© Shutterstock Black footed ferret

Rapport Planète vivante Canada

Le sort des espèces au pays est entre nos mains. Le Rapport Planète vivante du Canada du WWF-Canada révèle que les populations d’espèces subissent des déclins inquiétants. Il est temps d’agir et de renverser cette tendance.

#PlusdeConservation

Un problème canadien

Il est facile de prétendre que les chiffres bouleversants concernant le déclin des espèces ne s’appliquent pas ici au Canada. Après tout, notre pays est fait de grands espaces avec amplement de place pour les grizzlis et les fous de Bassan, les bélugas et les bars communs, les salamandres et les renards véloces… n’est-ce pas?

À l’aide des meilleures connaissances scientifiques disponibles, nous avons créé un indice Planète vivante national afin de mesurer la performance écologique du pays, de la même manière qu’un indice boursier mesure la performance économique. Nos efforts ont pour objectif d’acquérir les connaissances nécessaires qui démontreront les actions à prendre pour préserver l’abondance des richesses naturelles de notre pays. Nous voulions aussi marquer le 50e anniversaire de notre organisation au pays par le portrait de sa biodiversité.

Les résultats sont alarmants : la moitié de nos espèces contrôlées (451 sur 903) sont en déclin, et leur indice indique un déclin moyen de 83 %. Encore plus inquiétant, le nombre d’espèces à risque, celles protégées par la loi, est aussi critique — sinon pire.

La perte de biodiversité n’affecte pas seulement la savane africaine ou la grande barrière de corail en Australie, mais aussi, et fortement notre nature canadienne. Nous avons tous, collectivement, une responsabilité face au déclin de notre patrimoine naturel et c’est ensemble, tous ensemble, que nous pourrons freiner cette hécatombe.

 

Entre 1970 et 2014, l’abondance de la moitié (451 des 903) des espèces contrôlées au Canada a significativement réduit. C’est le cas pour tous les groupes d’espèces contrôlées : mammifères, poissons, oiseaux et amphibiens et reptiles. Parmi l’autre moitié contrôlée, 407 espèces ont démontré des augmentations en abondance, et 45 espèces font état d’une tendance stable. Bien que ces exemples de succès soient encourageants, nous ne pouvons ignorer la découverte révélant que la moitié des espèces contrôlées dans l’étude est en situation de déclin.

Pour l’autre moitié des espèces contrôlées démontrant des tendances à la baisse, l’indice Planète vivante révèle un déclin de 83 % en moyenne.

Nos résultats suggèrent que le taux de déclin de ces espèces en péril pourrait avoir augmenté (de 2,7 % à 1,7 %), malgré les protections accordées par la LEP. Il faut agir dès maintenant afin de s’assurer que nos espèces protégées le soient réellement.

Qu'est-ce qui explique la perte de biodiversité?

© Eden Toth

Perte d'habitat

La perte d’habitat est la plus grande menace pour les espèces au Canada. La foresterie, l’agriculture, l’urbanisation et du développement industriel sont quelques-unes des activités qui provoquent cette perte. La croissance des villes a doublé au Canada au cours du dernier siècle, l’étalement urbain détruisant et fragmentant les habitats. Selon Global Forest Watch Canada, près de 216 000 kilomètres carrés (soit l’équivalent de trois fois la superficie du Nouveau-Brunswick) de zones forestières intactes ont été perturbées ou morcelées de 2000 à 2013. Plus de 80 % des habitats de milieux humides d’origine ont été transformés dans les villes et autour d’elles pour d’autres utilisations, les barrages et canaux ont altéré les habitats.

© Exclusive Aerials / Shutterstock

Changements climatiques

Au Canada, la température s’est réchauffée de près du double dans certaines régions, comparativement à la moyenne mondiale. Les océans se réchauffent et deviennent plus acides. Les espèces ressentent les effets de différentes façons – les plus vulnérables sont celles qui vivent longtemps, qui sont lentes à se reproduire, qui demandent des habitats et des aliments spécifiques.

© Patricia Buckley / WWF-Canada

Pollution

Bien que quelques polluants chimiques persistants (ex. DDT, BPC) aient été interdits ou dont l’usage ait été strictement restreint, d’autres pesticides et polluants demeurent, incluant les effluents d’eaux usées et le ruissellement agricole, les déchets plastiques et microplastiques. La chaleur, le bruit et la pollution lumineuse perturbent également les espèces et affectent leurs environnements.

© Shutterstock / Herman Wong HM Agrilus planipennis - Emerald ash borer

Espèces envahissantes

Les espèces introduites entrent en compétition avec les espèces indigènes pour l’espace, la nourriture et autres ressources; et certaines deviennent même leurs prédateurs. Alors que l’humain voyage et que le transport de marchandises augmente, coïncidant avec les changements dans l’écosystème induits par le climat, le taux des invasions s’accélère.

© Alyssa Bistonath / WWF-Canada

Surpêche

La surexploitation récolte un bilan désastreux. Les poissons marins le long de la côte Est (tels que la morue) ont été les plus affectés. Les prises accessoires constituent un facteur aggravant; le requin-taupe dans l’Atlantique du Nord-Ouest, par exemple, a été réduit à seulement un quart de leur population de 1962 en raison de la pêche commerciale et des prises accessoires.

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Effets cumulatifs

Les impacts de ces pressions susmentionnées sont cumulatifs et ont un effet d’entraînement (des changements dans le statut d’une espèce déclenchent des changements pour l’autre). Les espèces en péril font face à plus de deux échelles de menaces (en moyenne) simultanément. Par exemple, les carcajous au sud et à l’est de leur aire de répartition canadienne subissent une perte et fragmentation d’habitat en raison à la fois des changements climatiques et du développement accru, ainsi qu’une pénurie alimentaire en raison du déclin de population du caribou des bois.

Longtemps prisé pour son épaisse couche de gras qui était fondue en huile et mise en barrique, le béluga de l’estuaire du Saint-Laurent a été abondamment chassé. Durant les années 1920, lorsque les stocks de morue ont soudainement diminué, les pêcheurs ont blâmé le béluga du Saint-Laurent. Dans les années 1930, le béluga a fait l’objet d’un programme d’extermination (bombardements aériens, primes, récompenses, distribution d’armes) par le gouvernement du Québec, car on pensait que l’animal nuisait aux pêcheries. Le programme s’est arrêté lorsque les premières études sur le béluga du Saint-Laurent ont montré qu’il ne se nourrissait pas d’espèces d’intérêt commercial. À la fin des années 1970, la population avait chuté dramatiquement. Avant 1885, on dénombrait jusqu’à 10 000 bélugas dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent. Dans les années 1980, lorsqu’un suivi régulier a débuté, on estimait la population à environ 1000 individus. On observe un lent déclin depuis le début des années 2000, avec une estimation d’environ 900 individus en 2012. La chasse a été interdite en 1979. Bien que le béluga du Saint-Laurent ait été ajouté à la liste de la LEP en tant qu’espèce menacée en 2005, une stratégie de rétablissement – comprenant un plan de protection de l’habitat essentiel correspondant à son aire de répartition estival - n’a cessé d’être reportée au-delà de la date limite de 2007. Ce n’est qu’en 2012 que l’habitat essentiel fût finalement identifié et que la stratégie de rétablissement fût publiée. Toutefois, la protection légale de la région a été retardée jusqu’en 2016. Le béluga du Saint-Laurent a été reclassé parmi les espèces en voie de disparition en 2017. Un habitat sécuritaire et sans perturbation est essentiel pour les baleines. Les menaces sont continues et croissantes, notamment les bélugas ingèrent des contaminants dans leur alimentation, les changements climatiques affectent leur aire de répartition, le transport maritime et la pollution sonore perturbent les déplacements.
Le plumage brun pâle, gris et blanc du pluvier siffleur le rend difficile à repérer lorsqu’il cherche sa nourriture le long des vagues ou lorsqu’il niche à l’arrière des plages. Lorsque les baigneurs sur les plages ainsi que leurs animaux perturbent les nids, les oiseaux prudents les abandonnent. Plus d’humains sur les plages, plus de chalets en bordure de l’eau et d’autres modifications du paysage ont malmené les populations de pluviers siffleurs au Canada, et dans ses aires d’hivernage sur la côte dans le sud des États-Unis. Dans les prairies, l’agriculture est un stress constant et croissant. Le tiers de la population reproductrice mondiale se trouve au Canada, mais son nombre a chuté de plus de 25 % depuis 1970. Le pluvier siffleur a été inscrit à la liste du LEP en tant qu’espèce menacée en 2003. La stratégie de rétablissement a été finalisée en octobre 2006. Au cours des dernières années, un petit nombre d’oiseaux de cette espèce est retourné nicher dans la région des Grands Lacs pour se reproduire. Ils avaient auparavant disparu de cette région en tant qu’espèce reproductrice. Avant que le pluvier ne soit pris en charge par le programme fédéral, les efforts en conservation afin de sauver et rétablir les espèces étaient déjà en cours. L’éducation et sensibilisation faites aux propriétaires terriens et aux baigneurs ainsi que l’introduction de programme de protection des nids et de petits avec des enclos contre les prédateurs compensent pour certains des déclins causés par la perturbation de leur habitat. Le pluvier siffleur est aujourd’hui devenu dépendant de mesures de conservation.
Les troupeaux de caribous toundriques paissent et voyagent à travers les vastes territoires arctiques, leurs parcours les menant entre les terres d’hivernages de la forêt boréale du Nord et leurs aires de reproduction traditionnelles dans la toundra. Génération après génération, les troupeaux retournent aux mêmes endroits pour la mise bas. Plus de deux millions de caribous étaient recensés en Arctique au début des années 1990, mais la population totale est maintenant estimée à environ 800 000. Plusieurs troupeaux parmi les plus nombreux ont diminué de plus de 90 % de leurs nombres historiques. En 2016, le COSEPAC inscrivait le caribou toundrique sur la liste des espèces menacées. Les changements climatiques affectent l’Arctique plus rapidement que n’importe quelle autre région dans le monde. L’augmentation et le débalancement de la température provoquent des épisodes de pluie de plus en plus fréquents et hors saison. La pluie gèle au sol, recouvre le lichen et les autres plantes, ce qui a comme effet d’empêcher les caribous d’atteindre leur principale source de nourriture. Par ailleurs, ce déséquilibre climatique ouvre le territoire à de nouvelles opportunités pour l’industrie minière, touristique et de transport, entre autres, ce qui peut perturber les aires de mise-bas ou entraver les corridors de migration. L’accès à la nourriture devient difficile lorsque le nombre d’individus s’avère dangereusement bas. Le gouvernement du Nunavut – lieu de la plupart des aires de mise bas – développe un plan global d’aménagement du territoire qui trace la voie pour le développement et la conservation du territoire.
Ce renard dont la taille est comparable à celle d’un chat élisait autrefois domicile dans les pâturages du sud des Prairies canadiennes. Depuis, 80 % du territoire a été converti à une utilisation agricole intensive. En plus de perdre leur habitat, les renards véloces ont aussi été victimes de piégeage et d’empoisonnement par certains propriétaires terriens. La dernière observation d’un renard véloce à l’état sauvage était en 1938. En 1973, des renards véloces ont été transportés des États-Unis pour un programme d’élevage en captivité. La réintroduction de l’espèce à l’état sauvage en Saskatchewan et dans le sud de l’Alberta débuta 10 ans plus tard. Après avoir été considérée comme disparue (éteinte localement) en 1978, la population de renards véloces a augmenté de 647 en 2009. (Cependant, l’élevage en captivité n’est pas toujours fructueux : un tiers des efforts de réintroduction d’espèces échoue.) Même si le statut du renard véloce est passé d’en voie de disparition à menacé en vertu de la LEP en 2012, la population actuelle de renard véloce occupe seulement 3 % de son étendue précédente.
Dans les bas-fonds des lacs et rivières, l’énorme esturgeon jaune, qui peut vivre jusqu’à 100 ans, parcourt les fonds à la recherche de larves d’insectes, d’escargots et d’écrevisses. Gracieux et couvert de larges plaques osseuses, le plus grand poisson d’eau douce au pays a surmonté toutes les menaces jusqu’à maintenant. Après des décennies de surpêche commerciale ainsi que la construction de barrages hydroélectriques, les populations d’esturgeon jaune ont décliné et ont même complètement disparu dans certaines régions. Ce sont des poissons lents à se reproduire : la femelle esturgeon jaune fraye une fois tous les quatre à six ans, alors que le mâle fraye tous les deux à sept ans. Huit populations ont été évaluées en péril par le COSEPAC en 2007, incluant les populations en voie de disparition de la rivière Nelson et de l’ouest de la baie d’Hudson. Une recommandation pour ajouter ces populations à la liste a été soumise à une consultation, consultation qui a été prolongée jusqu’en 2012. À l’été 2017, la décision n’a toujours pas été prise et l’esturgeon jaune demeure sans protection dans la LEP. Une étude récente affirme que sa valeur économique pour la pêche commerciale expliquerait ce retard dans la décision de l’ajouter à la liste de la loi.
© Robert Michaud / WWF-Canada Beluga whale (Delphinapterus leucas), St. Lawrence River, Quebec, Canada.
© istockphoto
© Peter Ewins
© Peter Ewins / WWF Canada swift fox family
© Eric Engbretson Lake Sturgeon
Longtemps prisé pour son épaisse couche de gras qui était fondue en huile et mise en barrique, le béluga de l’estuaire du Saint-Laurent a été abondamment chassé. Durant les années 1920, lorsque les stocks de morue ont soudainement diminué, les pêcheurs ont blâmé le béluga du Saint-Laurent. Dans les années 1930, le béluga a fait l’objet d’un programme d’extermination (bombardements aériens, primes, récompenses, distribution d’armes) par le gouvernement du Québec, car on pensait que l’animal nuisait aux pêcheries. Le programme s’est arrêté lorsque les premières études sur le béluga du Saint-Laurent ont montré qu’il ne se nourrissait pas d’espèces d’intérêt commercial. À la fin des années 1970, la population avait chuté dramatiquement. Avant 1885, on dénombrait jusqu’à 10 000 bélugas dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent. Dans les années 1980, lorsqu’un suivi régulier a débuté, on estimait la population à environ 1000 individus. On observe un lent déclin depuis le début des années 2000, avec une estimation d’environ 900 individus en 2012. La chasse a été interdite en 1979. Bien que le béluga du Saint-Laurent ait été ajouté à la liste de la LEP en tant qu’espèce menacée en 2005, une stratégie de rétablissement – comprenant un plan de protection de l’habitat essentiel correspondant à son aire de répartition estival - n’a cessé d’être reportée au-delà de la date limite de 2007. Ce n’est qu’en 2012 que l’habitat essentiel fût finalement identifié et que la stratégie de rétablissement fût publiée. Toutefois, la protection légale de la région a été retardée jusqu’en 2016. Le béluga du Saint-Laurent a été reclassé parmi les espèces en voie de disparition en 2017. Un habitat sécuritaire et sans perturbation est essentiel pour les baleines. Les menaces sont continues et croissantes, notamment les bélugas ingèrent des contaminants dans leur alimentation, les changements climatiques affectent leur aire de répartition, le transport maritime et la pollution sonore perturbent les déplacements.
Le plumage brun pâle, gris et blanc du pluvier siffleur le rend difficile à repérer lorsqu’il cherche sa nourriture le long des vagues ou lorsqu’il niche à l’arrière des plages. Lorsque les baigneurs sur les plages ainsi que leurs animaux perturbent les nids, les oiseaux prudents les abandonnent. Plus d’humains sur les plages, plus de chalets en bordure de l’eau et d’autres modifications du paysage ont malmené les populations de pluviers siffleurs au Canada, et dans ses aires d’hivernage sur la côte dans le sud des États-Unis. Dans les prairies, l’agriculture est un stress constant et croissant. Le tiers de la population reproductrice mondiale se trouve au Canada, mais son nombre a chuté de plus de 25 % depuis 1970. Le pluvier siffleur a été inscrit à la liste du LEP en tant qu’espèce menacée en 2003. La stratégie de rétablissement a été finalisée en octobre 2006. Au cours des dernières années, un petit nombre d’oiseaux de cette espèce est retourné nicher dans la région des Grands Lacs pour se reproduire. Ils avaient auparavant disparu de cette région en tant qu’espèce reproductrice. Avant que le pluvier ne soit pris en charge par le programme fédéral, les efforts en conservation afin de sauver et rétablir les espèces étaient déjà en cours. L’éducation et sensibilisation faites aux propriétaires terriens et aux baigneurs ainsi que l’introduction de programme de protection des nids et de petits avec des enclos contre les prédateurs compensent pour certains des déclins causés par la perturbation de leur habitat. Le pluvier siffleur est aujourd’hui devenu dépendant de mesures de conservation.
Les troupeaux de caribous toundriques paissent et voyagent à travers les vastes territoires arctiques, leurs parcours les menant entre les terres d’hivernages de la forêt boréale du Nord et leurs aires de reproduction traditionnelles dans la toundra. Génération après génération, les troupeaux retournent aux mêmes endroits pour la mise bas. Plus de deux millions de caribous étaient recensés en Arctique au début des années 1990, mais la population totale est maintenant estimée à environ 800 000. Plusieurs troupeaux parmi les plus nombreux ont diminué de plus de 90 % de leurs nombres historiques. En 2016, le COSEPAC inscrivait le caribou toundrique sur la liste des espèces menacées. Les changements climatiques affectent l’Arctique plus rapidement que n’importe quelle autre région dans le monde. L’augmentation et le débalancement de la température provoquent des épisodes de pluie de plus en plus fréquents et hors saison. La pluie gèle au sol, recouvre le lichen et les autres plantes, ce qui a comme effet d’empêcher les caribous d’atteindre leur principale source de nourriture. Par ailleurs, ce déséquilibre climatique ouvre le territoire à de nouvelles opportunités pour l’industrie minière, touristique et de transport, entre autres, ce qui peut perturber les aires de mise-bas ou entraver les corridors de migration. L’accès à la nourriture devient difficile lorsque le nombre d’individus s’avère dangereusement bas. Le gouvernement du Nunavut – lieu de la plupart des aires de mise bas – développe un plan global d’aménagement du territoire qui trace la voie pour le développement et la conservation du territoire.
Ce renard dont la taille est comparable à celle d’un chat élisait autrefois domicile dans les pâturages du sud des Prairies canadiennes. Depuis, 80 % du territoire a été converti à une utilisation agricole intensive. En plus de perdre leur habitat, les renards véloces ont aussi été victimes de piégeage et d’empoisonnement par certains propriétaires terriens. La dernière observation d’un renard véloce à l’état sauvage était en 1938. En 1973, des renards véloces ont été transportés des États-Unis pour un programme d’élevage en captivité. La réintroduction de l’espèce à l’état sauvage en Saskatchewan et dans le sud de l’Alberta débuta 10 ans plus tard. Après avoir été considérée comme disparue (éteinte localement) en 1978, la population de renards véloces a augmenté de 647 en 2009. (Cependant, l’élevage en captivité n’est pas toujours fructueux : un tiers des efforts de réintroduction d’espèces échoue.) Même si le statut du renard véloce est passé d’en voie de disparition à menacé en vertu de la LEP en 2012, la population actuelle de renard véloce occupe seulement 3 % de son étendue précédente.
Dans les bas-fonds des lacs et rivières, l’énorme esturgeon jaune, qui peut vivre jusqu’à 100 ans, parcourt les fonds à la recherche de larves d’insectes, d’escargots et d’écrevisses. Gracieux et couvert de larges plaques osseuses, le plus grand poisson d’eau douce au pays a surmonté toutes les menaces jusqu’à maintenant. Après des décennies de surpêche commerciale ainsi que la construction de barrages hydroélectriques, les populations d’esturgeon jaune ont décliné et ont même complètement disparu dans certaines régions. Ce sont des poissons lents à se reproduire : la femelle esturgeon jaune fraye une fois tous les quatre à six ans, alors que le mâle fraye tous les deux à sept ans. Huit populations ont été évaluées en péril par le COSEPAC en 2007, incluant les populations en voie de disparition de la rivière Nelson et de l’ouest de la baie d’Hudson. Une recommandation pour ajouter ces populations à la liste a été soumise à une consultation, consultation qui a été prolongée jusqu’en 2012. À l’été 2017, la décision n’a toujours pas été prise et l’esturgeon jaune demeure sans protection dans la LEP. Une étude récente affirme que sa valeur économique pour la pêche commerciale expliquerait ce retard dans la décision de l’ajouter à la liste de la loi.

Action collective pour freiner la perte de biodiversité

Les résultats de l’indice Planète vivante nationale du WWF-Canada démontre clairement que nous devons en faire plus pour protéger les espèces en péril et de freiner le déclin des autres espèces afin qu’elles ne courent pas le risque de devenir en voie de disparition avant toute chose. Nous avons besoin d’actions provenant de toutes les sphères de la société – des communautés, de l’industrie, du gouvernement, de nous tous, collectivement.

En tant que nation, afin d’augmenter nos chances de résoudre ce problème ensemble, nous devons :

  • Cueillir et partager les données sur la santé de l’écosystème et de l’habitat des espèces
  • Intensifier la recherche sur les impacts et les interventions face aux changements climatiques
  • Améliorer la mise en œuvre de la LEP et favoriser le virage vers des plans d’action écosystémiques
  • Élargir le réseau des aires marines protégées du Canada
  • S’engager envers la nature

Parce que les écosystèmes subissent des pressions grandissantes, et que les mauvaises nouvelles s’intensifient, les individus peuvent se sentir impuissants pour faire une différence. Mais ça n’a pas à être ainsi. En participant à la surveillance des espèces et à la protection et restauration des habitats, les actions individuelles et collectives aideront à inverser la tendance à la baisse des espèces au Canada.

Le rapport Planète vivante Canada a été rendu possible grâce au soutien de