Le Rapport Planète vivante du WWF révèle une chute dévastatrice de 69 % des populations d’espèces en moyenne en moins de cinquante ans

TORONTO, 13 octobre 2022 – Les populations d’espèces suivies – les mammifères, les oiseaux, les amphibiens, les reptiles et les poissons – ont connu un déclin dévastateur de 69 % en moyenne depuis 1970 selon le Rapport Planète vivante 2022 du Fonds mondial pour la nature (WWF). Le Rapport Planète vivante (RPV) 2022 met en lumière la dégradation inquiétante de l’état la nature et presse les gouvernements, les entreprises et le public à poser des actions évolutives pour renverser la destruction de la biodiversité.

Si le RPV a constaté que des populations d’espèces en Amérique du Nord ont décliné en moyenne de 20 % entre 1970 et 2018, des pressions ont affecté des espèces et des habitats durant plusieurs décennies précédant 1970. Ainsi, même si les déclins de ces régions ne sont pas aussi marqués, cela ne signifie pas que le Canada soit protégé des pertes catastrophiques. En fait, le Rapport Planète vivante Canada 2020 a démontré que des espèces dont la conservation suscite des préoccupations à l’échelle mondiale – qui sont menacées de disparition selon la Liste rouge de l‘UICN – ont connu quant à elles un déclin de 42 %, en moyenne au Canada, entre 1970 et 2016.

Avec sa plus grande base de données à ce jour, laquelle contient près de 32 000 populations de 5230 espèces, l’Indice Planète vivante (IPV), fourni au sein du rapport par la Société zoologique de Londres (ZSL), révèle que les populations d’espèces vertébrées suivies s’effondrent à un rythme particulièrement vertigineux dans les régions tropicales.

Les plus grands déclins de la planète ont été constatés au sein des populations d’espèces d’eau douce, qui ont chuté de 83 % en moyenne. La perte d’habitat et les entraves dans les routes de migration sont responsables d’environ la moitié des menaces mettant en péril les espèces de poissons migrateurs suivis.

« Le Rapport Planète vivante contient des indicateurs mesurables directement liés aux crises interdépendantes du climat et de la biodiversité. En réponse, nous devons voir de profonds changements systémiques et évoluer, si nous voulons freiner et renverser la perte de nature et consolider un avenir sain et prospère pour les humains et la nature, a dit Marco Lambertini, directeur général du WWF International. Les dirigeant.e.s gouvernementaux doivent progresser à la COP15. Le monde les surveille. »

Ce rapport arrive à un moment charnière. Les leaders des gouvernements du monde entier doivent se rencontrer à la 15e Conférence des parties pour la Convention sur la diversité biologique (CBD COP15) en décembre à Montréal, pour l’occasion de la décennie de corriger la tendance, dans l’intérêt des humains et de la planète. Le WWF demande que les leaders s’engagent à une entente semblable à celle de Paris qui pourrait renverser la perte de biodiversité pour nous assurer que le monde ait un bilan nature positif d’ici 2030.

« Les constats du RPV démontrent l’urgence avec laquelle nous devons agir à l’approche de la CBD COP à Montréal. Si nous voulons renverser le déclin vertigineux des espèces tel qu’il est exposé dans le rapport, il est important que le Canada reconnaisse le rôle que les aires protégées peuvent jouer pour nous aider à atteindre les cibles mondiales de biodiversité. De plus, quand les aires protégées sont établies de façon à considérer les droits autochtones, la biodiversité et le climat en bénéficient en même temps. Elles peuvent donc nous aider à limiter la perte de biodiversité et les effets des dérèglements climatiques de manière juste et équitable, » a dit Megan Leslie, présidente-directrice générale du WWF-Canada.

Andrew Terry, directeur de la conservation et des politiques à la ZSL, a dit : « L’Indice Planète vivante souligne à quel point nous nous sommes écartés du fondement de la vie et que la situation ne cesse d’empirer. La moitié de l’économie mondiale et des milliards de personnes dépendent directement de la nature. Empêcher toute perte additionnelle de biodiversité et restaurer des écosystèmes cruciaux doit se retrouver au sommet de l’ordre du jour global, pour contrer les crises grandissantes de l’environnement et de la santé publique. »

À travers le monde, le rapport indique que les principaux facteurs du déclin des populations d’espèces sont la dégradation et la perte d’habitat, l’exploitation, l’introduction d’espèces envahissantes, la pollution, les dérèglements climatiques et les maladies.

Le Rapport Planète vivante expose clairement que la réalisation d’un avenir au bilan positif en matière de nature ne sera pas possible sans la reconnaissance et le respect des droits, de la gouvernance, et du leadership en conservation des Peuples autochtones et des communautés locales de partout dans le monde.

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Note aux éditeur.rice.s :

  • * L’Indice Planète vivante mondial 2022 montre un déclin de 69 % en moyenne des populations d’espèces de vertébrés suivies. Le changement de pourcentage de l’indice reflète le changement proportionnel moyen des tailles de populations animales suivies durant 48 ans – et non le nombre d’animaux comptés individuellement ni le nombre d’individus perdus.
  • Le RPV 2022 est la 14e édition de la publication biennale emblématique du WWF.
  • Le Rapport Planète vivante 2022 complet est disponible ici.
  • Notez que les éditions successives de l’IPV ne sont pas directement comparables puisqu’elles contiennent différents ensembles d’espèces. Il est aussi important de noter que le portrait de base de 1970 possède des significations qui varient pour les différentes régions suivies. En Europe et en Amérique du Nord, des pressions ont affecté des espèces et des habitats durant plusieurs décennies précédant 1970. Ainsi, même si les déclins de ces régions ne sont pas aussi clairement marqués, cela ne signifie pas que la biodiversité y soit davantage intacte. En fait, l’Indice du caractère intact de la biodiversité montre que l’Europe est l’une des régions se retrouvant dans le bas de l’échelle en termes de caractère intact de la biodiversité. À l’inverse, les régions tropicales ont débuté à un portrait de base plus intact en 1970, mais ont depuis connu des changements plus rapides à leurs écosystèmes.
  • L’IPV est un indicateur précoce d’alarme sur la santé de la nature. L’édition de cette année est basée sur l’analyse de plus de 32 000 populations d’espèces – avec plus de 838 nouvelles espèces et un peu plus de 11 000 nouvelles populations ajoutées depuis la publication du rapport précédent en 2020. Il apporte la mesure la plus exhaustive de la façon dont les espèces répondent aux pressions dans leur environnement qui proviennent de la perte de biodiversité et des dérèglements climatiques, nous permettant par le fait même de comprendre l’impact des humains sur la biodiversité.
  • La quinzième Conférence des parties pour la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (COP15) aura lieu à Montréal, Canada, du 7 au 19 décembre, sous la présidence de la Chine.

Fonds mondial pour la nature (WWF-Canada) 
Le WWF-Canada s’engage à prendre des mesures de conservation équitables et efficaces qui permettent de restaurer la nature, de renverser la perte d’espèces et de lutter contre la crise climatique. Nous nous appuyons sur des analyses scientifiques et sur les recommandations des Autochtones pour nous assurer que tous nos efforts sont liés à un seul objectif : un avenir où les espèces, la nature et les humains vivent en harmonie. Pour en savoir plus, visitez le wwf.ca/fr

WWF
Le WWF est une organisation de conservation indépendante, avec plus de 30 millions de sympathisant.e.s et un réseau mondial actif dans près de 100 pays. Notre mission est d’arrêter la dégradation de l’environnement naturel de la planète et de bâtir un avenir où les humains vivent en harmonie avec la nature, en conservant la diversité biologique du monde, en s’assurant que l’utilisation des ressources natures renouvelables est durable, et en faisant la promotion de la réduction de la pollution et du gaspillage. Visitez panda.org/news (en anglais) pour les dernières nouvelles et les ressources média; suivez-nous sur Twitter @WWF_media

ZSL
La Société Zoologique de Londres (ZSL) est une organisation de bienfaisance internationale en conservation qui travaille à créer un monde où la faune prospère. De la recherche sur les menaces pesant sur la santé des animaux à l’aide afin que les espèces et les humains vivent en harmonie, ZSL s’engage à rétablir les espèces en voie de disparition. Nous réalisons notre travail via de la science novatrice, de la conservation sur le terrain à travers le monde et en engageant des millions de personnes par nos deux jardins zoologiques, le ZSL London Zoo et le ZSL Whipsnade Zoo. Pour plus de renseignements, visitez le www.zsl.org/.