Une application rend les routes plus sécuritaires pour l’antilope d’Amérique
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Les Prairies canadiennes composent un vaste territoire où le bison erre doucement et où l’antilope d’Amérique bondit en paix… N’est-ce pas?
L’antilope d’Amérique, aussi appelée antilocapre, se déplace sur les plaines de l’Alberta et de la Saskatchewan – ainsi que sur les terres américaines avoisinantes – à une vitesse incroyable pouvant atteindre 90 km/h, ce qui en fait l’animal le plus rapide sur de longues distances. Toutefois, les territoires qu’elle parcourt sont très fragmentés, ce qui la met en péril.
Grâce à une subvention communautaire Libérez votre nature du WWF présentée par TELUS, l’institut Miistakis a développé une application née de la science citoyenne. Nommée Pronghorn Xing (raccourci de « crossing » qui signifie passage), elle aide à rendre les routes plus sécuritaires pour les espèces.
L’Alberta et la Saskatchewan forment l’extrémité nord de l’aire de répartition de l’antilope d’Amérique. De grands troupeaux traversent les prairies qui s’y trouvent, en suivant les mêmes routes de migrations saisonnières, année après année, génération après génération. De leur aire de répartition estivale aux régions moins enneigées où elles passent l’hiver, et vice versa, les antilopes d’Amérique peuvent voyager sur des distances allant jusqu’à 800 kilomètres. Un impressionnant spectacle qui compose l’une des dernières migrations de grands mammifères en Amérique du Nord.
De nos jours, des autoroutes achalandées perturbent leurs routes migratoires historiques, ce qui peut conduire à des collisions et de la mortalité causées par la présence des véhicules. Les utilisateurs de l’application Pronghorn Xing rapportent avoir observé des antilopes d’Amérique courir dans tous les sens, le long des fossés, en attendant leur chance de traverser et ce, tout juste avant de se jeter dans le trafic. Cette situation est dangereuse à la fois pour les humains et les animaux. Et lorsqu’il y a des clôtures, les antilopes d’Amérique peuvent rester prisonnières de celles-ci.
« Nous savons qu’il existe un problème quant à leur route migratoire. Il manque aussi de données relatives à l’emplacement des goulots d’étranglement saisonniers qui freinent le mouvement des antilopes d’Amérique », soutient Megan Jenson, coordonnatrice de programme chez Pronghorn Xing. « Il pourrait s’agir d’une section de l’autoroute particulièrement achalandée, ou de clôtures dont les barbelés du dessous sont trop bas pour permettre aux animaux de passer. Nous n’avons pas de réponse exacte, c’est donc l’une des choses que nous tentons d’élucider. »
L’application Pronghorn Xing fait appel à la production participative (le « crowdsourcing ») pour faciliter l’échange de renseignements sur les routes empruntées par les conducteur.trice.s et les espèces aperçues en chemin, qu’il s’agisse d’antilopes d’Amérique ou non. Les gens peuvent également soumettre des observations utiles quant au comportement de l’animal observé, comme le fait qu’il traversait la route, restait en bordure ou avait été heurté par un véhicule.
Recueillies sur une période de trois ans, les données obtenues seront soumises à des organismes gouvernementaux de l’Alberta et de la Saskatchewan afin d’aider à élaborer des stratégies d’atténuation, telles que des passerelles fauniques destinées aux espèces (l’antilope d’Amérique a d’ailleurs démontré une préférence claire pour les passages supérieurs plutôt qu’inférieurs) et des clôtures favorables à ces espèces. Les passages fauniques se sont avérés efficaces pour améliorer la sécurité des conducteurs et des espèces dans des lieux tels que Banff, au Canada, et le parc national de Yellowstone, au Wyoming. Sur ces territoires, les collisions entre espèces et véhicules ont été réduites de 81 % alors que celles impliquant des antilopes d’Amérique ont été complètement enrayées.
L’application permet au public de contribuer à la conservation des antilopes d’Amérique. « Le science citoyenne sensibilise les gens au problème que doit affronter cette espèce emblématique des Prairies, en plus de leur permettre de contribuer à la solution », conclut Jenson.
Libérez votre nature vous aussi!
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