Le WWF-Canada applaudit la participation du Canada, avec plus de 30 pays, à la plus importante initiative de restauration et de protection de l’eau douce à la COP28

Eau douce

Le Défi de l’eau douce vise à protéger les écosystèmes d’eau douce et à assurer la restauration, d’ici 2030, de 300 000 km de rivières dégradées et 350 millions d’hectares de milieux humides dégradés.

Dubaï, Émirats arabes unis (11 décembre) – L’annonce hier de la participation du Canada et de plus de 30 autres pays au Défi de l’eau douce donnera un coup de pouce indispensable à la protection et à la restauration de l’eau douce. Il s’agit d’un appui crucial aux efforts mondiaux visant à atténuer la crise climatique et à nous y adapter grâce à des solutions climatiques basées sur la nature.

Ce défi est la plus importante initiative au monde visant la restauration des rivières, des lacs et des milieux humides dégradés, et la protection des écosystèmes d’eau douce vitaux. L’annonce a été faite dans le cadre de la table ronde ministérielle sur la protection et la restauration des écosystèmes d’eau douce à la COP28.

Le leadership du Canada, qui abrite plus de 20 % des réserves mondiales d’eau douce, y compris de vastes réseaux de rivières, de lacs et de milieux humides, est crucial pour la protection et la restauration de l’eau douce. Le Fonds mondial pour la nature (WWF-Canada) a participé à la table ronde à Dubaï et félicite le gouvernement fédéral pour ses engagements.

Elizabeth Hendriks, vice-présidente, Restauration et régénération au WWF-Canada, explique :

« Les gens se demandent peut-être pourquoi nous parlons d’eau douce à une conférence sur le climat. Mais lorsqu’ils sont sains et productifs, les rivières, les lacs, les milieux humides et les tourbières forment des réservoirs de carbone essentiels qui atténuent l’impact des phénomènes météorologiques extrêmes liés aux dérèglements climatiques. Les écosystèmes d’eau douce sont actuellement les plus dégradés dans le monde et nous devons investir dans leur restauration. Nous remercions le gouvernement du Canada de participer au Défi de l’eau douce et nous nous réjouissons de travailler à ses côtés pour soutenir la protection et la restauration de l’eau douce d’une manière efficace qui nous aidera à atteindre nos cibles en matière de climat et de biodiversité. »

Plus de renseignements sur le Défi de l’eau douce

L’initiative a été lancée dans le cadre de la Conférence des Nations unies sur l’eau à New York avec six pays participants : la Colombie, la République démocratique du Congo, l’Équateur, le Gabon, le Mexique et la Zambie. D’autres pays d’Afrique, d’Asie, d’Europe, de l’Amérique du Nord et du Sud, ainsi que du Pacifique, ont annoncé leur adhésion au défi lors d’un évènement de haut niveau tenu par la présidence de la COP28, auquel participaient 15 ministres.

Les pays nouvellement membres – dont l’Allemagne, le Botswana, le Brésil, le Burkina Faso, le Cambodge, le Canada, le Chili, les Émirats arabes unis, l’Espagne, les États-Unis, les Fidji, la France, la Finlande, la Gambie, l’Irak, le Kenya, le Libéria, le Malawi, le Mali, la Mauritanie, le Mozambique, le Népal, les Pays-Bas, le Tchad, le Niger, la Norvège, l’Ouganda, le Pakistan, le Pérou, la République dominicaine, la République du Congo, le Royaume-Uni, le Salvador, le Sénégal, la Slovénie, le Tadjikistan, la Tanzanie et le Zimbabwe – abritent plus de 30 % des ressources renouvelables en eau douce de la planète et près de deux milliards d’habitant.e.s.

Le Défi de l’eau douce vise la restauration d’ici 2030 de 300 000 km de rivières dégradées et de 350 millions d’hectares de milieux humides dégradés – une superficie plus grande que l’Inde – de même que la conservation d’écosystèmes intacts.

Les écosystèmes d’eau douce sains sont essentiels pour atténuer les dérèglements climatiques et nous y adapter. Ils sont considérés comme la pierre angulaire d’un avenir résilient en matière d’eau. Les tourbières constituent les plus grands réservoirs terrestres de carbone au monde, et les sédiments fluviaux déposés au fond de la mer peuvent également séquestrer de grandes quantités de carbone. Les forêts alluviales reliées et les milieux humides sains peuvent réduire l’impact des inondations extrêmes et augmenter la résilience face à des sècheresses de plus en plus fréquentes.

Les mangroves prospères – dont la plupart dépendent du flux de sédiments des rivières pour survivre – contribuent à protéger les communautés côtières contre les ondes de tempête. Les deltas densément peuplés et riches sur le plan agricole dépendent également de l’écoulement des eaux, des nutriments et des sédiments dans les rivières afin de limiter les intrusions d’eau salée, de rester fertiles et de se maintenir au-dessus des niveaux de plus en plus hauts des océans.

Toutefois, le tiers des milieux humides mondiaux ont disparu au cours des 50 dernières années, et ils disparaissent encore plus rapidement que les forêts. Les rivières et les lacs sont les écosystèmes les plus dégradés au monde et les dérèglements climatiques exacerbent aujourd’hui des menaces déjà sans précédent.

Le Défi de l’eau douce est une initiative pilotée par les pays et dont la mise en œuvre repose sur une approche inclusive et collaborative. Les gouvernements créeront des solutions en matière d’eau douce en partenariat avec les peuples autochtones, les communautés locales et d’autres parties prenantes, y compris le secteur privé. Dans le cadre de la COP28, AB InBev, BCG et IKEA ont exprimé leur soutien en faveur du Défi de l’eau douce.

Le Défi de l’eau douce appelle tous les gouvernements à s’engager à atteindre des objectifs clairs dans le cadre de leur stratégie et plan d’action national pour la biodiversité, de leur contribution déterminée au niveau national, de leur plan d’adaptation national et de leur plan de mise en œuvre national des Cette initiative s’appuie sur le cadre mondial de Kunming-Montréal pour la biodiversité, qui comprend la protection de 30 % des « eaux intérieures » et la restauration de 30 % des « eaux intérieures » dégradées.

Le Défi de l’eau douce servira également à fournir les données nécessaires au niveau national pour concevoir et mettre en œuvre des mesures de restauration, identifier les zones prioritaires pour la restauration, mettre à jour des stratégies et des plans nationaux pertinents, mobiliser les ressources et mettre en place des mécanismes financiers qui permettront d’atteindre les objectifs.

Mené par la coalition de pays participants, le Défi de l’eau douce est soutenu par Conservation International, l’Union internationale pour la conservation de la nature, le Secrétariat de la Convention sur les zones humides, The Nature Conservancy, Wetlands International, l’OCDE, le Programme pour l’environnement de l’ONU (sous l’égide de la Décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes) et le Fonds mondial pour la nature (WWF).

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Notes aux éditeur.rice.s

Exemple de travaux de restauration
Regardez cette vidéo (en anglais) qui met en lumière les travaux de restauration de l’eau douce menés par des Autochtones de la Première Nation Katzie dans le cours supérieur de la rivière Upper Pitt. Ce genre de travaux est nécessaire pour respecter cet engagement.

Faits et chiffres

  • Environ 4 milliards de personnes, soit la moitié de la population mondiale, souffrent d’une grave pénurie d’eau au moins un mois par an.
  • 2,3 milliards de personnes vivent dans des pays soumis à des stress hydriques.
  • Près des trois quarts des catastrophes naturelles récentes sont liées à l’eau, notamment les inondations, les sècheresses et les tempêtes. Ces catastrophes ont détruit des vies et des moyens de subsistance, touché des millions de personnes et causé des dommages économiques d’une valeur de 700 milliards de dollars américains au cours des 20 dernières années.
  • D’ici 2050 :
    • 5 fois plus de terres sont susceptibles d’être confrontées à une « sècheresse extrême ».
    • 5,7 milliards de personnes sont susceptibles de vivre dans des régions où il manque d’eau.
    • Le nombre de personnes menacées par les inondations devrait atteindre environ 1,6 milliard.

À propos du WWF-Canada (wwf.ca/fr)
Le WWF-Canada s’engage à prendre des mesures de conservation équitables et efficaces qui permettent de restaurer la nature, de renverser la perte d’espèces et de lutter contre la crise climatique. Nous nous appuyons sur des analyses scientifiques et sur les recommandations des Autochtones pour nous assurer que tous nos efforts sont liés à un seul objectif : un avenir où les espèces, la nature et les humains vivent en harmonie.

Pour de plus amples renseignements, veuillez contacter :
Laurence C. Desrosiers, gestionnaire des communications, WWF-Canada, [email protected]