Le WWF-Canada dévoile une étude novatrice qui situe les réserves de carbone cruciales au Canada

Ecosystemes urbains

Glasgow (Écosse), le 10 novembre 2021 – Une nouvelle étude du Fonds mondial pour la nature (WWF-Canada) dirigée par des chercheur.se.s du laboratoire de télédétection de l’Université McMaster révèle, pour la toute première fois, la quantité de carbone emmagasinée dans les écosystèmes terrestres du Canada et l’emplacement des zones qui possèdent les plus grandes réserves.

L’étude indique un total de 405 Pg – c’est-à-dire 405 milliards de tonnes – de carbone emmagasiné dans les écosystèmes du Canada, ce qui équivaut à environ 30 ans d’émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) d’origine humaine aux niveaux d’émissions de 2019. Les résultats ont été cartographiés pour montrer la densité du carbone stocké dans les arbres et autres plantes, et jusqu’à une profondeur de deux mètres dans le sol, dans différentes zones géographiques.

Il s’agit de la toute première analyse exhaustive de ce type, et elle pourrait avoir des retombées majeures sur les mesures de conservation – surtout si elle sert de guide pour mettre en place des solutions climatiques basées sur la nature. L’étude sera présentée au pavillon du WWF-International dans le cadre de la COP26 à Glasgow, en Écosse, aujourd’hui le 10 novembre à 11 h, heure de l’Est. La diffusion en direct peut être visionnée ici (en anglais seulement).

Les conclusions montrent aussi que 95 % du carbone au Canada (384 Pg) se trouve dans le premier mètre de la couche supérieure du sol, et 24 % de ce carbone se trouve dans les tourbières. C’est donc un quart des réserves mondiales de carbone du sol qui est stocké au Canada – un taux disproportionné qui entraine une responsabilité mondiale. Le reste du carbone au pays est stocké dans la biomasse végétale (arbres, autres plantes, matières mortes d’origine végétale et racines).

Les zones où la densité de carbone est particulièrement élevée sont les forêts anciennes côtières de la Colombie-Britannique, les vastes étendues de forêt boréale et les tourbières d’importance mondiale des basses terres de la baie d’Hudson et de la baie James.

Les régions riches en carbone jouent un rôle clé dans la régulation du climat de la Terre en retirant le carbone de l’atmosphère et en le séquestrant dans les écosystèmes. Si ces écosystèmes sont perturbés, le carbone stocké risque d’être rejeté dans l’atmosphère, ce qui intensifierait les dérèglements climatiques.

« Les conclusions de cette étude s’avèrent hautement significatives pour la conservation au Canada et dans le monde entier. Le fait de connaitre l’emplacement des stocks de carbone au pays nous permet de protéger et de gérer de façon stratégique les zones critiques pour éviter le rejet de milliards de tonnes de carbone dans l’atmosphère. De plus, la protection de ces zones profitera à la nature en préservant les habitats d’importantes espèces en péril », déclare Megan Leslie, présidente-directrice générale du WWF-Canada.

S’appuyant sur les conclusions de l’étude, le WWF-Canada recommande plusieurs mesures, notamment l’utilisation de méthodes permettant d’éviter la conversion ou la dégradation des régions riches en carbone, ainsi que la création d’un programme de Gardien.ne.s du carbone pour soutenir les communautés autochtones qui souhaitent surveiller et mesurer le carbone stocké dans les écosystèmes de leurs territoires.

« Les résultats de cette nouvelle analyse arrivent à un moment décisif pour agir. Le Canada a la possibilité et la responsabilité de gérer ces importantes zones de stockage du carbone pour le climat mondial, et de le faire en soutenant et en renforçant les droits, les systèmes de connaissances et les cultures des peuples autochtones », affirme James Snider, vice-président, Science, savoir et innovation au WWF-Canada.   

« Les basses terres de la baie d’Hudson et de la baie James sont recouvertes de tourbières qui constituent des zones de stockage du carbone d’importance mondiale. Ces zones riches en carbone, appelées “terres qui respirent” par nos aîné.e.s, ont une valeur culturelle considérable pour les communautés de la région », explique Vern Cheechoo, directeur du territoire et des ressources, Conseil de Mushkegowuk.

Comment sommes-nous parvenu.e.s à cartographier les réserves de carbone du Canada? 

Pendant deux ans, l’équipe de recherche a utilisé un algorithme d’apprentissage automatique avec des données provenant d’échantillons de sol existants prélevés dans tout le pays, des données satellitaires à long terme, ainsi que des variables topographiques et climatiques. Les chercheur.se.s ont pu estimer le carbone à une résolution spatiale de 250 m dans différents réservoirs de carbone (sols et biomasse végétale), ainsi qu’à des profondeurs multiples (de 1 à 2 m).

« Des dizaines de milliers de points de données – provenant à la fois de sondages sur le terrain et de données satellitaires – ont été intégrés à un algorithme d’apprentissage automatique pour estimer les stocks de carbone dans la biomasse végétale et les sols à l’échelle du Canada. La carte nationale du carbone qui en résulte aura une incidence énorme sur la façon d’aborder les activités de conservation au Canada, ainsi que sur les politiques qui priorisent les solutions climatiques basées sur la nature », affirme Alemu Gonsamo, professeur adjoint au laboratoire de télédétection de l’Université McMaster.

Le carbone en chiffres

  • Quantité totale de carbone stocké au Canada : 405 Pg (405 milliards de tonnes)
  • Biomasse végétale : 21 Pg
  • Sols (jusqu’à 1 m de profondeur) : 384 Pg
  • Tourbières (jusqu’à 1 m de profondeur) : 92 Pg

 

Des photos, des vidéos et des cartes peuvent être fournies sur demande.

Cette recherche jouera un rôle clé dans le plan sur 10 ans du WWF-Canada, Régénérer le Canada, et dans l’atteinte de ses objectifs de restaurer un million d’hectares d’écosystèmes complexes perdus, de protéger et de gérer 100 millions d’hectares d’habitats écologiquement riches et de réduire les émissions de carbone de 30 millions de tonnes.

Le projet de Cartographie du carbone des terres canadiennes a été réalisé en partenariat avec le laboratoire de télédétection de l’Université McMaster et est généreusement soutenu par Les Aliments Maple Leaf Inc. et la Fondation Metcalf.

« Puisque les émissions de carbone et d’autres gaz à effet de serre sont des accélérateurs majeurs des changements climatiques, les Aliments Maple Leaf sont fiers de soutenir cette recherche novatrice aux côtés du WWF-Canada, de la Fondation Metcalf et de l’Université McMaster, a affirmé Tim Faveri, vice-président de la durabilité et des valeurs partagées d’Aliments Maple Leaf. En tant que première entreprise alimentaire carboneutre au monde, nous reconnaissons l’importance de l’étude pour approfondir la compréhension de la manière de prioriser les futurs efforts de conservation et de régénération du sol. Ce portrait est une base de référence cruciale pour les prochaines générations de Canadien.ne.s. »

 

À propos du Fonds mondial pour la nature (WWF-Canada)
Le WWF-Canada s’engage à prendre des mesures de conservation justes et équitables qui permettent de restaurer la nature, de renverser la perte d’espèces et de lutter contre les dérèglements climatiques. Nous nous appuyons sur des analyses scientifiques et sur les recommandations des Autochtones pour nous assurer que tous nos efforts sont liés à un seul objectif : un avenir où les espèces, la nature et les humains vivent en harmonie. Pour en savoir plus, visitez le wwf.ca/fr.

 

À propos de l’Université McMaster
L’Université McMaster est la principale université canadienne de recherche et se classe continuellement parmi les 100 meilleurs établissements universitaires au monde. Nos chercheur.se.s, nos étudiant.e.s et notre personnel contribuent à faire progresser la santé et le bien-être des humains et de la société pour créer un monde plus radieux.

 

À propos des Aliments Maple Leaf Inc.
Les Aliments Maple Leaf Inc. (les « Aliments Maple Leaf ») est une entreprise carboneutre dont la vision est d’être l’entreprise de produits protéinés la plus durable sur terre en fabriquant de façon responsable des produits alimentaires sous des marques nationales comme Maple Leaf®, Prime de Maple Leaf®, Natural Selections Maple Leaf®, Schneiders®, Country NaturalsMD Schneiders®, MinaMD, Greenfield Natural Meat Co.MC, Lightlife® et Field RoastMC. Les Aliments Maple Leaf emploie environ 13 500 personnes et exerce ses activités au Canada, aux États-Unis et en Asie. Le siège social de l’entreprise se trouve à Mississauga, en Ontario, et ses actions sont inscrites à la Bourse de Toronto sous le symbole MFI.

 

À propos de la Fondation Metcalf
La Fondation Metcalf œuvre à renforcer l’efficacité des personnes et des organisations qui travaillent en collaboration pour aider les Canadien.ne.s à imaginer et à bâtir une société juste, saine et créative. Nous appelons au changement en agissant au carrefour du climat, de la biodiversité et des moyens de subsistance durables, en nous concentrant sur les possibilités économiques durables pour les personnes et les communautés à faible revenu de Toronto, et en soutenant le leadership individuel et l’innovation organisationnelle dans les arts de la scène. https://metcalffoundation.com/