La population de bélugas du Saint-Laurent accuse un déclin inquiétant
Montréal, le 1er décembre 2014 – Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) recommande que la population de bélugas de l’estuaire du Saint-Laurent soit maintenant classée parmi les espèces « en voie de disparition » – à deux pas de l’extinction totale dans la nature –, mettant en évidence l’inertie du Canada en matière de protection d’espèces rares, selon le Fonds mondial pour la nature (WWF-Canada).
Le COSEPAC est le comité consultatif indépendant du Canada responsable de l’évaluation des espèces menacées. Le comité fonde ce constat sur les plus récentes études de la population et de l’habitat des bélugas du Saint-Laurent, qui indiquent que leur nombre est passé sous le seuil des mille individus depuis le début des années 2000.
« Le Canada ne maintient pas en santé les bélugas du Saint-Laurent malgré la soi-disant protection que cette population est censée recevoir en vertu de la Loi sur les espèces en péril, a déclaré Marie-Claude Lemieux, directrice pour le Québec du WWF-Canada. Pour empêcher les bélugas de glisser encore plus près du gouffre de la disparition, il nous faut prendre immédiatement des mesures pour éliminer les principales menaces, y compris le projet de terminal pétrolier de TransCanada à Cacouna. »
Le terminal de Cacouna est une des composantes du projet d’oléoduc Énergie Est de TransCanada et serait bâti dans une zone identifiée comme une « pouponnière de bélugas » où les mères mettent bas et élèvent leurs petits. Bien que fortement décrié par les groupes environnementaux qui s’y opposent, le projet pourrait aller de l’avant si la société TransCanada répond aux nouvelles conditions qui lui ont été imposées en novembre 2014.
Outre le développement industriel, selon le COSEPAC, plusieurs autres menaces, comme la pollution, la prolifération d’algues toxiques et le bruit, pourraient être la cause des « signes préoccupants » que sont les « déclins récents » et les « cas de mortalité inexpliquée chez les jeunes bélugas ». Il faut en savoir plus sur l’impact des altérations des écosystèmes dans l’ensemble de l’aire de répartition de cette rare population.
Ajoutant au problème, le ministre fédéral de l’Environnement ne fait toujours rien pour l’habitat vital identifié dans le Programme de rétablissement du béluga mis de l’avant par le gouvernement du Canada. « Le Programme de rétablissement du béluga a été finalisé en 2012 et accuse déjà deux ans de retard en matière de protection des habitats essentiels. Tous les éléments sont en place, il ne manque que la volonté politique pour lancer le processus », a ajouté Madame Lemieux.
En réponse à cette inertie, le WWF-Canada est en train de mettre sur pied un comité scientifique international destiné à renseigner les décideurs sur les impacts qui pourraient affecter la petite population de bélugas du Saint-Laurent en dehors de leur aire d’été déjà amplement documentée.
Le WWF-Canada soutient également le Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM) qui étudie la distribution et les habitats de cette population hors de l’estuaire du Saint-Laurent afin de cerner les habitats d’hiver qui pourraient s’avérer vitaux pour ces animaux.
« Le béluga du Saint-Laurent est un symbole important du Québec. Nous devons nous assurer d’employer les meilleurs moyens scientifiques pour garder cette minuscule population en santé maintenant et pour les générations futures », a renchéri Marie-Claude Lemieux.
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Pour de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec :
Marie-Claude Lemieux
Directrice pour la Québec, WWF-Canada
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