Comment choisir et planter un arbre ou un arbuste indigène

Les raisons d’aimer les arbres sont multiples, qu’elles soient pratiques ou poétiques. En plus d’emmagasiner du carbone et de libérer de l’oxygène, ces végétaux nous protègent contre le soleil et le vent et nous fournissent de la nourriture et des médicaments. Et que dire du murmure du vent dans les feuilles, de la vue imprenable du haut d’une branche solide ou du parfum épicé qui fait ressurgir un souvenir agréable.

Vous pouvez contribuer à perpétuer ces décennies de bienfaits en plantant un arbre. Voici quelques éléments à prendre en considération lorsque vous accueillez un nouvel arbre ou arbuste (une grande plante ligneuse plus petite qu’un arbre) sur votre propriété ou près de chez vous et les étapes pour le planter dans le sol.

The sun shines through a bough of orange maple leaves in fall, which more orange trees in background.
Érables © Shutterstock

Pourquoi planter à l’automne?

L’automne est l’un des meilleurs moments de l’année pour planter un arbre ou un arbuste. Le temps frais et pluvieux typique de cette saison encourage l’arbre à diriger son énergie vers les racines et à développer un système racinaire solide, ce qui lui permet de commencer sa croissance en force. Et ces bienfaits seront doublés, puisque la fraicheur du printemps offrira à l’arbre une deuxième saison pour s’enraciner avant de devoir consacrer son énergie à la croissance de ses feuilles. Essayez de planter votre arbre ou arbuste après les grandes chaleurs de l’été et avant que le sol ne gèle.

Two furry raccoons cling to the side of a large tree trunk.
Ratons laveurs © Shutterstock

Quel arbre devriez-vous planter?

Augmentez vos chances de succès en choisissant une essence indigène qui s’épanouit dans les conditions spécifiques de votre espace de culture (type de sol, exposition au soleil, variations de température, etc.). Les plantes et arbres indigènes ont développé des relations profondes avec d’autres organismes dans leurs écosystèmes locaux grâce à des interactions qui perdurent depuis des millénaires; ainsi, un arbre ou arbuste indigène à votre région devrait très bien s’épanouir tout en soutenant les espèces. Visitez re:cultiver, la plateforme participative du WWF sur la culture de plantes et d’arbres indigènes pour apprendre à connaitre votre espace et savoir comment choisir un fournisseur pour vos arbres ou arbustes.

Voici quelques suggestions d’essences intéressantes :

Les résineux (arbres à feuillage persistant et conifères)

Les cèdres, comme le thuya géant (Thuja plicata), indigène à la Colombie-Britannique et à l’Alberta, et le genévrier de Virginie (Thuja occidentalis), indigène au Manitoba, à l’Ontario, au Québec, au Nouveau-Brunswick, à la Nouvelle-Écosse et à l’Île-du-Prince-Édouard.

Les pruches, comme la pruche de l’Ouest (Tsuga heterophylla), indigène à la Colombie-Britannique et à l’Alberta, et la pruche de l’Est (Tsuga canadensis), indigène au sud de l’Ontario et du Québec, ainsi qu’au Nouveau-Brunswick, à la Nouvelle-Écosse et à l’Île-du-Prince-Édouard.

Les pins, comme le pin tordu latifolié (Pinus contorta), indigène au Yukon, aux Territoires du Nord-Ouest, à la Colombie-Britannique, à l’Alberta et à la Saskatchewan, et le pin blanc (Pinus strobus), indigène au Manitoba, à l’Ontario, au Québec, au Nouveau-Brunswick, à la Nouvelle-Écosse, à l’Île-du-Prince-Édouard et à Terre-Neuve.

An eastern hemlock branch seen from below with bright green needles and two brown cones.
Pruche de l’Est © Shutterstock

Les feuillus (arbres à feuillage caduc et latifoliés)

Les érables, comme l’érable circiné (Acer circinatum), indigène à la Colombie-Britannique et l’érable à sucre (Acer saccharum), indigène à l’Ontario, au Québec, au Nouveau-Brunswick, à la Nouvelle-Écosse et à l’Île-du-Prince-Édouard.

Les chênes, comme le chêne de Garry (Quercus garryana), indigène à la Colombie-Britannique, et le chêne à gros fruits (Quercus macrocarpa), indigène à la Saskatchewan, au Manitoba, à l’Ontario, au Québec et au Nouveau-Brunswick.

Les bouleaux, comme le bouleau à papier (ou bouleau blanc) (Betula papyrifera), indigène à l’ensemble des provinces et des territoires du Canada, à l’exception du Nunavut, et le bouleau jaune (Betula alleghaniensis), indigène à l’Ontario, au Québec, au Nouveau-Brunswick, à la Nouvelle-Écosse et à l’Île-du-Prince-Édouard.

A bur oak branch bearing shiny green wavy-edged leaves.
Chêne à gros fruits © Shutterstock

Les arbustes

Les cornouillers, comme le cornouiller stolonifère (Cornus sericea), indigène à l’ensemble des provinces et des territoires du Canada, et le cornouiller rugueux (Cornus rugosa), indigène au Manitoba, à l’Ontario, au Québec, au Nouveau-Brunswick et à la Nouvelle-Écosse.

Les viornes comme la viorne comestible (Viburnum edule), indigène à l’ensemble des provinces et des territoires du Canada, et l’alisier (Viburnum lentago), indigène à la Saskatchewan, au Manitoba, à l’Ontario, au Québec et au Nouveau-Brunswick.

Les amélanchiers, comme l’amélanchier à feuilles d’aulne (Amelanchier alnifolia), indigène au Yukon, aux Territoires du Nord-Ouest, à la Colombie-Britannique, à l’Alberta, à la Saskatchewan, au Manitoba et à l’Ontario, et l’amélanchier de Bartram (Amelanchier bartramiana), indigène au Nunavut, à l’Ontario, au Québec, au Nouveau-Brunswick, à la Nouvelle-Écosse, à l’Île-du-Prince-Édouard et à Terre-Neuve-et-Labrador.

Branches of red-osier dogwood bearing green teardrop-shaped leaves and clusters of delicate white flowers.
Cornouiller stolonifère (CC0) Ian Whyte / iNaturalist.org

Comment planter

Avant :

  • Renseignez-vous sur la taille que l’arbre atteindra à maturité et choisissez un endroit où il ne risque pas de pousser contre des bâtiments ou des lignes électriques.
  • Localisez les services publics souterrains, tels que les conduites de gaz, avant de creuser le trou.
  • Pensez également à l’endroit où l’arbre créera de l’ombre et où tomberont ses fruits, ses fleurs ou ses noix, et choisissez l’emplacement en conséquence.

Pendant :

  • Creusez un trou en forme de bol, de deux à trois fois plus large que le contenant de l’arbre, mais de la même profondeur.
  • Utilisez le côté de votre pelle pour rendre le sol plus irrégulier le long des côtés du trou afin de faciliter la croissance des racines.
  • Retirez votre arbre du contenant et massez les racines pour les décoller un peu. Placez l’arbre dans le trou.
  • Maintenez le tronc à la verticale et plantez l’arbre à la même profondeur que celle à laquelle il était planté dans le contenant.
  • Remplissez le trou avec de la terre et placez le gazon retiré à l’envers, juste à l’intérieur du bord du trou. N’entassez pas la terre contre le côté du tronc.
  • Ajoutez une couche de paillis pour retenir l’humidité, et placez-la en forme de beigne et non de volcan (en d’autres mots, laissez un espace entre l’anneau de paillis et le tronc de l’arbre). Puis, arrosez abondamment votre arbre.
Three friends smile while preparing to plant a young shrub in the ground.
© Shutterstock

Après :

  • Une bonne règle de base consiste à arroser le jour de la plantation, le lendemain, puis une fois par semaine sans pluie pendant les deux mois suivants (ou les quatre mois suivants pour les grands arbres).
  • Tenez compte de la température, des précipitations et de votre type de sol – les besoins en arrosage varient.
  • Lorsque vous arrosez, trempez bien le sol.
  • Demandez-vous si votre arbre a besoin d’une protection contre les mammifères affamés comme les souris, les lapins et les cerfs, qui doivent se faire des réserves de graisse avant l’hiver. Si vous savez que ces animaux sont présents dans votre secteur ou si vous constatez des dégâts, placez un corset d’arbre ou une clôture autour du jeune arbre.

Le logo recultiver au-dessus du message "Aidez à enraciner le changement et à restaurer la végétation indigène du Canada." et un bouton disant "s'inscrire". À coté du texte, une main levée tient un cellulaire.