Grand Ours est en soi une réalisation impressionnante qui revêt une importance mondiale. Mais vous ne pouvez protéger la forêt pluviale du Grand Ours si vous ne protégez pas aussi les océans. Et vous ne pouvez protéger les océans sans les gérer intelligemment. C’est pourquoi la prochaine étape d’importance est de s’assurer que le Partenariat de planification des espaces marins de la côte nord du Pacifique, tout aussi ambitieux, soit complètement mis sur pied. Il est temps d’agir maintenant. Vingt ans d’attente, c’est trop long. »
 
Historique de l’accord de la forêt pluviale du Grand Ours :

  • En 1997, presque toutes les vallées de la forêt pluviale du Grand Ours étaient prévues pour la coupe à blanc. Après dix ans de négociations, les Premières Nations, les compagnies forestières, les organisations environnementales et les gouvernements créent et fournissent au reste du monde un modèle de coopération en matière de gestion environnementale pour la région.
  • En 2007, le WWF célèbre cette réalisation avec son prestigieux prix international Cadeau à la Terre
  • Près de dix ans après le prix Cadeau à la Terre et la poursuite des négociations, l’accord qui en résulte accorde une protection permanente à 6,4 millions d’hectares de forêt, soit une aire deux fois la taille de l’île de Vancouver. Le 15 % restant sera accessible pour l’exploitation forestière, mais demeure sous les normes commerciales les plus strictes en Amérique du Nord.

 
Pourquoi la protection du milieu marin est-elle nécessaire dans la forêt du Grand Ours :

  • La zone marine du Grand Ours est une des mers froides les plus riches en ressources dans le monde, mais n’est pas pratiquement pas protégée. Elle est pourtant l’habitat d’une incroyable diversité d’oiseaux de mer, de poissons et de baleines. La forêt pluviale joue un rôle essentiel dans l’approvisionnement de cet écosystème divers sous la forme du ruissellement des nutriments provenant des terres continentales et qui nourrissent l’environnement marin.
  • L’océan procure aussi beaucoup des nutriments dont la forêt pluviale du Grand Ours a besoin pour s’épanouir. Les nombreuses rivières sauvages de la région forment un lien indispensable entre la terre et la mer. Le saumon sauvage remonte les rivières, se rend jusqu’aux aires de fraie, puis meurt, distribuant les nutriments dans les cours d’eau profondément dans la forêt.
  • Food from the sea est une partie importante de plusieurs communautés autochtones dans la région. Le varech, le hareng rogué, les pétoncles, l’eulakane, le saumon, le panope, le gobie et le flétan font partie de la richesse des récoltes traditionnelles.

 
Pourquoi le Partenariat de planification des espaces marins de la côte nord du Pacifique est important pour l’avenir de la forêt du Grand Ours :  

  • Afin de répondre aux pressions exercées par le développement, les Premières Nations et le gouvernement provincial ont signé le partenariat de planification des espaces marins de la côte nord du Pacifique ou Marine Planning Partnership for the North Pacific Coast (MaPP) le 27 avril 2015. L’objectif est d’établir un modèle pour les projets de préservation marine pour protéger plus que 102 000 kilomètres carrés le long du littoral de la Colombie-Britannique.
  • Ce Partenariat reconnaît que la santé de l’environnement marin est le fondement pour une économie et des communautés en santé.  
  • Un gros pas a été franchi, mais il reste beaucoup à faire. Les ministères fédéraux clés ayant un pouvoir sur le secteur maritime, dont le transport maritime et la pêche commerciale, ne sont pas inclus dans les plans du partenariat.
  • Suite à l’annonce de novembre 2015 concernant le moratoire sur le transport de pétrole brut sur la zone marine du Grand Ours, il est maintenant très important de légiférer pour interdire le transport de pétrole dans la région pour décourager la planification de pipelines dans cette région fragile.
  • Le Partenariat offre aussi au gouvernement un cadre solide pour l’aider à atteindre son objectif d’augmenter la protection marine et côtière de 1,3 % à 10 % d’ici 2020.

 
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À propos du WWF
 
Le WWF-Canada est la section canadienne du Fonds mondial pour la nature (WWF – World Wildlife Fund), l’un des plus importants organismes de conservation indépendants et respectés dans le monde. Le WWF-Canada poursuit depuis près de 50 ans son action d’intégration de la connaissance scientifique et de la recherche dans des projets bien concrets menés sur le terrain. Le WWF propose des solutions aux grands défis de conservation de notre époque afin d’assurer aux humains de vivre en harmonie avec la nature. wwf.ca/fr
 
 
Pour plus de renseignements :

Sophie Paradis, Directrice pour le Québec, WWF-Canada, 514-603-7627
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