Sur la trace des épaulards : Ils vont vite maintenant!
Ces derniers jours, le troupeau d’épaulards que nous suivons depuis des semaines a vraiment accéléré la cadence! Les cétacés se dirigent à bonne vitesse vers le sud, le long du plateau continental canadien à l’est de l’île de Baffin, et ne s’arrêtent même plus pour manger près du rivage. À n’en pas douter, ils ont bel et bien entrepris leur migration vers l’Atlantique. Et j’avoue être très heureux que le dernier émetteur satellitaire tienne encore le coup!
Parcours des épaulards de l’Arctique au 8 octobre 2013.
Ce que je trouve particulièrement intéressant est de constater que ces épaulards visitent toutes les principales zones de productivité marine – ces « points chauds » écologiquement très importants. Évidemment, ceux qui étaient attentifs au cours d’écologie marine 101 ne seront pas surpris! Les régions où le fond de l’océan se rapproche de la surface, où les courants sont forts et où la banquise se termine sont des lieux de production biologique relativement élevée, et cela va du plancton, en passant par les petits poissons, puis les plus gros, jusqu’aux grands prédateurs au sommet de la chaîne comme les cétacés et les ours polaires. Tout au long de leur périple, « nos » épaulards ont traversé bon nombre de ces zones dont nous aidons à confirmer l’intégration au réseau canadien des « zones d’importance écologique et biologique » ou ZIEB (voir la carte ci-dessous).
Carte des ZIEB de l’Arctique canadien, tirée de l’Avis scientifique 2011/055 du SCCS.
Le groupe de travail PAME du Conseil de l’Arctique qui regroupe 8 pays a récemment publié un rapport circumpolaire portant sur ces ZIEB et maintenant, les pays, les sociétés industrielles et les autres intéressés étudient comment assurer une protection accrue de ces zones aussi importantes que fragiles.
Le Fonds mondial pour la nature œuvre à la fois au niveau national et à l’échelle circumpolaire pour aider à mettre en évidence l’information pertinente et faire en sorte qu’elle serve à guider les lois, les politiques et les pratiques. Ceci afin de s’assurer que ces zones essentielles demeurent à l’abri des effets négatifs que pourraient entraîner les activités humaines dans ces régions. La protection de ces zones est cruciale pour toutes les espèces marines, pas seulement les épaulards et les ours polaires, bien sûr.