50 récits: Namibie, une histoire de solidarité et de conservation
Le 29 avril 2011, le Fonds mondial pour la nature a célébré ses 50 ans d’engagement envers la protection de l’environnement. Pour souligner cet anniversaire, nous publions 50 récits en 50 jours, pour rappeler ce que tous ensemble nous avons accompli, et tenter de dessiner la voie des 50 prochaines années.
La Namibie abrite à la fois une des faunes les plus riches et une population parmi les plus pauvres de la planète. En aidant les gens à tirer un avantage de leurs ressources naturelles, nous avons aidé la population et la nature à s’épanouir.
Éléphants africains (Loxodonta africana africana). © Martin Harvey / WWF-Canon
Quel est l’enjeu?
Les déserts et les montagnes rocheuses de Namibie offrent des paysages d’une grande beauté. Il y a un demi-siècle, cette vaste région du sud-ouest de l’Afrique était largement peuplée des animaux emblématiques du continent – éléphants du désert, lions, léopards, guépards, girafes, zèbres et rhinocéros noirs étaient innombrables.
Mais pendant les années 70 et 80, une déferlante de braconnage a fait chuter le nombre d’animaux de manière inquiétante. Sécheresses et occupation militaire se sont mises de la partie, ajoutant aux difficultés de la population locale, qui compte aujourd’hui 2 millions de personnes.
Où en est-on?
Après avoir acquis son indépendance de l’Afrique du Sud en 1990, la Namibie est devenue le premier pays d’Afrique à inscrire la protection de l’environnement dans sa constitution. Le gouvernement a adopté une loi autorisant les communautés à créer des aires de conservation et leur accordant le droit de gérer elles-mêmes leurs ressources naturelles et d’en tirer un bénéfice.
Le Fonds mondial pour la nature a travaillé avec ses partenaires en Namibie à donner de la formation, des subventions, du soutien technique et des solutions pratiques pour aider les communautés à protéger leur territoire et à le gérer dans une perspective durable. Même les gens qui n’étaient pas très sensibilisés aux questions environnementales ont vite compris que leur bien-être était étroitement lié à l’environnement.
À ce jour, 235 000 personnes partout en Namibie se sont regroupées et ont créé 59 aires de protection spéciales, qui couvrent 132 000 km2 – un sixième du territoire national – d’habitats naturels essentiels pour la faune. Plus de 30 de ces aires de protection sont à l’étape de la planification. En deux décennies, nous avons aidé nos partenaires namibiens à doubler la superficie des zones protégées, et la faune profite bien de cette nouvelle chance de survie. Ainsi dans la région du Kunene, où nous sommes présents, le nombre d’éléphants a triplé par rapport à la population du début des années 80, et celui des girafes a quintuplé.
En 1982, le Kunene n’abritait plus que 400 antilopes gemsbok, 600 springboks et 450 zèbres. Aujourd’hui, l’on estime à 29 000 le nombre de gemsbok, et l’on dénombre environ 175 000 springboks et 18 800 zèbres. Ce spectaculaire rétablissement a mené à une forte hausse du nombre de prédateurs, notamment les lions, léopards et guépards.
Et les populations locales en profitent. Les aires de protection produisent plus de 5,5 M$ US par année, et les communautés qui gèrent le territoire bénéficient d’emplois stables liés à l’écotourisme et à la cueillette des ingrédients nécessaires à la fabrication de parfums recherchés. Et du fait que chacun tire un avantage de la préservation de la faune extraordinaire de la région, les braconniers ne sont plus du tout les bienvenus.
Guépard, (Acinonyx jubatus), Namibie. © Wim van Passel / WWF-Canon
Quelques chiffres
47 % – de hausse de l’écotourisme dans les régions sauvages de Namibie depuis 2004.
132 000 km2 –territoire déjà confiés à la protection des communautés à travers le pays.
59 – aires de conservation créées pour protéger la faune.
Et maintenant?
Le succès de nos actions en Namibie montre bien que le fait de confier aux populations locales la protection de leur environnement contribue à l’amélioration des conditions de vie de tous – les animaux, la nature en général, et les gens.
Fort de sa réussite en Namibie, le Fonds mondial pour la nature compte implanter l’idée en Zambie, au Mozambique, et même en Mongolie et au Népal, pourquoi pas, afin d’encourager plus de gens à prendre en main la création d’un avenir durable où tous pourront s’épanouir.
Bien sûr, la réussite ne vient pas sans défis. Le nombre croissant d’espèces animales – particulièrement des prédateurs comme les lions et des animaux « destructeurs » comme les éléphants – peut entraîner des conflits entre les populations locales et les animaux. Le Fonds mondial pour la nature a mis au point des techniques pour aider les communautés à cohabiter en paix avec la faune, à protéger leurs récoltes, leurs maisons et eux-mêmes sans devoir recourir à des méthodes destructrices.
Ce que vous pouvez faire
Soutenez la faune de Namibie en adoptant un animal.
Quelle que soit l’espèce que vous choisirez, votre don servira à la protection de la faune partout sur la planète.
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