Recréer l’habitat de la rainette faux-grillon au parc national du Mont-Saint-Bruno
Recréer l’habitat de la rainette faux-grillon au parc national du Mont-Saint-Bruno
La rainette faux-grillon est désignée comme vulnérable au Québec depuis le début des années 2000, mais son statut est en cours de révision pour la déclarer menacée. Réparties en abondance dans les champs agricoles, friches et pâturages humides de la rive sud du Saint-Laurent durant les années 1950, il ne reste plus que quelques populations fragmentées de ce minuscule amphibien, entre le fleuve et l’autoroute 30. Leur habitat continue d’être détruit et fragmenté par le développement urbain, faute d’être reconnu à sa juste valeur. En 2015 et 2016, le MFFP et le parc national du Mont-Saint-Bruno ont commencé à expérimenter des aménagements dans d’anciens fossés agricoles, un habitat apprécié de la rainette. Des mini-digues y ont été construites afin de conserver le niveau d’eau à 30 cm jusqu’au milieu de l’été et limiter les variations abruptes de température, quelle que soit la quantité de précipitations. Depuis 2017, un suivi hydrologique serré est effectué dans cinq aménagements et des sites témoins. Des correctifs ont été apportés pour s’assurer de l’évacuation des eaux excédentaires lors de fortes pluies. La démarche a permis d’en savoir plus sur l’habitat recherché par la rainette et de mieux comprendre sa dynamique dans l’ensemble du bassin hydrographique. À terme, le projet vise à réintroduire à l’essai des populations de rainettes faux-grillon au parc national du Mont-Saint-Bruno.
Cette minuscule grenouille, pas plus grosse qu’une pièce de 2$, fréquente en effet des milieux humides que l’on qualifie de temporaires. Ces endroits, baignés d’eau pendant 60 à 90 jours durant sa saison de reproduction au début de l’été, s’assèchent lentement ensuite, ce qui empêche l’implantation des prédateurs voraces se nourrissant de ses têtards, comme les poissons, les grenouilles vertes et les larves de libellules.