Sur le marché du changement – notes de stage d’une économiste en herbe

Par Vivian Okonkwo
En avril, quand j’ai postulé, je me demandais encore si je ne devrais pas faire auprès d’une institution financière le dernier stage de mes études en économie à l’université Memorial. Aussi, quand j’ai vu l’annonce du WWF, je n’ai pas sauté d’enthousiasme. Quelle expérience pertinente irais-je bien chercher auprès d’un organisme de conservation de la nature? J’ai quand même pris le temps de lire la description du poste offert avant de passer à une autre annonce, et comme il était question de finance, j’ai pris une chance et j’ai postulé. Avec le recul, je trouve que j’ai très bien fait! J’ai passé l’entrevue, que j’ai trouvée difficile et qui m’a fait douter d’être choisie. En plus, je m’étais renseignée sur le WWF et j’avais eu le temps de trouver que c’était finalement assez intéressant comme milieu… autrement dit, je savais que je serais déçue si je n’obtenais pas le poste. Vous vous imaginez bien que j’ai sauté de joie quelques jours plus tard lorsqu’on m’a appelée pour m’offrir de venir travailler avec le WWF pendant l’été.

Vivian Okonkwo (c) Robert Rangeley/WWF-Canada
Tout d’abord, j’ai lu avec attention le rapport Banking on Cod du WWF. À ma grande surprise, j’y ai trouvé un scénario d’affaires type. Imaginons une industrie – en l’occurrence, les pêcheries – qui cherche à se rendre du point A au point B. Elle a besoin d’investisseurs pour l’aider à atteindre son objectif. Mais pour aller chercher des investisseurs, il lui faut présenter un plan d’affaires qui se tienne. C’est à ça que j’étais appelée à travailler. Mais le plus beau – et ce qui m’a ouvert les yeux – c’est que le projet de se rendre du point A au point B dans ce cas, ce n’est pas simplement pour réaliser davantage de profits ou accroître sa part du marché, ça doit servir à devenir plus durable.
C’était un nouveau concept, pour moi, cet investissement dans la durabilité, et les recherches que j’ai faites m’ont fait découvrir qu’il s’agit d’un courant très fort à l’échelle mondiale. C’est plein de bon sens et, après tout, de nos jours les gens ont accès à toute l’information voulue sur un sujet. On sait comment le monde tourne, on se rend compte des formidables défis environnementaux auxquels nous sommes tous confrontés, et l’on attend davantage des entreprises qu’elles fassent leur part dans l’élaboration et l’application de solutions. Ce mouvement met de la pression sur le milieu financier, ce qui mène à des innovations assez étonnantes et, s’il y a une chose que j’ai retenue de mes études, c’est qu’il n’y a rien comme l’innovation pour assurer la croissance.
Cela m’a ouvert un monde insoupçonné de possibilités. Quand j’ai commencé au WWF, je ne savais pas encore très bien ce que je ferais de ce diplôme en économie. Je ne m’étais pas rendue compte que ces connaissances et ces études pouvaient servir concrètement à contribuer au mieux-être de la planète et de ses habitants. En économie, la durabilité est synonyme de rentabilité à long terme. J’ai appris au WWF que la rentabilité à long terme, c’est poser des gestes qui amélioreront le sort des hommes et de la nature. Maintenant je sais ce que je ferai de ce diplôme!
J’ai eu l’immense chance que l’on m’offre de rester au WWF jusqu’en décembre prochain. Ensuite – je me croise les doigts – je commencerai ma maîtrise. Mais mon véritable objectif – quand j’en saurai davantage – c’est de retourner chez moi, au Nigeria, et mettre mes connaissances au travail. Cette période passée au WWF a été l’une des plus agréables et stimulantes de toute ma vie. Je sais aujourd’hui qu’il s’agit probablement aussi de la plus importante.
Le stage de Vivian Okonkwo au WWF a été appuyé par un partenariat unique avec  Johnson’s Inc., membre de RSA Canada.  Pour en savoir plus sur la collaboration novatrice  du WWF et de RSA, allez faire un tour à l’adresse www.wwfrsapartners.com