50 récits: Collectivités et conservation

Le 29 avril 2011, le Fonds mondial pour la nature a célébré ses 50 ans d’engagement envers la protection de l’environnement. Pour souligner cet anniversaire, nous publions 50 récits en 50 jours, pour rappeler ce que tous ensemble nous avons accompli, et tenter de dessiner la voie des 50 prochaines années.
On est plus tenté de faire attention à ce dont on tire un avantage ou un plaisir.
Voilà pourquoi les surfeurs ne laissent pas de déchets sur les plages… pourquoi les amateurs de jardinage plantent des fleurs pour attirer les abeilles… pourquoi un groupe de citoyens s’opposera à la construction d’un nouveau magasin sur un terrain vert où des enfants ont l’habitude d’aller jouer et où poussent des fleurs des champs.
Et voilà pourquoi en Afrique, le nombre de gorilles de montagne est à la hausse.
C’est que des touristes vont maintenant au Rwanda, en Ouganda et en République démocratique du Congo (RDC) dans l’espoir d’entrevoir ces extraordinaires grands singes. Or, tourisme égale revenus, emplois et meilleure qualité de vie pour les villageois des alentours. Et comme les gorilles sont devenus une ressource importante, les gens les protègent.
Ceci n’est qu’un exemple de la manière dont le Fonds mondial pour la nature a aidé au fil des ans des communautés locales à trouver leur intérêt dans la conservation et la protection de leur environnement. Partout dans le monde, les gens qui prennent soin de leurs propres ressources naturelles prennent en fait soin de leur propre vie… et font de notre vision commune d’un monde où l’Homme vit en harmonie avec la nature une réalité.
Quel est l’enjeu?

Le gorille de montagne est l’un des plus proches parents de l’humain, avec lequel il partage 99 % de son ADN. Cela n’a pas pour autant empêché l’homme de détruire une grande partie de son habitat forestier au fil des ans. Le braconnage a également fait des ravages dans la population de gorilles, dont il ne reste que 700 individus à l’état sauvage.

Gorille de montagne du Rwanda, montagnes du Virunga, Rwanda © naturepl.com /Andy Rouse / WWF
Les habitats du gorille de montagne sont protégés dans les parcs nationaux, mais cela ne suffit pas pour assurer la survie de ce grand animal. Dans une région détruite par la guerre et frappée par la pauvreté, les gens qui vivent près des gorilles de montagne ont peinent déjà à combler leurs besoins essentiels comme la nourriture et l’eau potable.
Or, ce n’est qu’avec l’appui des communautés locales que nous arriverons à donner un avenir aux gorilles. Aux gorilles entre autres, d’ailleurs, car il ne s’agit pas uniquement d’eux. De la sauvegarde des forêts pluviales à la transformation des pratiques de pêche, les efforts de conservation réalisés par les communautés vont bien au-delà de la protection d’une seule espèce et jouent un rôle crucial pour la planète et ses habitants.
Où en est-on?

Une des plus grandes leçons que nous ayons apprises au cours des 50 dernières années est que la conservation, ça marche beaucoup mieux quand les collectivités locales s’en mêlent. Autrement dit, il ne s’agit pas de protéger la nature contre les gens, mais bien de chercher des solutions qui permettront aux humains et aux autres espèces de cohabiter paisiblement et de s’épanouir ensemble.
Ainsi le travail réalisé par le Fonds mondial pour la nature auprès des gorilles qu’abrite la chaîne volcanique des montagnes de la Virunga, aux frontières de la RDC, du Rwanda et de l’Ouganda, illustre bien l’efficacité d’une telle approche.
En 1991, nous avons contribué à la mise sur pied du Programme international de protection des gorilles, en partenariat avec les organismes African Wildlife Foundation et Flora and Fauna International. Le Programme aide les autorités à gérer un réseau transfrontalier d’aires protégées, et a contribué au développement du tourisme d’observation des gorilles.
L’argent tiré de cette activité touristique est un incitatif puissant pour la population, et cela l’encourage à protéger les gorilles et leur habitat. Et ça marche! Un recensement effectué en 2010 a dénombré 480 gorilles dans cette région, soit 100 individus de plus qu’en 2003. Le gorille de montagne est maintenant le seul grand singe dont la population n’est pas en décroissance rapide.
Cette approche a porté fruits ailleurs aussi :

  • Philippines : nous avons aidé à développer l’écotourisme dans l’île Donsol, où les visiteurs viennent en grand nombre pour y observer les bancs du plus grand poisson du monde, le requin-baleine – espèce menacée – ce qui apporte des centaines de milliers de dollars à l’économie locale.
  • Inde : l’Arunachal Pradesh est l’une des seules régions de l’Inde où les communautés indigènes exercent elles-mêmes le contrôle de leurs régions forestières. Nous avons collaboré avec elles pour créer des zones de conservation communautaire, des zones spéciales dont l’exploitation est gérée strictement et où la réglementation en matière de conservation est appliquée avec rigueur.
  • Brésil : nous aidons les populations locales de l’État d’Acre à améliorer leur niveau de vie en protégeant la forêt amazonienne plutôt qu’en déforestant pour le bois et l’agriculture. Nous avons collaboré avec le gouvernement de l’État pour que soit adoptée une nouvelle loi affirmant l’énorme valeur des services environnementaux – comme le stockage du carbone – que procure la forêt pluviale, et qui offre aux populations des mesures incitatives pour l’encourager à assurer la protection de cette ressource indispensable.

Le saviez-vous?

Ce n’est qu’en 1902 que l’homme a vu le premier gorille de montagne. C’est le plus grand de tous les gorilles; le mâle adulte peut peser jusqu’à 220 kilos et tendre des bras dont l’étendue dépasse les 2 mètres.
Quelques chiffres
678 000 $US – montant que gagnent chaque année les communautés locales d’Ouganda grâce aux touristes qui viennent admirer les gorilles de montagne
1 million $US – valeur annuelle pour l’économie ougandaise que représente chaque gorille de son territoire
120 000 km2 – superficie de l’habitat sauvage  géré dans une perspective durable par les collectivités de Namibie, où le tourisme faunique a quasiment doublé depuis 2004
Et maintenant?

Nous encourageons les populations locales à participer à toutes nos actions de conservation, et nous tentons de transposer dans de nouvelles régions les projets communautaires qui ont produit de bons résultats.
Mais nous avons en tête la plus grande communauté de toutes : la planète entière!
Car en définitive, nous profitons tous des services et bienfaits de la nature. Voilà pourquoi nous voulons montrer à tout le monde partout dans le monde qu’il est dans notre intérêt à tous de prendre soin de notre planète. Nous n’en avons qu’une, après tout!
Ce que vous pouvez faire

Achetez les papiers et produits du bois certifiés FSC (Forest Stewardship Council), et soutenez ainsi les populations locales et la nature. Recherchez toujours le logo FSC.
Vous pensez faire un voyage en dehors des sentiers battus? Soyez un écotouriste et aidez les communautés locales et la nature!
Pour en savoir plus sur le gorille de montagne : https://wwf.panda.org/what_we_do/endangered_species/great_apes/gorillas/mountain_gorilla/
Soulignez nos 50 ans avec nous!
Donnez maintenant ou Adoptez un animal et aidez le WWF à relever les défis environnementaux des 50 prochaines années.
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