La conservation menée par les Autochtones, la voie du futur

Selon nous, la conservation menée par les Autochtones est la façon la plus efficace, la plus équitable et la plus efficiente de préserver cette nature que nous avons tou.te.s à cœur. Notre travail a évolué dans le temps pour qu’il soit plus inclusif et, lorsque c’est possible, mené par des partenaires autochtones. Et nous comptons bien suivre de plus en plus souvent ce modèle de collaboration!

Nous formons des partenariats avec les Premières Nations, les Métis.ses et les Inuit.e.s sur leurs territoires traditionnels de terre et d’eau, car la conservation menée par les Autochtones soutient et intègre le savoir, la souveraineté et les recommandations autochtones en se centrant sur les besoins spécifiques des communautés et des nations locales. Ces communautés sont les expertes qui gèrent ces territoires depuis toujours. Leur leadership est crucial pour la conservation des espèces et des habitats, en plus de faire progresser la réconciliation et d’assurer la stabilité économique et la sécurité alimentaire. 

Le chercheur David Deslauriers et les pêcheurs Lusassie Arragutainaq et Noah Meeko discutent d’équipement vidéo sous-marin. © Doug Chiasson / WWF-Canada 

Le WWF-Canada soutient entre autres des programmes comme les aires protégées et de conservation autochtones (APCA) et les aires gérées et protégées par les Inuit.e.s. Nous avons aussi développé des partenariats avec des communautés et des groupes autochtones pour défendre des causes et des préoccupations communes, et atteindre des objectifs partagés. Sur la Côte ouest, nous avons aidé la Première Nation Katzie à restaurer avec succès un habitat endommagé du saumon quinnat dans le ruisseau Blue, un affluent de la rivière Upper Pitt. Nous collaborons présentement avec la Première Nation Gitga’at dans la forêt pluviale du Grand Ours sur un projet de suivi acoustique pour réduire les impacts de la navigation sur les rorquals à bosses, les rorquals communs et les épaulards. Sur la côte est, nous soutenons les efforts des Malécites pour créer un cadre de gestion pour le bassin versant du Wolastoq (fleuve Saint-Jean), qui est menacé.  

Nous avons aussi aidé à financer les programmes de gardien.ne.s avec la Première Nation Kaska Dena pour protéger la rivière Liard, qui coule en Colombie-Britannique, au Yukon et dans les Territoires du Nord-Ouest. Nous travaillons de façon similaire avec des communautés inuites du Nunavut pour protéger les hardes de caribous en déclin et leurs habitats, ainsi que d’autres espèces arctiques menacées. 

Le WWF-Canada est la seule organisation de conservation à avoir un bureau permanent à Iqaluit, où notre collègue Paul Okalik, qui a été le tout premier premier ministre du Nunavut, chapeaute nos interactions avec la communauté. Nous remportons ainsi d’incroyables succès en conservation menée par les Inuit.e.s. 

Nos recherches initiales sur le Dernier refuge de glace – là où les scientifiques du climat prévoient que la banquise perdurera le plus longtemps dans notre monde en réchauffement – combinaient déjà la science et le savoir autochtone. Cela a fourni une base à l’Association inuite Qikiqtani pour négocier la protection du Tuvaijuittuq, une aire marine protégée plus grande que le Labrador. C’est maintenant un refuge climatique pour les espèces qui dépendent de la banquise, en plus de bénéficier aussi à l’économie des communautés locales.  

Pour nous assurer que nous soutenons des objectifs communs, nous avons aussi investi dans la réalisation de sondages d’opinions dans le Nord, abordant des enjeux comme la protection des aires de mise bas du caribou (87 % des répondant.e.s sont en faveur) et le forage pétrolier et gazier extracôtier (65 % y sont opposé.e.s). Maintenant que nous déployons notre nouveau plan stratégique des 10 prochaines années, nous nous engageons à intégrer les recommandations et le savoir autochtones dans nos pratiques de travail, ce qui inclut de travailler en partenariat avec des communautés autochtones et de les soutenir aux endroits et aux moments requis. Cette approche est essentielle à la conservation et à la restauration des écosystèmes, et à la lutte contre le déclin des espèces et la crise climatique.