Le rapport alarmant du GIEC sur la montée des océans et la fonte des glaces confirme l’urgence d’agir pour le climat
Les communautés et les espèces de l’Arctique canadien, des hautes montagnes et des côtes sont de plus en plus menacées, mais il est encore temps d’agir avec des réductions importantes des émissions de GES et des solutions basées sur la nature.
OTTAWA, 26 septembre 2019 – Le rapport spécial du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) sur l’océan et la cryosphère est un nouvel avertissement que lancent les scientifiques de la planète : la crise climatique est à un seuil critique. Les glaces de notre planète fondent, et les océans montent.
Dévoilé au beau milieu d’une semaine de grèves climatiques historiques et du Sommet Action Climat de l’ONU, le nouveau rapport du GIEC souligne l’urgence d’agir immédiatement en proposant une analyse complète et alarmante des menaces. Il n’est plus possible de repousser l’action climatique. Notre avenir dépend des choix et gestes posés aujourd’hui.
Arctique : les régions polaires sont aux premières lignes de la crise climatique. Alors que le reste de la planète peine à atteindre les objectifs visant à limiter la hausse de la température à 1,5 ° C par rapport aux niveaux préindustriels, l’Arctique subit déjà une hausse de 2 ° C. Et lors des trois derniers hivers, les températures dans le centre de l’Arctique ont été 6 ° C plus élevées que la moyenne.
La banquise en est à son plus bas depuis les 1 000 dernières années, et depuis le début des années 80, l’épaisse glace pluriannuelle a diminué de 90 %. Le rapport indique que la banquise d’été disparaîtra complètement dans un monde à 2 ° C plus chauds – et à ce rythme, nous nous enlignons sur des hausses de 3 ° C – ce qui menace les populations et la faune de l’Arctique canadien. Il indique aussi que d’ici 30 ans, la fonte du pergélisol menacera 70 % des infrastructures des communautés arctiques, tout en libérant dans l’atmosphère les gaz à effet de serre qui y étaient jusqu’alors piégés.
Il est encore possible de sauver une partie de notre cryosphère (les régions gelées de la planète), mais nous devons agir maintenant.
Océans : Le rapport indique clairement que la fonte des glaciers polaires et des calottes glaciaires est le facteur qui contribue actuellement le plus à la montée du niveau des mers, qui est 2,5 fois plus rapide qu’il y a 10 ans. Le réchauffement des océans et la fonte des glaces n’épargneront aucun coin du monde, ce qui pourrait affecter un milliard de personnes d’ici 2050. Pendant ce temps, de 20 à 90 % des zones humides côtières disparaîtront, les dégâts annuels causés par les inondations seront multipliés par deux ou trois et les tempêtes extrêmes se multiplieront.
Les scientifiques sont formel.le.s : il n’y a rien de comparable, dans toute l’histoire de l’humanité, aux types de changements auxquels nous devons nous attendre de la crise climatique. Mais il est encore possible de minimiser les risques et maximiser la résilience si nous agissons dès maintenant pour décarboniser notre économie et utiliser les solutions basées sur la nature.
Hautes montagnes : Le recul des glaciers, la réduction de l’épaisseur de la couverture de neige et la fonte du pergélisol contribuent à l’élévation du niveau des mers, tout en menaçant les espèces d’extinction et en endommageant les réseaux hydrographiques dont nous dépendons pour l’hydroélectricité, l’agriculture et l’eau potable. Certains changements sont inévitables, mais nous pouvons encore limiter leur ampleur en renforçant nos efforts d’atténuation et d’adaptation, autant en montagnes qu’en aval.
Paul Okalik, Spécialiste principal Arctique au WWF-Canada et ancien premier ministre du Nunavut :
« La disparition de la banquise menace l’existence même de la faune et des communautés inuites qui en dépendent pour se nourrir, gagner leur vie et assurer la survie de leur culture. »
Sigrid Kuehnemund, Vice-présidente Océans au WWF-Canada :
« L’océan est le système naturel qui assure la vie sur notre planète. Ce rapport montre clairement que notre inaction face à la crise climatique constitue une menace existentielle pour la santé des océans ce qui, par conséquent, nous menace tous et toutes. »
Megan Leslie, présidente et chef de la direction au WWF-Canada :
« Si la nature peut nous aider à atténuer les effets du dérèglement climatique et à nous y adapter – par la protection, par exemple, du Dernier refuge de glace pour les espèces de l’Extrême-Arctique, et la restauration des écosystèmes côtiers pour réduire les inondations et emmagasiner le carbone – mais seuls les humains peuvent prendre les mesures immédiates et audacieuses nécessaires à la survie de notre planète. »
À propos du rapport spécial du GIEC sur les océans et la cryosphère dans un climat en mutation
Produit par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, l’organe des Nations Unies chargé d’évaluer les travaux scientifiques consacrés aux changements climatiques, ce rapport et les précédents rapports du GIEC constituent la source d’information faisant autorité quant aux changements climatiques. Ils soutiennent la compréhension de la communauté internationale des enjeux liés aux changements climatiques et aux questions connexes. Le rapport ajoute aux connaissances existantes en précisant comment le dérèglement climatique affecte les écosystèmes océaniques, côtiers, polaires et de montagne, et évalue comment la nature et la société doivent s’adapter pour répondre aux risques que cette crise représente pour l’atteinte d’un monde plus résilient face au dérèglement du climat. Ce rapport et les précédents du GIEC insistent aussi sur l’urgence, pour les pays, d’adopter des plans climatiques nationaux plus ambitieux.
À propos du Fonds mondial pour la nature (WWF-Canada)
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