Le vol du rhinocéros

 Steph Morgan

En 1997, j’ai eu l’immense chance – et quel plaisir – de voyager en Afrique avec ma famille. Pour moi qui rêvais de devenir biologiste de la faune, c’était extraordinaire de voir tous ces animaux incroyables absolument partout. J’en ai appris des choses pendant ce voyage. Par exemple qu’il y a trois espèces de zèbre… vous le saviez, vous? Moi pas, mais j’ai passé le reste de notre séjour à essayer de deviner de quelle espèce il s’agissait  –  zèbre des plaines ou de Burchell, de Grévy, ou de montagne – chaque fois que l’on en rencontrait un troupeau.
Et une autre chose encore, qu’il existe deux espèces de rhinocéros – le rhinocéros blanc, au large museau carré, et le noir, au museau pointu.

(c) WWF
Plus récemment, j’ai appris que le rhinocéros noir est en danger d’extinction et que le WWF a mis sur pied un programme appelé The Black Rhino Range Expansion Project, dans le cadre duquel des rhinocéros ont récemment été transportés par voie aérienne pour tenter de rétablir leur population dans leur habitat naturel. C’est ainsi que 19 rhinocéros noirs ont été déménagés du Cap-Oriental (Afrique du Sud) à un nouveau territoire dans la province du Limpopo.
Mais pourquoi ces pauvres bêtes voyagent-elle dans les airs la tête en bas sur des distances de 1500 kilomètres? Eh bien il s’agit d’une nouvelle technique de capture qui est en fait beaucoup plus douce pour un rhinocéros à qui l’on a administré un tranquillisant; on les transportait auparavant dans des camions ou par voie aérienne dans des filets. Il s’avère que de suspendre un rhinocéros endormi par les chevilles permet de réduire la durée de sédation, et ne nuit pas à sa respiration comme le faisait le transport en filet. Et puis, grâce à cette nouvelle méthode, le transport ne dure qu’une dizaine de minutes et l’animal ne souffre pas du tout.

Et où les emmène-t-on? Le braconnage étant une menace très réelle pour ces rhinocéros, on ne les déménage que dans des territoires où des partenaires du projet ont mis en place des systèmes de sécurité très stricts. « Il y a toujours un risque à déplacer des rhinocéros, mais on ne peut mettre tous nos œufs dans le même panier. Il est essentiel de gérer les populations de rhinocéros noir pour en assurer une croissance optimale, car l’espèce est très sérieusement menacée. L’on espère que ce projet de relocalisation, qui consiste à créer de nouvelles populations fortes, favorisera la croissance rapide des groupes constitués », explique Jacques Flamand, le chef de ce projet du WWF.
La prochaine fois que j’irai en Afrique – je me croise les doigts – je ne serai donc pas étonnée si je vois un rhinocéros passer au dessus de ma tête!
Ne manquez pas la super vidéo sur l’opération de relocalisation : https://tinyurl.com/bql75z8