Tous menacés par les changements climatiques

En 2014, la publication de notre rapport Planète vivante a eu un effet percutant sur la communauté mondiale. Il révélait que les populations animales avaient décliné globalement de 52 % au cours des 40 dernières années. La perte d’habitats et l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre, causées notamment par l’activité humaine, sont quelques-unes des raisons qui expliquent ce grave déclin.

Polar bear (Ursus maritimus) on sea ice, off the coast of Svalbard, Norway
Polar bear (Ursus maritimus) on sea ice, off the coast of Svalbard, Norway © naturepl.com / Steven Kazlowski / WWF

Cette année à Paris, les dirigeants du monde entier se rassembleront pour ce qui pourrait bien être la dernière opportunité de s’unir pour limiter le réchauffement de la planète. Même si les défis sont grands, nous avons des raisons d’être optimistes. La mise sur pied du ministère de l’Environnement et du Changement climatique par le nouveau gouvernement canadien en est un bon exemple. Cela envoie un signal clair à la population, à savoir que notre pays, plutôt reconnu ces dernières années pour son obstruction aux pourparlers internationaux en matière de réduction des gaz à effet de serre, veut à présent jouer un rôle constructif en la matière.
Cependant, cette bonne nouvelle doit être accompagnée d’une action immédiate. L’urgence d’agir est encore une fois démontrée par la sortie de notre dernier rapport Impacts des changements climatiques sur les espèces. Ici au Canada, les espèces les plus durement touchées sont l’ours polaire, la baleine bleue, le bourdon et …. les communautés de l’Arctique. Ailleurs sur la planète, l’orang-outan de Sumatra, l’éléphant d’Afrique et la tortue verte souffrent de ces répercussions. Ces exemples représentent qu’une infime partie du trop large éventail de conséquences que subit la nature, et qui s’explique par la rapidité avec laquelle le climat évolue : selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), 35 % des espèces d’oiseaux, 52 % des amphibiens et 71 % des coraux formant les récifs sont dans un état particulièrement vulnérable.

A green turtle (Chelonia mydas) swimming in the Great Barrier Reef, Queensland.
A green turtle (Chelonia mydas) swimming in the Great Barrier Reef, Queensland. © Troy Mayne

Tous aussi importants qu’ils soient, ces risquent ne représentent que la pointe de l’iceberg. Les impacts de ces perturbations climatiques sur les écosystèmes terrestres et aquatiques affectent déjà lourdement les espèces et, conséquemment, nos communautés et notre prospérité collective.
Nous sommes donc à la fois victime et à la source de ces dérèglementations. Au Canada, nous utilisons 3,7 fois la part des ressources disponibles sur la planète, et ce, chaque année. Nous devons adopter de meilleures habitudes et pratiques immédiatement pour rétablir cet équilibre avec la nature.
Ailleurs dans le monde, plusieurs communautés subissent déjà les impacts du débalancement climatique. Au Canada, c’est la population inuite qui ressent le plus fortement ces impacts. En effet, les communautés nordiques ont toujours pu compter sur des conditions de glace historiquement fiables et sécuritaires pour pratiquer la chasse et la pêche, activités leur procurant leur principale source d’alimentation. Avec l’été qui se rallonge, l’augmentation des variations de température et la fonte accélérée de la banquise, les chasseurs se voient forcer de changer leurs pratiques qu’ils cultivent depuis des centaines d’années.
En engageant des dépenses considérables et en prodiguant d’énormes efforts, certaines populations pourront peut-être s’adapter aux changements à long terme des dérèglements climatiques. Toutefois, le rythme soutenu de ces transformations que nous vivons maintenant et les projections futures tendent vers une réalité plus inquiétante : la plupart des espèces ne pourront pas s’adapter assez rapidement pour pouvoir assurer leur survie. Nous savons maintenant pour la perte d’espèces dramatique encourue ces dernières 40 années, mais le changement du climat peut aggraver davantage cette situation et faire disparaître des espèces dans des zones où ils avaient l’habitude de prospérer. Une récente étude publiée dans la revue Science démontre qu’une espèce sur six est en voie de disparition due aux changements climatiques, si nous restons inactifs.
Les changements climatiques représentent le plus gros défi touchant notre environnement naturel et, pour relever ce défi et protéger à la fois notre avenir et celle de la nature, nous devons travailler tous ensemble, que ce soit les dirigeants de pays ou de ville, les gens d’affaires ou les citoyens. Tous avons le devoir et la responsabilité d’appliquer des solutions durables dès aujourd’hui.
Les engagements récents du gouvernement du Canada démontrent que le pays est prêt à devenir un chef de file dans les prochaines négociations sur le climat. Le WWF-Canada sera à Paris en décembre pour aider le gouvernement à atteindre ses objectifs et pour s’assurer que les audacieux engagements pris seront adoptés par la communauté internationale. De façon spécifique, nous devons négocier un accord global significatif qui nous engagera vers la voie du 100 % d’utilisation d’énergies renouvelables d’ici 2050.
Au WWF-Canada, prendre soin de l’environnement pour qu’il prenne soin de nous à son tour – pour tout le monde et pour toujours – est notre priorité numéro un. Ensemble, c’est possible.