Comment les entreprises peuvent-elles mener la lutte contre la perte de biodiversité
Quel rôle joue le milieu des affaires dans la lutte contre la crise croissante de la biodiversité? Cette question est de plus en plus souvent posée dans les salles de conseil d’administration partout au pays, alors que les entreprises prennent conscience de leur impact sur la nature, et de leur dépendance à son égard. Mais comment peuvent-elles y parvenir?
Il y a quelques semaines, le WWF-Canada et Aviva Canada ont lancé Les entreprises et la biodiversité : le parcours de votre entreprise vers l’atteinte d’un bilan positif pour la nature, un nouveau plan d’action pour le milieu des affaires canadien.
Nous nous sommes entretenu.e.s avec Kathrin Majic, vice-présidente principale, Développement, chez WWF-Canada pour discuter de l’importance de ce plan et de la façon dont les entreprises peuvent s’en servir.

Qu’est-ce que ce plan d’action?
En résumé, il s’agit d’une ressource pour aider les entreprises canadiennes de tous les secteurs à passer à l’action dans la lutte contre la perte de biodiversité. Il fournit une mise en contexte importante sur la nécessité d’agir, et il offre un ensemble de mesures concrètes et efficaces que les entreprises peuvent mettre en place pour accélérer leur cheminement vers l’atteinte d’un bilan positif pour la nature. Nous avons inclus des actions que les entreprises peuvent réaliser dans le cadre de leurs activités et au-delà, dans l’immédiat et à long terme. Il s’agit en quelque sorte d’une liste de choses à faire à l’intention des entreprises qui souhaitent contribuer à freiner et inverser la perte de biodiversité.
Pourquoi ce plan d’action est-il nécessaire maintenant?
Premièrement, nous savons que notre planète est confrontée à une crise de perte de biodiversité. Les populations d’espèces surveillées ont chuté en moyenne de près de 70 % depuis 1970. Chaque seconde, la Terre perd l’équivalent d’une patinoire et demie de hockey en habitats. Nous perdons, rapidement, une nature essentielle.
Deuxièmement, nous savons que la crise de la biodiversité entraine des conséquences directes sur l’économie. La moitié du PIB mondial repose sur le maintien d’écosystèmes sains. Les risques liés à la nature pour les entreprises totalisent maintenant plus de 1,9 billion de dollars. Les parties prenantes s’attendent de plus en plus à ce que les entreprises fassent leur part pour assurer la santé du monde naturel.
Enfin, nous savons que le milieu des affaires a besoin d’aide. La plupart du temps, les discussions sur la manière dont les entreprises peuvent contribuer à la protection de l’environnement portent sur la réduction des émissions de carbone, d’une importance capitale pour lutter contre la crise climatique.
Mais la perte de biodiversité n’est pas si simple à inscrire dans un registre ou un plan stratégique. Les incidences et les dépendances d’une entreprise sur le monde naturel peuvent être difficiles à mesurer, et les actions à prendre pour améliorer la situation peuvent paraitre floues.
Qu’est-ce qui vous réjouit le plus au sujet de ce plan d’action?
Ce qui en ressort le plus, à mon avis, c’est qu’il ne s’agit pas simplement d’une liste de tâches à accomplir. Oui, les entreprises qui souhaitent modifier leur empreinte sur la biodiversité doivent s’attendre à travailler pour y parvenir. Mais il y a également de bonnes raisons de le faire sur le plan commercial. Agir maintenant leur coutera moins cher – deux fois moins cher, selon certains estimés – que de remettre la décision à plus tard. Elles seront ainsi plus résilientes et prêtes à s’adapter aux changements dans les normes relatives à la divulgation de renseignements.
Et, en toute franchise, elles seront plus susceptibles de tirer des avantages concurrentiels et réputationnels d’avoir agi avant les autres. C’est donc ce qui ressort le plus à mes yeux : donner la priorité à la nature est en fait payant pour les affaires.
Lisez notre Plan d’action pour les entreprises et la biodiversité maintenant