Le gouvernement du Canada doit respecter les préoccupations des Inuit.e.s et rejeter l’expansion de la mine Mary River

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Le Fonds mondial pour la nature (WWF-Canada) salue la décision de la Commission du Nunavut chargée de l’examen des répercussions (CNER) de respecter les préoccupations des communautés, de protéger les espèces menacées et de rejeter le plan d’expansion de la mine de fer Mary River proposé par Baffinland.

Nous exhortons le gouvernement du Canada à faire de même.

La présidente de la CNER, Marjorie Kaviq Kaluraq, prévient que l’expansion risque d’entrainer « des effets écosystémiques négatifs importants sur les mammifères marins, les poissons, les caribous et d’autres espèces terrestres [ainsi que] des conséquences graves sur la récolte, la culture, l’utilisation des terres et sur la sécurité alimentaire de la population inuite du Nunavut ».

En plus du rapport de 441 pages, une lettre de Kaluraq au ministre des Affaires du Nord, Dan Vandal, recommande que le gouvernement fédéral rejette la demande de Baffinland parce que les effets ne peuvent être « adéquatement évités, atténués, ni gérés de façon adaptative ».

Nous sommes reconnaissant.e.s à la CNER d’avoir mené un examen aussi approfondi malgré les défis liés à la COVID-19. Elle a examiné les données probantes, écouté les communautés touchées, puis conclu que le projet, tel que proposé, n’est pas acceptable sur le plan environnemental, pour les milieux terrestres et marins.

En effet, la proposition de la phase 2 comprend un chemin de fer de 110 km qui serait le premier sur les terres du Nunavut. Le fait de construire une voie à travers l’habitat d’une harde de caribous, dont le nombre a diminué d’environ 99 % depuis les années 1990, pose un risque inacceptable sans précédent.

L’expansion entrainerait aussi une augmentation du trafic maritime de 198 à 384 navires chaque saison. Des analyses menées par Baffinland révèlent que la population de narvals dans le détroit d’Éclipse est passée de 12 039 individus en 2016 à 2595 en 2021. Ces chiffres devraient inciter à la prudence.

Nous apprécions également que la CNER ait tenu compte des répercussions transfrontalières du plan d’expansion, car en doublant, le trafic maritime dans l’aire marine nationale de conservation Tallurutiup Imanga risquerait de causer des dommages à l’environnement, aux espèces et aux communautés du Groenland.

Nous espérons maintenant que le ministre Vandal et le gouvernement Trudeau, qui semble attacher une grande importance à la réconciliation, écouteront la population autochtone de Pond Inlet et les communautés avoisinantes qui ont exprimé leurs préoccupations au sujet de ce projet.

Le gouvernement doit accepter la recommandation de la CNER et reconnaitre les répercussions importantes que ce projet minier engendre déjà sur les espèces, ainsi que sur la culture, la santé et le bienêtre des Inuit.e.s.

Les preuves sont là, et la réponse au plan d’expansion doit être : NON.