Déclaration sur la baleine noire de l’Atlantique Nord

OcéanArctique

Déclaration sur la baleine noire de l’Atlantique Nord, au nom d’Oceana Canada, du Ecology Action Center, du Sierra Club Canada, du WWF-Canada, du Fonds international pour la protection des animaux et Humane Society International/Canada 

La baleine noire de l’Atlantique Nord est l’une des baleines les plus menacées de la planète. Avec environ 400 individus restants, dont moins de 100 femelles reproductrices, la mort de toute baleine noire en est une de trop. Depuis le mois de juin, il y a eu six décès dans les eaux canadiennes, dont quatre femelles reproductrices. Pour trois de ces baleines, il a été confirmé que la cause du décès est un traumatisme contondant correspondant à des collisions avec des navires.

Nous sommes heureux que Pêches et Océans Canada et Transports Canada aient annoncé des mesures de gestion améliorées pour protéger les baleines noires. Personne ne veut voir un retour à la crise de 2017, lorsque 17 baleines noires ont été retrouvées mortes en eaux canadiennes. Cependant, les décès de 2019 semblent jusqu’à présent suivre cette trajectoire. Continuer sur cette voie serait dévastateur pour les chances de survie de la baleine noire de l’Atlantique Nord.

Nous appelons le gouvernement canadien à éviter toute nouvelle mortalité de baleine noire en mettant en œuvre les mesures immédiates suivantes :

  • Élargir la zone de restriction de vitesse obligatoire pour tous les navires afin d’inclure l’ensemble du golfe du Saint-Laurent.
  • Poursuivre la surveillance aérienne intensive récemment annoncée des couloirs de navigation jusqu’au 15 novembre 2019, afin de détecter la présence des baleines noires dans le golfe du Saint-Laurent.
  • Appliquer de façon stricte les limites de vitesse pour les navires, imposer les amendes maximales à ceux qui enfreignent les limites de vitesse et publier toutes les condamnations sur le site Internet de Transports Canada.
  • Créer un groupe de travail d’intervention en cas d’urgence composé de scientifiques, de chercheurs, d’organisations environnementales, de groupes industriels et de décideurs gouvernementaux, afin de collaborer au développement de solutions adaptatives et fournir des analyses et des réponses continues pour gérer la crise.
  • Investir des fonds supplémentaires, même au-delà du récent investissement fédéral, pour appuyer le travail du réseau d’intervention d’urgence pour les mammifères marins. Cela permettra de garantir les meilleurs résultats possibles pour les baleines blessées et empêtrées et, par la réalisation d’autopsies, de déterminer plus rapidement les causes de décès afin de mieux éclairer les mesures de protection.

En plus de s’attaquer à la crise immédiate, le gouvernement canadien doit mettre à jour ses lois, ses règlements et ses politiques afin de protéger à long terme les baleines noires de l’Atlantique Nord, notamment :

  • Fournir un financement à long terme et un renforcement des capacités en matière de recherche, de surveillance et de prévention.
  • Recueillir et utiliser toutes les données pertinentes sur les observations de baleines, y compris l’emplacement des bateaux et des navires, l’emplacement des engins de pêche, les conditions changeantes de l’océan, la disponibilité de nourriture et l’océanographie pour mieux prévoir et suivre les mouvements des baleines noires afin que nous ne soyons pas toujours à réagir en situation de crise.

Faits marquants :

  • Les résultats de quatre nécropsies ont révélé que trois des baleines avaient été tuées par un traumatisme contondant résultant d’une collision avec un navire.
  • Le document du Secrétariat canadien de consultation scientifique publié récemment par Pêches et Océans Canada indiquait que les baleines présentes dans la zone tampon située en dehors de la zone de navigation statique présentaient un potentiel de risque accru, car les navires accéléraient avant d’entrer dans la zone de ralentissement.
  • Transport Canada a signalé 111 violations des limites de vitesse existantes, dont neuf sont toujours en cours d’examen. Aucune amende n’a encore été infligée.

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Pour plus de renseignements :
Laurence Cayer-Desrosiers, Spécialiste communications et événements, Québec | WWF-Canada
[email protected] | 514-703-2409