Rapport Planète vivante 2012 : De meilleurs choix s’imposent

Nous exigeons plus de la planète que ce qu’elle peut donner. Voilà la principale conclusion qui se dégage du rapport Planète vivante 2012 du WWF, publié le 15 mai dernier. Ce rapport examine le déclin de la biodiversité et l’extension de l’empreinte écologique de l’humanité, mettant en lumière certaines tendances inquiétantes, comme le résume la synthèse du rapport disponible en français. À mesure que les populations croissantes, se conjuguant à une forte consommation par habitant et au manque d’efficacité, exercent une pression de plus en plus grande sur notre capital naturel – la biodiversité, les écosystèmes et leur capacité de services écosystémiques essentiels à notre subsistance et à notre survie –, nous empiétons sur les réserves de ressources disponibles. Car ces ressources qui nous sont cruciales, la Terre ne peut les renouveler à temps.

Depuis 1970, la biodiversité a diminué de 30 % tandis que notre empreinte écologique – notre demande de ressources planétaires – a plus que doublé.
Le Canada est un des pays les plus délinquants avec la 8e empreinte par habitant. Notre empreinte est 2,5 fois celle de la moyenne mondiale et correspond à 3,5 fois ce que la planète peut supporter. Autrement dit, il faudrait l’équivalent de 3,5 planètes pour répondre à la demande si tous les habitants de la Terre vivaient comme les Canadiens moyens – ce qui n’est pas vraiment possible (selon toute vraisemblance).
Cela signifie que l’activité humaine prélève un tribut excessif de la nature qui est le fondement même de notre bien-être et de notre prospérité. Par conséquent, nous devons faire de meilleurs choix si nous voulons que nos enfants héritent d’une planète en santé, et nous devons faire ces choix dès maintenant. Il nous faut évaluer à sa juste valeur le capital naturel de la Terre – les ressources et services que nous procure la nature – et en tenir compte.
Au WWF, nous pensons que c’est possible. Nous croyons que ces choix éclairés peuvent améliorer l’état de santé de la planète et nous savons quelles sont ces options. Il s’agit tout simplement de les choisir.
Au Canada, nous pourrions, par exemple :
–          tarifer les émissions de carbone et aussi, probablement, augmenter les coûts d’utilisation de l’eau;
–          analyser les risques qui menacent nos réserves d’eau pour en arriver non seulement à un usage plus efficace, mais aussi à ce que les entreprises deviennent imputables de l’intendance des ressources hydriques dans le cadre d’une gouvernance conjointe avec les autres parties intéressées au niveau des bassins versants;
–          accroître notre efficacité au chapitre du développement et de la consommation durables de notre capital naturel.
Voici l’avenir que nous choisissons pour le Canada : davantage d’énergie renouvelable, une meilleure protection de nos bassins hydrographiques et de nos mers, le développement durable de l’Arctique et la restauration des écosystèmes dégradés. En tant que citoyens d’un pays disposant d’immenses ressources naturelles, nous avons tendance à les tenir pour acquises alors qu’au contraire, nous devrions plutôt nous montrer meilleurs intendants de notre capital naturel et de notre avenir collectif.