Les populations mondiales d’espèces ont décliné de 69 % depuis 50 ans

Selon le dernier Rapport Planète vivante (RPV) du WWF International, les populations suivies de mammifères, d’oiseaux, d’amphibiens, de reptiles et de poissons ont connu un déclin de 69 % en moyenne depuis 1970.

Mis à jour tous les deux ans, le rapport montre en 2022 que la perte de biodiversité ne ralentit pas et que le déclin alarmant des espèces touche toutes les régions de la planète.

Ici en Amérique du Nord, les populations d’espèces ont décliné en moyenne de 20 % de 1970 à 2018, et même si ce déclin n’est pas aussi marqué que dans d’autres régions, cela ne signifie pas que le Canada soit protégé des pertes catastrophiques.

Great white shark (Carcharodon carcharias)
Un grand requin blanc, espèce désignée en voie de disparition par le COSEPAC au Canada © Wildlife Pictures / Jêrome Mallefet / WWF

En fait, notre Rapport Planète vivante Canada 2020, qui portait seulement sur des espèces de vertébrés du Canada, montrait que les populations évaluées comme étant en péril au pays ont diminué de 59 % en moyenne de 1970 à 2016.

Les scientifiques peuvent suivre ces pertes à l’aide de l’Indice Planète vivante (IPV), un indicateur de la santé de la nature. L’IPV est le fruit d’une collaboration entre le WWF et la Société zoologique de Londres, et constitue la mesure la plus complète de la façon dont les espèces réagissent aux pressions et aux mesures de conservation dans leur environnement.

Ainsi, l’IPV a montré que certains des déclins les plus importants à l’échelle mondiale concernent les populations d’espèces d’eau douce qui ont diminué de 83 % en moyenne. La perte d’habitat et les entraves dans les routes de migration sont responsables d’environ la moitié des menaces mettant en péril les espèces de poissons migrateurs suivis.

Au Canada, cela signifie que des espèces comme le saumon et l’esturgeon subissent des pertes énormes qui entraîneront des répercussions sur l’ensemble des écosystèmes, ainsi que sur les personnes qui en dépendent pour leur subsistance.

Sockeye salmons (Oncorhynchus nerka), adults migrating up the Adams River to spawn
Saumons rouges (Oncorhynchus nerka) adultes remontant la rivière Adams pour frayer, en C.-B., Canada © Michel Roggo / WWF

La bonne nouvelle, c’est que nous connaissons déjà les principaux facteurs du déclin des populations d’espèces et de la perturbation de la biodiversité : la dégradation et la perte d’habitat, l’exploitation, l’introduction d’espèces envahissantes, la pollution, les dérèglements climatiques et les maladies.

Nous pouvons donc maintenant mettre en œuvre des solutions, comme aider les communautés autochtones qui le demandent à restaurer les habitats dégradés ou perdus sur leurs terres ancestrales et créer des réseaux d’aires protégées dans les régions prioritaires à l’échelle du pays. Ces solutions basées sur la nature contribuent aussi à contrer les dérèglements climatiques, ce qui est bénéfique pour de nombreuses espèces (y compris les humains).

Les données du Rapport Planète vivante arrivent à un moment charnière. En décembre prochain à Montréal, les leaders des gouvernements du monde entier se réuniront à l’occasion de la 15e Conférence des parties pour la Convention sur la diversité biologique (mieux connue sous le nom CBD COP15) qui vise à orienter les efforts de la prochaine décennie pour renverser la perte de biodiversité.

Le WWF sera sur place afin de plaider en faveur d’un accord suffisamment ambitieux pour bâtir un avenir où la nature et les humains peuvent s’épanouir. Restez à l’affut!