© WWF-Canada / Gerald Butts Sea lions (Otariidae sp), relaxing on rocks, Great Bear Rainforest, British Columbia, Canada

La zone marine du Grand Ours

Protégeons l’avenir d’un des plus riches hauts lieux de la biodiversité au pays, où vivent des communautés humaines au milieu des populations de baleines à bosse, loutres de mer, oiseaux marins et saumons, des récifs anciens, des forêts de varech et plus encore.

La côte nord de la Colombie-Britannique est un endroit comme nul autre sur la planète, où la richesse incomparable de la vie marine fait partie intégrante de la vie des communautés qui y habitent, y travaillent et y profitent de leurs loisirs.

C’est un lieu où nagent les rorquals communs, les baleines à bosse et les épaulards. On y trouve des fjords profonds, des ilots rocheux, des récifs d’éponges siliceuses et le littoral rocheux de la forêt pluviale du Grand Ours, où les oiseaux marins se nourrissent dans les estuaires côtiers et où rôdent les loups et les pâles ours esprit.

Ici, la nature et les humains coexistent depuis des millénaires. L’abondance de la région fournit emplois, transports, sécurité alimentaire et loisirs pour les communautés des Premières Nations, qui en retour assurent l’intendance des terres et des eaux.

© Natalie Bowes / WWF-Canada Close up of the face of a Kermode bear (Ursus americanus kermodei), Great Bear Rainforest, British Columbia, Canada

Ours esprit

Le fantomatique ours esprit est un des emblèmes de la forêt pluviale du Grand Ours et il occupe une place prépondérante dans les traditions des communautés autochtones locales. Ces ours pâles ne sont pas albinos, comme plusieurs le supposent, mais plutôt le résultat d’un gêne récessif présent chez environ 10 % des ours noirs du nord et du centre de la Colombie-Britannique.

Une abondance menacée

Plus d’un siècle de pêches et de navigation commerciales, d’exploitation forestière, de développement d’infrastructures et de dérèglements climatiques ont dégradé les habitats, entrainant un déclin dans l’abondance de plusieurs espèces. Le réseau écologique de la région est déséquilibré et cela affecte les espèces, ce qui a ensuite un impact négatif sur les communautés qui dépendent d’écosystèmes marins en santé pour leurs emplois, leur subsistance et leur bienêtre.

© Andrew S. Wright  / WWF-Canada The flukes of a Humpback whale (Megaptera novaeangliae) breaching at sunset in the waters south west of Gil Island in the Great Bear Rainforest, British Columbia, Canada

Passer de solutions à la pièce aux solutions protégeant l'ensemble d'un écosystème

Il y a à l’heure actuelle une mosaïque de protections qui s’étend à travers la zone marine du Grand Ours, mais elle laisse trop d’habitats et d’espèces non protégés. Les aires protégées existantes n’ont pas été sélectionnées pour travailler en cohésion, avec pour résultat qu’elles ne sont pas suffisantes pour assurer qu’un échantillon représentatif de la biodiversité de la région soit protégé.

Pour réellement protéger la zone marine du Grand Ours, une approche plus judicieuse est nécessaire, une approche qui prenne la zone comme un tout plutôt que comme des régions isolées et déconnectées. Nous avons besoin de créer un réseau d’aires protégées qui préservent collectivement la biodiversité tout en minimisant les impacts économiques. Par chance, nous savons à quoi doit ressembler cette approche et des étapes importantes ont déjà été franchies vers sa réalisation.

Les gouvernements fédéral, provincial et des Premières Nations travaillent ensemble depuis des années à la planification d’un réseau d’aires marines protégées qui protège beaucoup plus d’espèces et d’habitats, tout en prenant en compte l’impact potentiel qu’il peut avoir sur la population et sa subsistance.

Un plan d’action pour le réseau de la biorégion du plateau Nord a fait l’objet d’une consultation publique finale en 2022, et il a été officiellement adopté plus tôt cette année


Cet effort mené par les Autochtones et développé de façon collaborative permettra de doubler la couverture des aires marines protégées (AMP) dans cette région de 100 000 km2 pour atteindre 30 % et guidera la création de ce qui deviendra le tout premier réseau d’AMP planifié au pays. D’ici à 2025, plusieurs de ces aires devraient être officialisées et mises en œuvre.

© Andrew S. Wright  / WWF-Canada Sea stars (Asteroidea sp) clinging to rocks at the tide line in Douglas Channel in the Great Bear Rainforest, British Columbia, Canada

De quelle façon le réseau d’aires marines protégées contribuera-il à la protection des habitats et des espèces?

Le réseau proposé assurera que tous les types d’habitat de la zone marine du Grand Ours sont protégés. En ce moment, environ 20 % des types d’habitat de la région sont inadéquatement enchâssés dans les aires marines protégées. Cela inclut des habitats comme les luxuriantes forêts de varech, les zostères, les récifs d’éponges, les fonds sablonneux, les rivages rocheux intertidaux et tous les entredeux.

De plus, en vertu du réseau proposé, 74 % des espèces de la région seraient protégées adéquatement, une hausse significative par rapport aux 42 % qui sont actuellement protégées.

Que pouvez-vous faire?

Quelle est l’étape suivante? Maintenant que le plan d’action a été adopté, le travail de désignation et de mise en œuvre des protections pour les zones identifiées dans le plan commence. Le WWF-Canada continuera de suivre le dossier et d’être engagé auprès des gouvernements, des communautés et des détenteur.rice.s de droits pour soutenir le plan d’action réseau.