L’IA à la rescousse du caribou en Arctique ou comment NE PAS briser la glace

Caribou calf caught on motion sensor camera in Bathurst Inlet © Government of Nunavut
Photo de caribou enregistrée par un capteur à Bathurst Inlet © Gouvernment du Nunavut

À compter de maintenant, jusqu’au 28 novembre 2023 à minuit, votre don du Mardi je donne sera jumelé* pour doubler votre impact pour la conservation des espèces de l’Arctique.

La harde de caribous toundriques de Dolphin-et-Union, déjà menacée de disparition, est plus en danger que jamais. Sa population a chuté de 89 % entre 1997 et 2020 – et une des plus grandes menaces qui pèsent sur son rétablissement est le changement des conditions de la banquise.

Les « caribous de l’ile », comme on les appelle localement, traversent l’océan gelé deux fois par année. La traversée du détroit de Dolphin-et-Union, et de plus en plus du golfe Coronation, a lieu pendant la migration printanière du troupeau, qui se déplace de la partie continentale vers l’ile Victoria, où les femelles mettent bas, avant de retourner au sud à l’automne.

Toutefois, comme l’Arctique se réchauffe à un rythme près de quatre fois plus rapide que la moyenne mondiale, la banquise se forme plus tard à l’automne et fond plus tôt au printemps. La glace est aussi moins épaisse et solide qu’auparavant, ce qui entraine la noyade de certains caribous durant la traversée de 40 à 50 kilomètres. Et il n’y a pas que les espèces qui sont touchées par ces conditions de plus en plus dangereuses de la glace – les Inuit traversent régulièrement cette même banquise en motoneige.

Pour assurer la sécurité des humains et des espèces, le WWF milite en faveur de la protection de cette voie migratoire contre le passage de brise-glaces qui peuvent rompre le lien créé par la banquise.

Nous collaborons également avec British Antarctic Survey pour évaluer le potentiel d’IceNet, un système fondé sur l’intelligence artificielle (IA) qui permet de prévoir le moment, l’endroit et les risques associés aux traversées de la banquise sur la route migratoire dangereuse de la harde de caribous de Dolphin-et-Union.

IceNet est entrainé au moyen d’observations par satellite de la banquise arctique et de données historiques relatives à la migration des caribous. Les chercheur.se.s espèrent pouvoir utiliser cette technologie pour créer un outil d’alerte précoce lorsque la traversée est risquée pour les caribous et qui informerait les gens de l’état de la glace.

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Les prédateurs des caribous sous surveillance

Les caribous sont également confrontés à d’autres défis, comme l’activité industrielle et les prédateurs. Puisque certains troupeaux sont à un niveau historiquement bas, la réduction de la mortalité chez les petits est plus importante que jamais pour le rétablissement des populations.

Wolf captured on motion sensor cameras at caribou calving grounds
Photo de loup enregistrée par un capteur © Gouvernement du Nunavut

La harde en difficulté de Bathurst, nommée ainsi en raison de son lieu traditionnel de mise bas à l’inlet Bathurst, fait partie des plus menacées. On estime à 6240 le nombre d’individus restants, une diminution de plus de 95 % par rapport au niveau record de 470 000 au milieu des années 1980.

Le Fonds pour la conservation des espèces de l’Arctique du WWF-Canada a soutenu un projet de surveillance passive conçu pour mieux comprendre les caractéristiques démographiques du troupeau et les menaces qui pèsent sur son lieu de mise bas et qui pourraient contribuer à son déclin. Près de 100 caméras et dispositifs d’enregistrement à détecteur de mouvement ont été répartis en grille sur 1600 kilomètres carrés de lieux de mise bas.

Les membres des communautés locales ont été formé.e.s à l’utilisation de la technologie de capteurs pour les espèces, et ont aidé au montage, à la surveillance et à la récupération des caméras installées sur les sentiers.

Des milliers d’images de caribous, de même que de prédateurs comme des loups, des carcajous et des ours, ont été enregistrées. De nombreux ours ont été photographiés en gros plan en train de s’amuser avec l’équipement d’enregistrement!

Grizzly bear caught on motion sensor camera at Bathurst inlet caribou calving grounds.
Photo de grizzli enregistrée par un capteur © Gouvernement du Nunavut

Les chercheur.se.s ont ensuite utilisé la technologie d’apprentissage automatique, dont un logiciel de reconnaissance facial des grizzlis, pour identifier et dénombrer les prédateurs, et pour classifier les caribous selon l’âge et le sexe, afin d’aider les chercheur.se.s à déterminer le nombre de femelles accompagnées d’un petit. Cette information sera utilisée pour orienter les pratiques exemplaires en matière de gestion afin de protéger le caribou dans ses aires de mise bas.

Des capteurs portés par les animaux pour mesurer les perturbations

Les insectes et le bruit provenant de l’activité industrielle, comme les opérations minières à proximité, représentent plus que de simples désagréments découlant des dérèglements climatiques – ils menacent la survie du caribou. Pour déterminer l’ampleur de cette nuisance et mieux comprendre la réaction des hardes menacées de Bluenose-est et de Bathurst à ces perturbations, le WWF-Canada soutient des recherches qui utilisent des capteurs portés par les animaux.

Comment ça fonctionne? Les colliers pour caribous sont équipés de récepteurs (accéléromètres) miniatures de sons et de mouvements pour mesurer l’impact des bruits et de l’activité des insectes sur le comportement et la santé des caribous. Les résultats de ces recherches offriront des réponses en temps réel aux facteurs environnementaux et fourniront de l’information sur le bienêtre des caribous et la survie des petits.

À long terme, ces recherches aideront à expliquer et à prédire les tendances des populations et à guider les décisions concernant l’utilisation des terres. Elles pourraient aussi permettre d’améliorer la surveillance et d’atténuer l’impact des activités humaines, en particulier les perturbations associées à l’exploitation minière, sur les caribous et leur habitat.

 

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Ce ne sont que quelques exemples de la façon dont le Fonds pour la conservation des espèces de l’Arctique (FCEA) utilise la technologie pour donner aux caribous toundriques et aux autres espèces la meilleure chance possible de s’adapter au réchauffement rapide de l’Arctique.

Depuis la création du fonds en 2016, le WWF-Canada a soutenu plus de 80 projets dans l’Arctique canadien qui ont mené à d’incroyables avancées pour les espèces, en plus d’amplifier les voix des communautés nordiques et de protéger des habitats essentiels.

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