Bienvenue à Inuvik, lieu de toutes les rencontres

Dan Slavik, conseiller en conservation de l’Arctique, WWF
Ma copine Brenda et moi avons pris l’autoroute Dempster, la route la plus septentrionale  du Canada, d’Edmonton à Inuvik. Nous sommes arrivés à Inuvik juste à temps pour le Festival des arts du Grand Nord – un événement annuel qui réunit les artistes des trois territoires pendant une semaine de performances, d’ateliers, et d’histoires.


Inuvik
(« l’endroit des hommes ») est une ville d’environ 3 500 personnes dont la majorité sont Inuvialuit et Gwich’in, les deux groupes autochtones qui ont conclu d’importantes ententes sur la revendication territoriale de leurs territoires ancestraux. La ville est construite autour des valeurs communautaires, du style de vie traditionnel et de la détermination de traverser les hauts et les bas du climat et des conditions économiques. Compte non tenu de sa situation géographique particulière (68° N, 133° W, à la limite des arbres et des rives est du delta du Mackenzie), il s’agit de l’une des communautés les plus denses et multiculturelles que j’aie eu l’occasion de visiter. La ville compte de nombreux groupes très actifs, tels le traditionnel qayaaq club et le Midnight Sun Mosque.
J’ai étudié à l’université de l’Alberta en sciences de conservation de la nature et en études autochtones. Tout au long de mes études, j’ai gobé toute l’information disponible sur le Nord – de la faune aux réserves pétrolières et gazières, et du savoir traditionnel au développement durable.
Avant de me joindre au WWF le printemps dernier, j’ai consacré quatre ans à une recherche en Arctique de l’Ouest sur les connaissances des habitants sur Nannuq, l’ours blanc. J’ai également participé à une recherche d’envergure internationale sur la surveillance par les communautés des oiseaux de mer chez les Maoris du sud de la Nouvelle-Zélande. Ces expériences m’ont permis d’assimiler les diverses manières d’interpréter le concept de « durabilité »  lorsqu’on fait de l’agriculture de subsistance, et la résilience socio-culturelle face aux changements écologiques et à la modernisation. J’y ai également acquis toute une gamme de compétences, issues de l’approche scientifique occidentale aussi bien  que du savoir traditionnel, ce qui m’aidera, je l’espère, à faire du bon boulot pour le WWF en Arctique de l’Ouest.
Cette région du monde fait figure, à l’échelle internationale, de modèle de cogestion (gestion en collaboration de la faune, des territoires et des ressources par les peuples autochtones, les gouvernements et autres parties prenantes). C’est cette culture de collaboration qui a donné au WWF l’idée d’ouvrir un bureau à Inuvik, et de contribuer son énergie, son expertise et ses connaissances sur l’Arctique au Partenariat de la mer de Beaufort, qui regroupe leaders des gouvernements, groupes autochtones, entreprises et groupes de recherche et de conservation.
Je suis très heureux et enthousiaste d’être à Inuvik et de mettre sur pied le nouveau bureau du WWF afin que nous puissions mieux comprendre les réalités et les besoins des communautés nordiques, et travailler de manière à contribuer concrètement au développement durable et à la conservation.
Alors, si vous passez dans le coin, venez nous voir! Nous sommes installés dans les nouveaux locaux de l’Institut de recherche Aurora, un centre de recherche de pointe. Nous avons pendu la crémaillère le 13 septembre, et je donnerai d’autres nouvelles dans une petite semaine.