Libérez votre nature : Parmi les étoiles (de mer)

Sur les côtes de la Colombie-Britannique, les étoiles de mer sont aussi communes que les moustiques en été. Elles constellent les rivages de la côte Ouest, de la Californie jusqu’à l’Alaska. On les retrouve en abondance dans les cuvettes de marée ou les battures. Certaines espèces peuvent atteindre une taille de 24 centimètres.

Étoile de mer ocre (Pisaster ochraceus) © Kyler Vos
Étoile de mer ocre (Pisaster ochraceus) © Kyler Vos

Alors que ces espèces marines agrémentaient en grand nombre le séjour des vacanciers et des visiteurs sur les plages par le passé, c’est à partir de 2013 que ces derniers – tout comme les chercheurs – ont commencé à remarquer des étoiles de mer ayant des membres endommagés ou manquants. Une maladie dégénérative, qui fait dépérir puis mourir les étoiles de mer, affecte plus de 20 espèces d’étoiles à travers la côte du Pacifique. Bien que la maladie ait été présente dans la région depuis un certain temps, jamais auparavant avions-nous enregistré une telle vague de mortalité. Des chercheurs travaillent à mieux comprendre ce qui se passe et comment la maladie se propage. Et la Strawberry Isle Marine Research Society, ainsi que les communautés locales autour de Clayoquot Sound, ont décidé de les aider.
La Strawberry Isle Marine Research Society (SIMRS), basée à Clayoquot Sound, se consacre à la surveillance marine. En collaboration avec des entreprises d’observation des baleines, des pêcheurs et des bateaux-taxis, elle fait la surveillance d’épaulards, de loutres de mer, de lions de mer, de zostères ainsi que de la canopée de varech. Ses membres viennent aussi en aide, à l’occasion et quand c’est possible, à des mammifères marins en détresse. Lorsqu’ils ont remarqué l’apparition d’étoiles de mer malades dans leur région, ils ont décidé de faire un suivi à travers quelques sites.
Grâce à une microsubvention du programme Libérez votre nature du Fonds mondial pour la nature (WWF-Canada), et en partenariat avec l’Aquarium de Ucluelet, la SIMRS a mis sur pied un projet de surveillance où des bénévoles observent et identifient les étoiles de mer dans leur secteur, qu’elles soient malades ou saines. Ces données sont ensuite partagées avec l’Université de Californie à Santa Cruz (UCSC), qui coordonne les efforts de plusieurs organismes et collige leurs données afin de créer une cartographie internationale des effets de la maladie et ainsi améliorer nos connaissances sur cette question.

Une bénévole mesure une étoile de mer. © Kyler Vos
Une bénévole mesure une étoile de mer. © Kyler Vos

Au cours des trois derniers mois, 23 bénévoles ont offert plus de 100 heures de travail sur le terrain et ont ainsi observé 1500 étoiles de mer. Pour obtenir les données voulues, les bénévoles doivent trouver les étoiles dans les battures, en identifier l’espèce, en mesurer le rayon et en évaluer l’état de santé selon les critères établis par l’UCSC. Alors qu’il existe plus de 20 espèces d’étoiles de mer dans la région, la plupart des individus dénombrés sont des types Pisaster ochraceus, Patiria miniata, Dermasterias imbricata et Pycnopodia helianthoides (soleil de mer). À ce jour, les bénévoles ont constaté des signes de la maladie (lésions, membres manquants) sur plusieurs individus, mais aussi observé beaucoup d’étoiles de mer en santé.
Bien que l’objectif premier de ce projet soit de mener des recherches dans le but de mieux comprendre l’ampleur et l’intensité de la maladie qui frappe les étoiles de mer dans cette région, la SIMRS désire aussi encourager le public à participer à son travail de conservation. Ses membres ont bien compris que, plus les gens s’impliquent en conservation, plus ils en comprennent les enjeux et plus ils sont fiers de protéger leur environnement.

Au cours des trois derniers mois, 23 bénévoles ont offert plus de 100 heures de leur temps afin de mesurer 1500 étoiles de mer. © Kyler Vos
Au cours des trois derniers mois, 23 bénévoles ont offert plus de 100 heures de leur temps afin de mesurer 1500 étoiles de mer. © Kyler Vos

Selon Jessica Edwards, assistante de recherche à la SIMRS, « Les bénévoles sont inspirants. Ils font un travail d’observation incroyable et posent d’excellentes questions. En plus, ils se lèvent tôt pour ne pas rater la marée basse! Plusieurs d’entre eux travaillent dans l’industrie de l’écotourisme, et repartent ensuite partager leurs connaissances à propos des espèces vivant dans les battures avec leurs proches et leurs clients. »
Vous avez une bonne idée pour impliquer des gens dans un projet de conservation de la nature? Restez à l’affût! Cet automne, nous lancerons la deuxième édition de Libérez votre nature. Nous sommes déjà impatients de recevoir vos suggestions!