Le partage à l’ère de l’information

L’eau se fiche bien des frontières politiques. Au Canada, la gestion de l’eau qui court à travers plusieurs territoires suppose toute une mosaïque de politiques, règlements, collecte de données et surveillance
Elizabeth Henriks, conseillère en matière de politique sur l’eau douce
Pour les passionnés de l’eau – dont je suis, et je ne suis pas seule – c’est très excitant et encourageant qu’un organisme comme le Conseil de la fédération, une institution qui permet aux premiers ministres du Canada de collaborer de manière plus efficace, montre un intérêt pour l’eau et agisse en conséquence.
Avant de me joindre au Fonds mondial pour la nature, j’ai été chargée de démarrer le projet Living Water Policy Project, et j’ai donc été très heureuse d’entendre parler de l’Inforoute canadienne de l’eau, un nouveau projet de partage de l’information sur l’eau tablant sur les technologies et sur une administration publique plus ouverte.
Le communiqué de presse présente l’Inforoute comme un répertoire des données et des ressources sur le secteur de l’eau des gouvernements provinciaux, territoriaux et fédéral. Ce répertoire en ligne doit agir comme outil de communication pour donner aux chercheurs, chargés de politiques et au public en général, accès à des données pertinentes sur l’eau et à de l’information se rapportant à leurs intérêts et leurs besoins, à l’échelle locale et nationale.

(c) WWF-Canada
Cet aspect du partage de l’information est particulièrement attrayant, car cela représente une part importante du travail que nous faisons au Fonds mondial pour la nature, et tout obstacle au partage de renseignements fait obstacle à la réalisation de nos objectifs. Nous savons qu’il y a plein d’information pertinente et intéressante en circulation, mais elle peut être difficile à trouver.
Malheureusement, comme le souligne la revue Water Canada, l’information sur le site de l’Inforoute se compose essentiellement d’une espèce de liste des principales ressources provinciales, territoriales et fédérale en matière de gestion de l’eau… autrement dit, de l’information que n’importe qui trouverait par ailleurs assez facilement avec un bon moteur de recherche.
Il est clair que dans sa forme actuelle, le site de l’Inforoute a raté le coche. Voici donc  – restons dans l’esprit du partage – quelques suggestions pour l’améliorer.

  • Il faut savoir quel type d’information on veut partager et dans quelle optique – il est essentiel de se donner une bonne structure de départ afin de donner une cohérence à l’ensemble, et d’offrir aux utilisateurs un contexte expliquant quelle type d’information on partage, dans quel objectif, et en quoi cela est important pour le Canada ou pour le Conseil.
  • Commencer modestement pour mieux voir grand – il peut être intéressant de commencer par une version précommerciale et de la lancer auprès d’un petit groupe qui permettra de cerner les erreurs, d’apprendre et de se corriger avant le lancement officiel et l’expansion du site.
  • Engagement auprès des collectivités – partout au Canada, des gens passionnés et engagés veulent savoir comment nous gérons l’eau dans notre pays, et sont disposés à travailler avec tout un éventail d’intervenants pour protéger nos ressources en eau. Il y a là tout plein d’idées à exploiter.
  • Une étape à la fois – il y a des projets qui mettent du temps à se développer. Par exemple, il a fallu deux ans pour passer de l’étape du concept initial à celle du « lancement » du projet Living Water Policy Project. Le partage d’information et le montage d’un site Web sont des tâches colossales, et il faut prendre le temps de les organiser pour bien les réaliser.

Selon moi, nous avons besoin d’organismes comme le Conseil de la fédération pour améliorer la structure du partage de l’information et de la gestion de l’eau au Canada.  Voilà une excellente occasion d’améliorer notre gestion de l’eau à l’ère de l’information!