Le bouquet de plantes indigènes d’été est un cadeau pour les oiseaux, les abeilles et autres espèces

Par Jarmila Becka Lee, Steve Hamel et Ellen Jakubowski

Quand la température n’est pas trop sèche, l’été nous inonde de verts et de fleurs luxuriantes. Les herbes hautes visent le ciel, les lierres embrassent tout ce qui les entoure et les boutons de fleurs s’ouvrent et révèlent leurs couleurs éclatantes.

Que vous vous promeniez dans un champ, un jardin ou une clairière en forêt, vous pourrez voir des plantes indigènes parmi cette splendeur, ainsi que les espèces qu’elles attirent. De fascinantes espèces d’abeilles, de papillons, d’oiseaux, de mouches et autres dépendent toutes des plantes indigènes pour se nourrir et s’abriter, et un œil observateur peut les apercevoir lorsqu’elles vaquent à leur besogne. Ainsi, pourquoi ne pas mettre de côté vos loisirs d’été un moment pour vous échapper dans le monde interrelié de cette faune et de cette flore.

Le barbon de Gérard et la sauterelle armée

Dry brushstrokes depict three grasshopper-like insects holding onto tall blades of grass topped with large, fringey flower structures.
Sauterelles armées et barbon de Gérard. Illustration : Jillian Thalman

Le barbon de Gérard (Andropogon gerardi) est une herbacée indigène adaptative qui peut atteindre deux mètres de haut. Il pousse dans une variété de sols incluant l’argile, le gravier et le sable, et peut même supporter des incendies occasionnels. Des douzaines d’insectes, y compris une sauterelle appelée la sauterelle armée (Neoconocephalus ensiger, sur l’illustration) et son cousin le conocéphale à ailes courtes (Conocephals brevipennis), comptent sur le barbon de Gérard pour leur nourriture, car ils mangent les feuilles et d’autres parties de la plante. Des oiseaux comme le bruant des champs, le bruant chanteur et le bruant familier raffolent des semences du barbon de Gérard ou des insectes qu’il attire. Chez nous, cette graminée est indigène en Saskatchewan, au Manitoba, en Ontario et au Québec.

Liatris à épis et petite abeille charpentière

A shiny dark green bee flies past a patch of tall purple flowers where two other bees are foraging.
Petites abeilles charpentières et liatris à épis. Illustration : Jillian Thalman

Les liatris à épis (Liatris spicata) sont vraiment des vedettes pour les jardinier.ère.s grâce à leur apparence de baguette de fée mauve et la façon dont ils attirent plusieurs pollinisateurs. Parmi ceux-ci on compte les abeilles à langue longue comme les petites abeilles charpentières (espèces appartenant au genre Ceratina, sur l’illustration), les bourdons et les abeilles coupeuse de feuilles (aussi appelées mégachiles), ainsi que les papillons tels que les porte-queues, les monarques et les belles dames. Les cerfs, les marmottes et les lapins utilisent aussi ces plantes pour se nourrir, tout comme des petits herbivores comme les campagnols des prés qui mangent spécifiquement leur corme (racine souterraine bulbeuse qui emmagasine les nutriments). Cherchez ces fleurs remarquables en Ontario, où elles sont indigènes. 

Clématite de Virginie et cardinal rouge

An adult male cardinal perches on a flowering vine sheltering an empty cup nest while two other cardinals visit a tree in the background.
Cardinaux rouges et clématite de Virginie. Illustration : Jillian Thalman

La clématite de Virginie (Clematis virginiana) est une plante grimpante à croissance rapide possédant des grappes de fleurs blanches qui s’épanouissent de la demie à la fin de l’été. Lorsqu’adéquatement soutenues par une clôture ou un treillis, ces grimpeuses peuvent s’élever jusqu’à six mètres de haut! On les retrouve dans les buissons et les prairies humides, à l’orée des forêts, au bord des rivières, dans les fossés, et le long des voies ferrées et des clôtures. L’enchevêtrement des tiges et du feuillage offre un excellent camouflage et un habitat pour les nids des oiseaux chanteurs comme le cardinal rouge (Cardinalis cardinalis, sur l’illustration), et les fleurs attirent également un éventail d’abeilles indigènes. La clématite de Virginie est indigène en Ontario, au Québec, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse.

Asclépiade incarnate et monarque

Three smooth, striped caterpillars climb on the leaves and stems of plants topped with clusters of small pink flowers.
Chenilles de monarque et asclépiade incarnate. Illustration : Jillian Thalman

Les asclépiades, dont l’asclépiade incarnate (Asclepias incarnata, sur l’illustration), sont les seules plantes hôtes des monarques (Danaus plexippus). Cela signifie que les chenilles de monarque ne mangent que de l’asclépiade, et que les femelles adultes pondent sélectivement leurs œufs sur ces plantes. En plus des monarques, l’asclépiade incarnate est un aimant pour les autres espèces de papillons comme les argynnes et les hespéries, et pour les insectes buveurs de nectar comme les bourdons, les abeilles fouisseuses, les halictes, les guêpes et les mouches des familles Mydidae et Tachinidés. Grâce aux toxines qui donnent un gout amer à ces plantes, les mammifères comme le cerf ont tendance à éviter d’en manger. (Les humains et les animaux domestiques devraient les imiter!) Si certaines asclépiades se retrouvent presque partout dans le sud du pays, l’asclépiade incarnate en particulier est indigène au Manitoba, en Ontario, au Québec, au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse et à l’Ile-du-Prince-Édouard.

On a piqué votre curiosité à savoir quelles espèces visitent les plantes indigènes à d’autres saisons? Lisez nos publications sur ce que vous pouvez observer en automne et au printemps.

Pour aider ces espèces animales et d’autres – et pour les observer près de chez vous – essayez d’intégrer les plantes indigènes dans votre cour, sur votre balcon ou dans un espace de votre communauté. Visitez wwf.ca/recultiver pour en savoir plus.

Le logo recultiver au-dessus du message "Aidez à enraciner le changement et à restaurer la végétation indigène du Canada." et un bouton disant "s'inscrire". À coté du texte, une main levée tient un cellulaire.