Conférence de Moscou sur les difficultés liées à l’adaptation aux changements climatiques
Par James Snider
Nous sommes un petit groupe de WWF-Canada à avoir fait une tournée éclair des centres d’expertise sur l’Arctique pendant que nous préparions les analyses préalables à l’élaboration du projet et recevions les commentaires et les validations de spécialistes du milieu universitaires et d’autres ONG du milieu de l’environnement.
Ce soir, je suis en route pour Moscou pour y présenter le projet RACER à la Conférence sur les problèmes de l’adaptation aux changements climatiques, où je représenterai le groupe responsable du projet. Le moment est bien choisi de présenter ce projet, car le WWF compte justement présenter un petit volume d’introduction à l’analyse préalable au projet à un groupe de travail du Conseil de l’Arctique cette semaine.
Pour ma part, ce séjour à Moscou a un petit goût doux-amer. À de nombreux égards, la conférence sonne le glas d’un projet extrêmement exigeant et audacieux mais combien motivant et inspirant : l’élaboration d’une nouvelle approche à la planification de la conservation en Arctique. Autrement dit, l’invention d’une approche qui ne tienne pas seulement compte du défi que posent les changements climatiques et leurs effets croissants sur l’environnement en Arctique, mais qui cherche également à cerner de manière proactive les caractéristiques des écosystèmes de l’Arctique qui pourront contribuer à leur stabilité et à leur pérennité – ce que nous appelons ici la résilience.
(c) Martin von Mirbach/WWF-Canada
Notre nouvelle approche met l’accent sur l’importance des processus dynamiques, tels ceux qui sous-tendent la productivité et la diversité des systèmes écologiques. Cette approche fonctionnelle aux écosystèmes exige une bonne compréhension des moteurs biogéophysiques du système – par exemple le vent, la formation du sol, les modèles d’isolation, la température, et les courants marins. L’adoption d’une telle approche nous permet de cerner les composantes sous-jacentes du système qui sont essentielles à la productivité ou à la diversité que l’on peut observer, et peuvent être reliés à des modèles de prévisions de changements climatiques au cours de notre siècle.
Dans le cadre du projet RACER, une équipe de scientifiques et d’experts conseils du WWF en provenance du Canada, de la Norvège, de la Russie et des États-Unis, a collaboré à des études de cas pilotes devant servir à cerner les caractéristiques clés des écosystèmes terrestres et marins qui pourront contribuer à une résilience écologique durable tout au long du réchauffement climatique rapide qui a lieu en Arctique.
Je n’ai pas dormi de la nuit, mais j’ai très hâte de présenter cette étude inédite en matière de conservation à un parterre international de scientifiques et de décideurs. Souhaitez-moi bonne chance, car le message que nous voulons faire passer est très important : la planification en conservation est sur le point de changer très rapidement… presque aussi rapidement que les changements climatiques eux-mêmes.