Ce que les jeunes peuvent faire pour lutter contre la crise climatique

Les jeunes sont les moins responsables de la crise climatique, particulièrement en Arctique où nos communautés sont si petites. Pourtant, c’est nous qui devrons vivre avec les impacts à long terme. Nous avons donc le droit de participer au processus décisionnel qui nous affecte.

Je m’appelle Katie Yu et je suis en 10e année à Iqaluit, Nunavut. Notre communauté nordique se réchauffe environ trois fois plus vite que la moyenne mondiale. Cela a déjà aminci la banquise sur laquelle beaucoup d’entre nous (et les espèces arctiques) comptons pour la chasse et pour nous déplacer. De plus, le réchauffement fait fondre le pergélisol qui se trouve sous nos routes, notre système d’aqueduc et nos édifices.

Adolescente inuite près d’un gaggig
Katie Yu près d’un gaggig (grand igloo communautaire) à Iqaluit, Nuvavut © Katie Yu

J’ai toujours vécu dans le Nord et je m’inquiète de savoir comment les dérèglements climatiques affecteront ma région, les espèces et les gens avec qui j’ai grandi. Je veux que les écosystèmes arctiques soient protégés parce que ça entraine l’appréciation de la terre et la préservation de la culture inuite, en plus de la sécurité alimentaire, la bonne santé et le bien-être.

« Je crois que le plus grand défi devant nous aujourd’hui est la baisse des populations d’espèces. » –  Amber Yu, 14 ans, Iqaluit, Nunavut

Si des actions climatiques ne sont pas posées, ce sera la perte de notre environnement. Avec la rencontre de la COP26 cette année, nous devons demander à nos dirigeant.e.s de respecter leurs engagements pour le climat et mener la lutte pour la protection de l’environnement dans nos propres communautés.

Agir

La crise climatique peut sembler écrasante, mais il y a des actions que nous pouvons poser pour en atténuer les effets et protéger la nature. J’ai parlé à des ami.e.s à travers l’Amérique du Nord qui sont impliqué.e.s dans la défense de l’environnement ou qui en sont passionée.e.s, pour connaître leur opinion à ce sujet.

« Il y a eu plein de feux de forêt en Colombie-Britannique et notre province était complètement étouffée par la fumée. C’était terrifiant de sortir dehors. Quand on regardait le soleil, il était rouge et tout enfumé. C’était vraiment terrifiant! » – Reeana Tazreean, 19 ans, Calgary, Alberta

Presque tout le monde est d’accord pour dire que les actions individuelles ne sont pas suffisantes pour s’occuper des enjeux environnementaux, et que les changements systémiques doivent être priorisés. Ce n’est pas tout le monde qui a la chance de faire tout le temps des choix environnementaux, mais les gouvernements et les organisations comme le WWF-Canada peuvent investir leurs ressources pour que des changements majeurs arrivent.

Tout de même, les actions individuelles s’additionnent et vous rendent conscient.e.s de l’impact des actions quotidiennes. Juste marcher au lieu de conduire fait la différence! Comme le dit mon amie Bolu Ogunniyi de Toronto : « Il n’y a pas de mauvaise température, juste des mauvais vêtements. »

 

Faites-vous entendre vous aussi

Une autre chose que nous pouvons faire pour lutter contre les dérèglements climatiques, c’est partager nos préoccupations avec nos ami.e.s, notre famille, le personnel de l’école et les décideur.se.s. Essayez de les joindre pour discuter des façons dont la crise climatique va affecter ce qui leur tient à cœur.

Inuit climate striker in Iqaluit, Nunavut
Jukipa Kotierk à la Grève pour le climat à Iqaluit, en septembre 2019 © Jukipa Kotierk

« Je trouve que les changements positifs arrivent souvent grâce à des conversations significatives que j’ai avec une personne, parce que je peux exprimer à quel point la santé environnementale est inséparable de la santé culturelle et mentale des gens de partout dans le monde, mais particulièrement des Inuit.e.s en Arctique. » – Jukipa Kotierk, 27 ans, Iqaluit, Nunavut.

Ça peut représenter un défi quand les autres ne vous prennent pas au sérieux ou sont en désaccord avec ce que vous avez à dire; quand on vous exclut à cause de votre âge ou qu’on vous offre une chance juste pour qu’une organisation puisse dire qu’elle a engagé des jeunes.

Mais vous n’êtes pas seul.e.s! C’est important de demander de l’aide quand vous en avez besoin et de prendre contact, comme je l’ai fait, avec d’autres personnes pour qui le climat et les espèces comptent, et en vous impliquant avec des organisations environnementales et/ou jeunesse.

« Tous ces problèmes arrivent en direct, juste devant nos yeux, m’a dit Reeana. Alors savoir que des gens sont là pour toi quand tu te sens dépassé.e ou anxieux.se, ça peut faire du bien. »

Ceux et celles qui se joignent à la défense de l’environnement avec vous vous permettront de continuer à agir, et vous pourrez vous soutenir ensemble. Comme l’a dit Jukipa : « En cherchant à bien nous occuper de la Terre, nous devons aussi recommencer à nous connecter à d’autres au niveau humain, peu importe le lieu ou l’heure. C’est important. »

S’il n’y a pas d’organisation ou de club environnementaux dans votre région, vous pouvez commencer vos propres initiatives ou groupes et aider d’autres personnes à s’impliquer. Bolu a fondé l’Alliance jeunesse pour l’environnement du comté de Simcoe, qui était le premier groupe visant à encourager la viabilité environnementale dans sa région.

« Nous devons reconnaitre que nous ne pouvons pas tout faire par nous-même, mais que notre contribution compte quand même. » – Albert Lalonde, 19 ans, Montréal, Québec.

Le club climatique de l’école de Bianca Morales, une New-Yorkaise de quinze ans, a utilisé des compteurs de carbone pour mesurer quels mets de la cafétéria avaient la plus petite empreinte carbone, pour que ses camarades de classe puissent faire un choix de menu éclairé.

« Nous serons les prochain.e.s employé.e.s, employeur.se.s et président.e.s-directeur.rice.s général.e.s, a dit Bianca, et nous devons garder la justice climatique en tête dans tout ce que nous faisons. »

Toutes ces personnes ont aussi parlé de l’importance de se reposer et de trouver des façons de gérer l’écoanxiété, cette inquiétude causée par l’avenir de la planète. La crise climatique est un problème urgent, mais pour que vos actions soient efficaces, vous devez prendre soin de vous.

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Voici quelques-unes de leurs suggestions pour prendre soin de soi : passer du temps dans la nature, lire des histoires positives à propos de l’environnement, se motiver à faire de l’activité physique et de la respiration consciente, se rappeler du travail que vous accomplissez déjà et de la raison pour laquelle vous aimez l’environnement, et se rappeler de prendre des pauses lorsque c’est nécessaire.

« J’adorerais cocréer un monde dans lequel prendre soin de la santé et du bien-être des écosystèmes et de sept générations d’enfants à venir sont au centre des priorités. » – Nadine Clopton, 24 ans, Bucks County, Pennsylvanie

Il est encore temps de changer de direction

La crise climatique est une menace pour les jeunes de partout, mais nous pouvons encore agir pour protéger l’environnement. Comme Albert m’a dit : « Les gens doivent se rendre compte lorsqu’ils sont jeunes qu’il.elle.s peuvent vraiment perturber les choses s’il.elle.s ne veulent pas participer à ce qui se passe. »

De mon côté, une grande partie de mon militantisme a été de créer du contenu, dont des blogues et des campagnes en ligne, pour sensibiliser la population aux dérèglements climatiques dans le Nord. Cette année, j’ai aussi réinitialisé le club vert de notre école et je me suis impliquée dans diverses organisations, ce qui m’a permis de rencontrer tou.te.s les jeunes incroyables que j’ai interviewé.e.s pour ce blogue.

Tout comme il.elle.s m’ont inspiré, j’espère qu’il.elle.s vous inspireront à agir pour notre planète et pour aider à empêcher les pires effets de la crise climatique, au lieu de juste y répondre.

« Les Inuit.e.s, comme la plupart des peuples autochtones, apprennent traditionnellement que tout nous est donné par le territoire où nous vivons. En retour, il est de notre responsabilité d’en prendre soin et de l’entretenir. » – Lerena Ashevak, 19 ans, Wolfville, Nouvelle-Écosse

J’espère que dans l’avenir, le Nord où j’ai grandi sera préservé, autant pour les espèces que les humains, et que nos droits, notre culture et nos traditions seront protégés avec l’environnement.

Et j’espère que les prochaines générations vont continuer de s’occuper du Nord.