Aidez la nature à fleurir, un jardin à la fois. Voici comment.

Écrit par : David Miller, président et chef de la direction, WWF-Canada & Michelle Kanter, directrice principale, Carolinian Canada
Vous êtes-vous déjà demandé à quoi ressemblait votre terrain il y a des centaines d’années?
Si vous habitez dans la zone carolinienne, une écorégion riche en biodiversité nichée entre les Grands Lacs, s’étendant de Toronto à Windsor, il est possible que votre cour ait fait partie d’une forêt ancienne ou d’un marais abritant une faune qui se fait rare aujourd’hui. Des écureuils volants planaient peut-être entre les arbres, des pics à tête rouge attrapaient les insectes et les papillons monarques s’y rassemblaient en automne pour faire le plein de nectar avant de migrer vers le sud.
Aujourd’hui, les forêts feuillues matures ne sont plus si abondantes. Les corridors verts jouxtant les habitats humides et boisés sont fragmentés. Et les asclépiades, essentielles aux chenilles de monarques, décroissent alors que l’habitat est remplacé par des plantes non indigènes ou pulvérisé avec des pesticides.
Vous pouvez participer à la restauration de la zone carolinienne pour qu’elle retrouve son état naturel et protéger la diversité naturelle incroyable de cette région en transformant graduellement vos espaces verts en jardins avec In the Zone, un nouveau programme de jardinage de plantes indigènes du WWF-Canada et de Carolinian Canada.

Grenouille des bois. (c) creighton359/iStoc

JOIGNEZ IN THE ZONE
Les espèces à risque sont sous pression
Mouchetée d’or et arborant un masque brun parmi une variété de teintes brunes, la jolie grenouille des bois est l’une des premières chanteuses chaque printemps, même avant la plupart des oiseaux, et elle est connue pour son gloussement distinctif. Elle devrait être commune partout dans la région, mais dans certaines parties de son aire de répartition, où l’habitat a été perdu ou dégradé, elle ne peut plus être aperçue.
C’est l’une des innombrables espèces qui sont en train de disparaître discrètement de la zone carolinienne, alors que l’habitat est perdu ou fragmenté en parcelles d’îles vertes de plus en plus petites.
Bien qu’elle ne représente que 0,3 % de la masse terrestre du Canada, la zone carolinienne est l’habitat du quart de la population humaine de Canada et du tiers des animaux et plantes à risque au Canada, dont la salamandre de Jefferson, la paruline azurée, la tortue mouchetée et le bourdon à tache rousse.

La zone carolinienne est l’habitat du tiers des animaux et plantes à risque et du quart de la population humaine de Canada.

Les pressions continuent de s’accroître alors que les changements climatiques et le développement humain s’intensifient, que les frontières urbaines s’étendent et que la compétition provenant des espèces non indigènes poussent la nature indigène à l’extérieur de la zone.
Comment votre jardin peut aider à la restauration
La bonne nouvelle, c’est que nous pouvons renverser la tendance en reliant les points d’habitats verts, en commençant par notre propre terrain : jardins, cours et autres espaces verts, même les balcons!
La faune indigène évolue avec nos plantes indigènes. En plantant un seul chêne indigène, une parcelle d’asclépiades ou en ajoutant un réservoir d’eau, vous ferez le premier pas vers la création d’un écosystème dans votre espace vert qui offrira de la nourriture et un refuge à une variété d’abeilles, de chenilles, de papillons et d’oiseaux, tandis que les espèces importées que nous plantons normalement n’offrent bien souvent qu’un habitat de faible valeur pour la nature.

Bourdon sirotant un topinambour. © Peter Ewins/ WWF-Canada

Dans la zone carolinienne, où 95 % des terres sont privées, votre espace vert est essentiel pour la restauration et la protection de la biodiversité.
Lorsque des plantes indigènes sont ajoutées à votre terrain et sont liées à d’autres espaces verts et habitats naturels, vous aidez également à reconstruire le chemin emprunté par les espèces migratoires et celles qui se déplacent entre les différents types d’habitats pendant leurs cycles de vie, contribuant ainsi à des écosystèmes caroliniens plus sains et moins fragmentés.
En utilisant le traqueur In the Zone, les jardiniers peuvent mesurer les progrès faits tous ensemble pour la restauration des habitats perdus dans cette fragile écorégion.
 JOIGNEZ IN THE ZONE
Cet été, faites pousser quelque chose! Ensuite, prenez une chaise et observez les différents oiseaux qui fréquentent vos arbres, les écureuils qui visitent votre jardin, les abeilles qui sirotent le nectar des tournesols et la variété d’espèces qui font une escale pour boire après la pluie. Vous les voyez maintenant? Votre terrain fait partie d’un écosystème complexe qui aide la nature à s’épanouir.
Une collaboration entre le WWF-Canada et Carolinian Canada, In the Zone offre des outils aux jardiniers pour transformer graduellement leurs espaces verts en boisés, jardins d’eau et de fleurs pour la faune indigène. (Anglais seulement)