Entente des pays à la COP28 pour s’éloigner des combustibles fossiles : le WWF estime que « la planète est à genoux, mais pas KO »

Le WWF-Canada est disponible pour commenter l’impact de cet accord sur la politique de lutte contre les dérèglements climatiques au Canada

Dubaï, Émirats arabes unis (14 décembre) – Dans un moment fort pour l’action climatique mondiale, les pays réunis à la COP28 de l’ONU ont convenu de s’éloigner des combustibles fossiles, sans toutefois s’entendre sur un abandon progressif complet.

Des représentant.e.s du Fonds mondial pour la nature (WWF-Canada) ont participé au sommet pour plaider en faveur d’un soutien accru aux solutions climatiques basées sur la nature menées par des Autochtones qui aideront le Canada à combler l’écart entre ses ambitions et ses actions climatiques.

Un groupe de personnes sur une scène devant un public
Des participant.e.s sur une scène durant la réunion plénière de clôture de la conférence annuelle des Nations unies sur le climat à Dubaï le 13 décembre 2023 © UNFCCC (Photo by COP28 / Anthony Fleyhan)

Manuel Pulgar-Vidal, responsable mondial du climat et de l’énergie au WWF et président de la COP20, déclare :

« La planète est à genoux, mais pas KO, car les pays se sont mis d’accord pour s’éloigner des combustibles fossiles, sans toutefois parvenir à un consensus sur l’abandon progressif complet du charbon, du pétrole et du gaz lors de la COP28. Néanmoins, cette décision de s’éloigner des combustibles fossiles constitue un moment important. Au terme de trois décennies de négociations sur le climat à l’ONU, les pays ont enfin tourné leur regard vers les combustibles fossiles polluants qui alimentent la crise climatique. Cette conclusion marque le début de la fin de l’ère des combustibles fossiles.

« Malheureusement, le résultat suggère l’utilisation de distractions dangereuses comme le captage et le stockage du carbone à grande échelle et les “combustibles de transition”. Pour que la planète soit vivable, nous avons encore besoin d’un abandon progressif de tous les combustibles fossiles et nous continuerons à travailler dans ce sens.

« Le Bilan mondial montre clairement que, huit ans après l’Accord de Paris, nous sommes encore loin de l’objectif de limiter à 1,5 degré Celsius le réchauffement climatique et d’éviter les pires conséquences de la crise climatique. Au cours de cette décennie décisive, tous les pays doivent se montrer plus ambitieux et mettre en œuvre davantage d’actions pour le climat. Il est essentiel que les pays s’emploient dès maintenant à transformer leurs systèmes énergétiques et à remplacer les combustibles fossiles par des énergies renouvelables propres et moins couteuses, telles que l’énergie éolienne et solaire, à une vitesse et une échelle sans précédent. »

 

Mary MacDonald, vice-présidente principale et directrice générale de la conservation du WWF-Canada, soutient :

« Cet engagement à s’éloigner des combustibles fossiles constitue une étape importante vers l’engagement en faveur de l’abandon progressif jugé nécessaire par la science. Bien que nous espérions un engagement encore plus fort, il s’agit tout de même d’un point tournant puisque – de manière quasi incroyable – les signataires de la CCNUCC en tant que groupe ont toujours refusé d’inclure toute mention des combustibles fossiles depuis le début de ces négociations il y a près de 30 ans, n’autorisant jusqu’à maintenant que du langage entourant les émissions.

« Les négociations internationales comme celles-ci sont importantes puisqu’elles donnent le ton et définissent les attentes en matière d’actions concrètes pour tous les niveaux de gouvernement, les industries et la société civile. Nous savons qu’une véritable action de lutte contre les dérèglements climatiques est déjà en cours, et cet engagement mondial ferme à s’éloigner des combustibles fossiles orientera le soutien et le financement de projets sur le terrain qui mènent à des résultats concrets en faveur du climat et de la nature. »

 

Stephen Cornelius, responsable adjoint du climat et de l’énergie du WWF, déclare :

« Le financement est essentiel pour débloquer l’action climatique. La décision rapide de rendre opérationnel le fonds pour les pertes et dommages a été cruciale. Les nombreux engagements qui ont été pris à la COP28, bien qu’ils soient les bienvenus, sont une goutte dans l’océan par rapport à ce qui est nécessaire. Le fonds de financement devra maintenant être augmenté de plusieurs ordres de grandeur pour aider de manière adéquate les personnes en danger. Le besoin de financement pour les pertes et dommages et pour l’adaptation continuera à augmenter rapidement si les pays n’investissent pas davantage pour réduire les émissions et abandonner progressivement les combustibles fossiles. »

Fernanda Carvalho, responsable des politiques mondiales en matière de climat et d’énergie du WWF, dit :

« En plus de l’abandon progressif des combustibles fossiles, la nature fait partie intégrante d’une action climatique efficace. Il est décevant de voir que les pays n’ont pas inclus la recommandation du GIEC de protéger 30 à 50 % de tous les écosystèmes. Cela aurait été le bon moment pour que tous les pays s’engagent à s’attaquer en parallèle aux urgences climatiques et naturelles. Il est essentiel d’agir pour restaurer la nature et transformer les systèmes alimentaires afin de réduire les émissions et d’accroitre la résilience face à la hausse des températures. Bien que les pays aient une fois de plus reconnu l’importance des solutions basées sur la nature, nous aurions dû observer une ambition accrue vers une action combinée climat-nature, en particulier dans la foulée de la signature du Cadre mondial de Kunming-Montréal pour la biodiversité il y a un an. »

 

Pour plus d’informations :

Laurence C. Desrosiers, gestionnaire des communications, WWF-Canada, [email protected]

Le WWF et la COP28 :  www.panda.org/cop28.