Un nouveau projet du WWF demande aux citoyen.ne.s d’aider à dénombrer les morses depuis l’espace
La recherche aidera à montrer comment les morses sont affectés par la crise climatique
TORONTO, 22 november 2021 – Avec l’Arctique qui se réchauffe trois fois plus rapidement que le reste du monde, la crise climatique a un impact dramatique sur les espèces qui dépendent de la banquise, dont le morse de l’Atlantique. Pour célébrer la journée mondiale du morse le 24 novembre, les citoyen.ne.s peuvent voir de leurs propres yeux les effets des dérèglements climatique sur les morses en participant au projet de recherche du Fonds mondial pour la nature (WWF), Walrus from Space (Les morses vus de l’espace). Ce projet utilise l’imagerie satellite pour dénombrer les morses à leurs échoueries terrestres.
Les citoyen.ne.s auront aussi une autre possibilité d’aider à protéger les morses et les autres espèces nordiques en soutenant le Fonds pour la conservation des espèces de l’Arctique du WWF-Canada à l’occasion du Mardi je donne, le 30 novembre.
À propos des morses vus de l’espace
Le WWF et le British Antarctic Survey (BAS) demandent au public de devenir détective des morses et de contribuer à la science de la conservation en recherchant des morses dans des milliers d’images satellites en haute résolution fournies par la compagnie spatiale et de renseignement Maxar Technologies’ DigitalGlobe. On espère qu’un demi-million de personnes de partout dans le monde participeront à l’effort scientifique.
Depuis le confort de leur foyer, les amateur.rice.s de conservation peuvent étudier des photos satellites en ligne, identifier où se trouvent les échoueries terrestres de morses, puis dénombrer ces derniers. Les données collectées au cours de ce recensement des morses de l’Atlantique et de la mer des Laptev offriront aux scientifiques un portrait plus clair de la santé de chaque population, sans déranger les animaux. Les scientifiques pourront alors étudier de quelle façon les populations de morses évoluent en nombre au fil du temps en comparaison de la fonte de la banquise et des changements dans leur environnement.
L’étude des morses au Canada
Pour mieux protéger les populations de morses de chez nous, le WWF-Canada travaille à en apprendre plus sur les échoueries et à minimiser les perturbations de ces sites à travers le Fonds pour la conservation des espèces de l’Arctique.
Depuis que le fonds a été lancé il y a six ans, il a appuyé plus de 80 projets, dont la cartographie de toutes les échoueries connues au pays, l’appui à des ateliers Inuit Qaujimajatuqangit (savoir traditionnel inuit) sur la conservation des morses, et les essais d’utilisation de l’imagerie satellite pour étudier les morses sur la bien nommée ile Walrus (ile aux morses) dans le nord de la baie d’Hudson – un projet qui a influencé la nouvelle initiative sur les morses vus de l’espace.
Les ambitieuses recherches sur les morses qui auront lieu sur le terrain cette année incluent, entre autres :
- La recherche de preuves de la présence de microplastiques dans les morses pour investiguer une préoccupation communautaire de longue date quant à la contamination des sources alimentaires traditionnelles.
- L’observation du comportement des morses dans les échoueries grâce à de l’information recueillie par satellite et pièges photographiques. En collaboration avec des technicien.ne.s de recherche de Coral Harbour, au Nunavut, ce projet mené par la communauté documentera les réactions aux perturbations comme le passage des navires, ainsi que l’utilisation de l’habitat à différentes heures de la journée.
Les dérèglements climatiques et les morses
- L’Arctique se réchauffe près de trois fois plus rapidement que le reste du monde. La banquise dont les morses dépendent est en train de fondre. Les impacts de la crise climatique sur les morses sont complexes.
- Une échouerie de morses est un bout de banquise ou de terre, comme un bloc de glace ou une plage, où les morses vont pour se reposer entre des plongées alimentaires, pour s’accoupler et donner naissance. Les morses préfèrent se rassembler sur des glaces couvertes de neige plutôt que sur la terre ferme, mais ils ont toujours utilisé cette dernière durant une partie de l’été, quand la banquise est à son minimum.
- Ces dernières années, les morses ont commencé à se rassembler sur terre en plus grands groupes et à partir s’alimenter en mer à partir de ces lieux terrestres parce que, dans certaines régions, la banquise s’est retirée jusqu’en eaux trop profondes pour que les morses s’y alimentent. Se reposer sur terre plutôt qu’en mer force les morses à nager plus loin et à dépenser plus d’énergie pour atteindre leur nourriture – qui est aussi affectée par la crise climatique.
- La surpopulation des plages peut entrainer des conséquences fatales. Les morses sont facilement effrayés et lorsqu’ils prennent peur, une ruée vers l’eau peut se produire, au cours de laquelle ils se piétinent les uns les autres dans leur panique. Les veaux sont particulièrement vulnérables lors de ces débandades mortelles.
- Les morses (en tant qu’espèce) sont identifiés comme vulnérables sur la Liste rouge de l’UICN. Les morses de l’Atlantique sont identifiés comme quasi menacés et ont été évalués comme une espèce préoccupante par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada.
Comment le public peut-il s’impliquer?
- Devenez détective et recherchez des morses sur des images satellites. Vous n’avez besoin que d’un ordinateur ou une tablette et d’une connexion Internet pour participer (en anglais seulement, car il s’agit d’un projet géré par le WWF-Royaume-Uni).
- Faites une contribution à l’occasion du Mardi je donne pour financer la recherche sur les espèces arctiques. Faites votre don avant minuit le 30 novembre 2021 et il sera jumelé pour doubler votre impact sur la conservation des espèces de l’Arctique. Visitez le wwf.ca/mardijedonne
Brandon Laforest, spécialiste sénior, Espèces et écosystèmes arctiques du WWF-Canada, affirme :
« Les morses sont déjà affectés par la crise climatique. Si la situation perdure, cette perte de leur habitat de banquise, le changement dans leur réseau alimentaire et les perturbations d’origine humaine pourraient se concrétiser en un déclin significatif des populations. La bonne nouvelle, c’est que plus nous en apprenons sur les morses et leur habitat, mieux nous pouvons protéger leurs échoueries et préserver leur avenir dans un Arctique en rapide évolution. L’information que nous collectons à l’aide du public pour les projets comme Walrus from Space, en combinaison avec les connaissances issues des projets de recherche menés par des Inuit.e.s grâce au financement du Fonds pour la conservation des espèces de l’Arctique du WWF-Canada, sera déterminante pour nos efforts de conservation. »
Pour obtenir de plus amples renseignements :
Laurence Cayer-Desrosiers, spécialiste des communications, WWF-Canada, [email protected]
À propos du Fonds mondial pour la nature (WWF-Canada)
Le WWF-Canada s’engage à prendre des mesures de conservation justes et équitables qui permettent de restaurer la nature, de renverser la perte d’espèces et de lutter contre les dérèglements climatiques. Nous nous appuyons sur des analyses scientifiques et sur les recommandations des Autochtones pour nous assurer que tous nos efforts sont liés à un seul objectif : un avenir où les espèces, la nature et les humains vivent en harmonie. Pour en savoir plus, visitez le wwf.ca/fr.