Conflits humains-tigres : la menace la plus urgente pour les tigres sauvages au Népal

Les populations de tigres sont en augmentation, mais l’avenir du grand félin demeure incertain. Ensemble, nous pouvons nous attaquer aux menaces interreliées que sont la perte d’habitat et les conflits entre l’humain et le tigre. Donnez dès aujourd’hui.   


Bengal tiger peering through leaves of bushes.
© naturepl.com / Andy Rouse / WWF

La vie auprès du prédateur félin le plus captivant et le plus puissant du monde n’est pas de tout repos. C’est pourtant la réalité pour près de 47 millions de personnes qui vivent dans les aires de répartition du tigre à travers l’Asie – et pour 85 millions d’autres qui vivent à moins de 10 kilomètres d’un habitat de tigres existant.

« L’augmentation du nombre de tigres sauvages au cours de la dernière décennie n’aurait pas été possible sans le soutien de millions de personnes vivant à l’intérieur et autour de l’aire de répartition des tigres, déclare le Rinjan Shrestha, Ph. D., spécialiste du grand félin au WWF-Canada. En même temps, nous ne pouvons tenir leur soutien pour acquis. »

Les tigres peuvent s’attaquer au bétail et représenter un danger pour les gens. Alors que de plus en plus de tigres sont contraints de vivre à proximité de collectivités, les conflits entre les humains et les tigres sont en augmentation. Lorsque l’attrait de la conservation diminue, les tigres peuvent devenir plus vulnérables aux actes de représailles, au braconnage et au commerce illégal d’espèces.

A human hand next to a paw print of the tiger in the dirt
© Akash Shrestha / WWF Nepal

« Il s’agit de la menace la plus urgente qui pèse actuellement sur les tigres au Népal », indique M. Shrestha.

Aujourd’hui, il existe un risque très réel et compréhensible que la tolérance locale à l’égard des tigres diminue dans les années à venir si aucune mesure n’est prise pour garantir la coexistence de l’humain et du tigre, aujourd’hui et à l’avenir.

La conservation ne concerne pas seulement les espèces, mais aussi les gens

Les tigres vivent dans certaines des régions les plus densément peuplées du monde. Il est donc essentiel de trouver des moyens efficaces de collaborer avec les personnes qui vivent et travaillent dans ces régions pour assurer le rétablissement à long terme des tigres sauvages.

« Depuis des décennies, les environnementalistes tentent de trouver les meilleurs moyens de protéger nos écosystèmes et notre biodiversité. Les collectivités locales et les peuples autochtones connaissent déjà le secret – ils le font depuis des milliers d’années. Mais dans un monde en pleine mutation, ces relations entre les collectivités et la nature évoluent également », explique Smriti Dahal, responsable communautaire de l’initiative Tigers Alive [Tigres en vie] du WWF.

Homestay near tiger habitat, Nepal with a sign warning of tigers.
Hébergement chez l’habitant.e près de l’habitat du tigre, au Népal. Le tourisme représente une façon pour les gens qui vivent dans les paysages du tigre de bénéficier de la conservation de ce grand félin. © Emmanuel Rondeau / WWF-US

Dans le passé, les programmes communautaires s’intéressaient à la mesure dans laquelle les collectivités bénéficiaient d’une augmentation des revenus, de l’emploi et du tourisme – la théorie étant que si les gens profitaient d’avantages financiers, ils seront plus enclins à soutenir les efforts de conservation. Mais cela ne tient pas compte des couts non monétaires de la conservation.

« Pour un ou une propriétaire de gite touristique, [l’augmentation du nombre de tigres] peut être une bonne nouvelle, car davantage de touristes viennent voir la population de tigres en pleine croissance. Mais pour quelqu’un dont la maison se trouve à la lisière de la forêt, en contact étroit avec ces prédateurs et d’autres animaux, cela peut être synonyme de danger et de perte. »

À court terme, le WWF gère les risques pour les collectivités locales en se concentrant sur des mesures préventives telles que l’installation de clôtures, la mise en place de campagnes de sensibilisation et la construction d’enclos à l’épreuve des prédateurs pour le bétail. Nous soutenons également les collectivités touchées par les tigres au moyen de fonds d’aide aux victimes, de régimes d’assurance pour le bétail et d’équipes d’intervention rapide.

À long terme, une approche centrée sur l’être humain permettra de remédier à certaines de ces lacunes et constituera l’épine dorsale de nos efforts de conservation des tigres d’ici 2034, la prochaine année du tigre.

Sabita Malla, tiger expert at WWF Nepal, is discussing with villagers located in the Khata Corridor, on how to better protect livestock from wild animals like tigers and leopards. © Emmanuel Rondeau / WWF-US
Sabita Malla, experte du tigre pour le WWF-Népal, discute avec les villageois qui vivent dans le corridor Khata des façons de mieux protéger le bétail des animaux sauvages comme les tigres et les léopards. © Emmanuel Rondeau / WWF-US

Le principal objectif de l’approche de conservation du tigre centrée sur l’être humain est de devenir un partenaire de confiance dans une relation d’égal à égal avec les collectivités dans les régions où vivent les tigres. Le partenariat est fondé sur la confiance, la transparence et la surveillance continue de l’impact de la conservation de la biodiversité sur les collectivités locales.

Poser les bonnes questions et s’efforcer de comprendre les besoins, les valeurs, les défis et les ambitions des collectivités en constante évolution tout en maintenant les dialogues et l’engagement à long terme, voilà la clé de la création de stratégies de conservation qui peuvent assurer la survie des tigres à long terme. Plusieurs de ces stratégies ont été documentées dans le récent rapport Living with Tigers (« Vivre avec les tigres » rapport en anglais seulement), qui recommande de placer les gens qui vivent avec les tigres au cœur des efforts de conservation.

Si nous prenons les bonnes actions, « Vivre avec les tigres » ne sera pas seulement une aspiration, mais un mode de vie.

Vous pouvez aider les humains et les tigres à s’épanouir ensemble en donnant dès aujourd’hui. Jusqu’au 19 mai, votre don sera jumelé pour doubler votre impact.