Équipe OPANO 2013 : Exploration de toutes les pistes pour des pêches durables
Écrit par Janice Ryan, conseillère en conservation des pêcheries
Mes collègues Pandas et moi-même avons travaillé très fort à mettre une touche finale aux recommandations que nous soumettons pour l’année prochaine pour la réunion annuelle de l’Organisation des pêches de l’Atlantique Nord-Ouest (OPANO) qui se tenait à Halifax du 23 au 27 septembre. Cet événement annuel est une composante essentielle du travail qu’effectue le Fonds mondial pour la nature, et en particulier le WWF-Canada, pour reconstruire un écosystème océanique durable et en santé dans les Grands Bancs de Terre-Neuve.
Au cours de la dernière décennie, les efforts de conservation océanique du WWF-Canada ont pris beaucoup d’expansion. En plus de sensibiliser les gens aux effets négatifs des prises accessoires et de promouvoir des plans de restauration des populations de poissons, nous faisons la promotion d’une approche écosystémique de gestion des pêches qui englobe 19 ressources commerciales comprenant 11 espèces et plusieurs milieux benthiques comme les bancs de corail et d’éponges. Grosse commande pour une si petite équipe, mais si motivée!
Morue de l’Atlantique (Gadus morhua)
© Erling Svensen / WWF-Canon
Il semble bien que notre labeur porte fruit. À ce jour, nous avons assisté à l’adoption de stratégies de récupération des populations de morue et de plie canadienne dans les Grands Bancs, tandis qu’au large, nous constatons une augmentation marquée des populations de morue du Bonnet Flamand – une remontée si importante que la pêche commerciale a pu reprendre dans cette zone. Mais ce n’est pas le moment de sabrer le champagne, pas encore! Il reste encore beaucoup de boulot à abattre pour les 9 ressources halieutiques encore sous moratoire, et plusieurs autres espèces sont toujours marquées du sceau « Prudence! ». Sous-jacent à ces problèmes, il y a le manque criant d’information accessible aux scientifiques qui ont pour mission de comprendre les caprices des populations de poissons.
Et puis voilà que ça se complique…
Pendant la réunion annuelle de l’OPANO, sa commission des pêches a pour mandat de déterminer les meilleures façons de gérer les populations de poissons qui chevauchent la frontière délimitant les 200 milles marins sous contrôle canadien. Pour résumer, disons que les intérêts supérieurs des poissons seront mesurés à l’aune des intérêts concurrents des 12 parties contractantes qui exploitent les Grands Bancs. Ces parties n’ont pas toujours comme priorité la pérennité des populations de poissons…
Les négociations de l’OPANO ont aussi pour objectif la répartition équitable des quotas de prises et l’assurance que les pêches peuvent être profitables. Toutes les parties partagent cependant un même besoin : celui de répondre à la demande des marchés où elles vendent leurs prises. Le Fonds mondial pour la nature est bien conscient de cette réalité et grâce à notre stratégie de Transformation des marchés, nous avons mobilisé le pouvoir des consommateurs et créé une demande pour des produits de la mer durables tant au Canada que dans les marchés d’Europe. Mais le monde est vaste et les goûts des consommateurs varient, tout comme diffère leur souci de pérennité.
En poursuivant notre quête pour un écosystème océanique en santé et florissant, nous continuerons d’explorer toutes les avenues menant à une pêche durable dans les Grands Bancs. Mon équipe de Pandas et moi-même continuerons de travailler avec les chercheurs et les gestionnaires de l’OPANO, avec les flottes de pêche canadiennes et étrangères, avec les marchés locaux et internationaux afin de dénicher toutes les possibilités et occasions de réaliser notre objectif de santé pour les Grands Bancs de Terre-Neuve.