L’ours polaire en vedette à Iqaluit – édition 2011 de la rencontre des "États du territoire de l’ours blanc"

L’hiver est enfin arrivé au royaume de Nanuq, ainsi que les quelque 70 délégués des cinq pays arctiques où vit l’ours polaire à l’état sauvage – Russie, É.-U./Alaska, Danemark/Groenland, Norvège et Canada.
La réunion officielle des « États du territoire de l’ours blanc », qui se tient maintenant tous les deux ans, a pour objet de coordonner les actions en matière de conservation de l’ours polaire, en vertu de l’Accord sur la conservation de l’ours blanc adopté en 1973. Au début des années 1970, ce sont surtout la chasse excessive et les tueries et persécutions « récréatives » frappant ce bel animal qui ont suscité des inquiétudes et mené à l’adoption de cet accord international. Aujourd’hui, l’on sait que l’ours blanc est menacé principalement par le réchauffement climatique, et que la rapidité sans précédent de la hausse de la température en Arctique – deux fois plus vite que la moyenne mondiale – fait fondre la banquise, l’habitat et source de vie de l’ours blanc, mais également d’autres espèces dont la survie dépend des glaces – le narval, ainsi que la baleine boréale et le phoque annelé et le phoque barbu.

Le Frobisher Inn, à Iqaluit.  Fin octobre 2011.  Site de la Réunion internationale sur l’ours blanc.  (© Pete Ewins/WWF-Canada)
Il y a deux ans, à Tromso, en Arctique norvégien, le WWF avait exercé de fortes pressions pour que les pays arctiques s’engagement fermement à élaborer et à appliquer un véritable plan d’action en faveur de l’ours polaire. La réunion de 2011 nous a permis de constater que la démarche est en branle, mais ce n’est qu’à la prochaine réunion en 2013 que nous aurons un projet de plan circumarctique à étudier, lequel pourra être formellement approuvé en 2015 si tout va bien. Bien sûr ça a l’air de traîner, mais en fait ce projet est sur la bonne voie, et plusieurs des principaux partenaires dans le domaine de la conservation sur le terrain (y compris le WWF), travaillent à accélérer le processus au vu de la détérioration accélérée de la banquise et de l’industrialisation croissante en Arctique.
J’étais très fier de représenter le WWF en qualité d’observateur officiel à cette réunion, surtout que pratiquement tous les principaux organismes inuits d’Amérique du Nord y étaient bien représentés aussi. J’y ai rencontré plusieurs amis et m’en suis fait de nouveaux. Mais ce qui m’a le plus frappé c’est la vigueur du leadership du WWF dans le travail sur le terrain à travers tout le territoire de l’ours polaire, et le rythme accéléré que prend ce travail. De fait, j’ai compté 52 projets – passés et en cours – entourant l’ours blanc, que le WWF dirige ou soutient financièrement! Des projets comme celui qui vise à diminuer les conflits entre ours et humains à Chukotka, en Russie, en Alaska et maintenant au Nunavut, et bien sûr le soutien aux travaux de collecte du savoir traditionnel des Inuits et des renseignements écologiques, ainsi que les connaissances scientifiques sur l’écologie des populations d’ours polaires.

Mais le travail réalisé dans le domaine des changements climatiques est sans aucun doute le plus important, car le réchauffement climatique constitue la plus grande menace à l’avenir même de l’ours polaire dans son territoire naturel. Cette question est encore délicate et tous ne sont pas prêts à l’accepter, mais le WWF joue un rôle de premier plan dans ce sens, par son travail en vue d’atteindre son objectif d’un monde entièrement alimenté en énergies renouvelables d’ici 2050. Ça ne pourra qu’aider l’ours polaire!