Restaurer les érablières pour les espèces, le climat et… le sirop d’érable!

Les journées rallongent et le « temps des sucres » se déploie en force au Québec, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse. Mais cette tradition – et les érablières qui la rendent possible – sont menacées.

Sugar shack
Une cabane à sucre dans une érablière du sud du Québec. © Steve Hamel

Des décennies d’aménagement traditionnel ont transformé les forêts d’érables en monocultures – où 95 % de la forêt est composé de la même espèce d’arbre, soit l’érable à sucre ou rouge – afin de maximiser la production de sirop à court terme, ce qui a dégradé les écosystèmes d’érablières. Et les effets des dérèglements climatiques ont empiré la situation.

Ainsi, ces forêts d’érables ne sont plus des habitats qui arrivent à soutenir les espèces menacées comme la grive des bois et la pipistrelle de l’Est. Elles deviennent aussi plus vulnérables aux perturbations de la météo reliées au climat : diminution de la neige, sol asséché, fluctuations erratiques de la température, supertempêtes qui endommagent les arbres et hausse des espèces envahissantes, comme la spongieuse européenne. Pour aggraver le tout, les forêts de monoculture stockent moins de carbone.

Grive des bois © Sherwood Lincoln

Pour restaurer ces écosystèmes à un état plus sain, le WWF-Canada développe une Initiative pour les érablières en rassemblant les principaux.ales acteur.rice.s de l’industrie : les propriétaires d’érablières, les producteur.rice.s de sirop, les ingénieur.e.s forestier.ère.s, les universitaires et les ONG environnementales.

Nous mettons en place un programme pratique d’accompagnement pour les acériculteur.rice.s qui inclut une formation pour l’évaluation de la santé des érablières et des conseils de gestion, tels que des suggestions d’espèces indigènes autres que l’érable à planter en fonction de la région.

Un habitat forestier plus biodiversifié est non seulement plus efficace pour soutenir les espèces, mais il aide à lutter contre la crise climatique et, même si cela peut sembler contre-intuitif, augmente la productivité des érables.

En effet, la diversité des arbres et des plantes se traduit par un sol plus sain qui stocke davantage de carbone et d’humidité. Plus d’humidité donnera plus de sève, ce qui donnera… plus de sirop d’érable!

Bref, cette initiative est importante pour notre planète ET nos crêpes!