Les patrouilles d’ours polaires assurent la sécurité des communautés. Voici comment!
Les ours polaires passent de plus en plus de leur saison estivale et automnale sur les côtes de l’océan Arctique en raison de la réduction et du retrait de la banquise. Coupés de leur principale source d’alimentation, le phoque, ces ours cherchent de la nourriture et sont ainsi parfois attirés dans les communautés par les odeurs émanant de la nourriture traditionnelle (chassée) ou des poubelles.
À l’intérieur de l’aire de répartition de l’ours polaire, l’humain et l’ours ont tendance à se rencontrer beaucoup plus souvent. Cette année seulement, la communauté d’Arvivat, au Nunavut, a répertorié environ 190 de ces rencontres, soit à l’intérieur ou tout juste à l’extérieur du hameau. Cette situation crée plusieurs risques pour la communauté et fait augmenter le nombre d’ours polaires abattus selon les réglementations de défense de la vie ou de biens.
Le WWF travaille avec les communautés à travers l’Arctique afin de réduire les conflits entre les ours et les humains, et, ensemble, nous en sommes arrivés à d’excellents résultats! Nous travaillons depuis six ans en collaboration avec Arviat et nous avons réussi à réduire le nombre d’ours abattus d’une moyenne de huit par année avant 2010 à un seul par an depuis, malgré le fait que les ours et les humains se côtoient de plus en plus.
Voici comment ça fonctionne :
- Les patrouilles d’ours polaires
Des équipes patrouillent dans la région en motoneige ou en véhicules tout-terrain (VTT) à la tombée du jour (moment plus propice où les ours s’approchent des villes) afin de trouver les ours et leur faire peur pour qu’ils s’éloignent, avant qu’ils s’approchent trop près des humaines et des bâtiments. Les communautés ont un centre d’appel 24 heures afin d’avertir les patrouilleurs dès qu’ils voient un ours.
- Outils dissuasifs
Les patrouilleurs se promènent généralement en motoneige ou VTT et transportent avec eux un bon nombre d’outils pour tenir les ours à distance. Ils ont des pétards, des balles en caoutchouc, des sacs de fèves, des fusées éclairantes et de vraies balles (seulement en dernier recours). Les fusées sont très utiles et dissuasives, car quand elles sont lancées à partir de fusils, elles émettent des sons assourdissants et font peur aux ours polaires. Si ça ne fonctionne pas (les ours affamés peuvent être très tenaces), ils vont munir des pièges d’appâts de viande de phoque, et les ours qui s’y font prendre seront transportés au nord de la ville par camions ou hélicoptères.
- Gestion des déchets
Certaines communautés ont commencé à effectuer le tri des déchets afin d’éliminer les déchets organiques des dépotoirs, ce qui enlève un des appâts principaux pour les ours. Toutefois, ce sont des mesures très coûteuses et la plupart des communautés n’ont pas les moyens de mettre en place un tel processus.
Le WWF travaille à partager le succès de ce modèle à d’autres communautés à travers l’Arctique. Nos premiers pas en ce sens se feront au mois de mars 2016, puisque nous accueillerons un atelier sur les opérations de première ligne à la baie d’Hudson. Regardez la vidéo ci-dessous pour en savoir plus sur le travail du WWF concernant le conflit ours polaire-humain (en anglais seulement).
Apprenez en plus sur le travail du WWF-Canada en Arctique et comment vous pouvez soutenir nos projets en conservation en ajoutant votre voix pour la protection du détroit de Lancaster ou en effectuant un don en visitant Habitat Arctique.