Nouvelles normes sur l’huile de palme – une avancée encourageante

Il y a de l’huile de palme partout, ou presque – dans nos shampoings, la crème glacée, la margarine, jusque dans le rouge à lèvres! Et la demande ne cesse de croître – et les plantations de s’étendre –, mais à quel prix pour les forêts tropicales et la biodiversité qu’on y trouve encore… pour le moment.
C’est donc avec beaucoup d’enthousiasme que le Fonds mondial pour la nature a accueilli les nouvelles normes pour une culture responsable de l’huile de palme adoptées par la Table ronde pour la production durable de l’huile de palme (RSPO) dans le cadre de son assemblée générale extraordinaire tenue fin avril à Kuala Lumpur.
Cette nouvelle mouture des principes et critères de la RSPO pour une production durable de l’huile de palme n’a pas comblé toutes les attentes du WWF – qui demandait davantage –, mais ces nouveaux principes et critères constituent néanmoins une nette amélioration par rapport à la version précédente et permettront de mieux faire face aux défis que doit relever l’industrie de l’huile de palme.

 Plantation de palmiers à huile

Vue aérienne d’une plantation de palmiers à huile sur un territoire défriché de la région de Sabah, à Bornéo, Malaisie. © naturepl.com / Juan Carlos Munoz / WWF-Canon

 Le WWF a participé à l’exercice de révision des normes, et a pris clairement position en faveur de normes environnementales et sociales plus strictes pour régir les émissions de gaz à effet de serre, la plantation dans des tourbières et l’usage de produits chimiques dangereux, entre autres.  Déçu à certains égards, le WWF appuie néanmoins sans réserve la position de la RSPO et demeurera un membre actif et engagé de l’organisme, qu’il compte continuer d’aider à resserrer ses normes et ses systèmes.
Le WWF appuie les efforts déployés par les planteurs membres en vue de faire certifier leur production, ainsi que l’engagement des acheteurs et utilisateurs décidés à n’utiliser que de l’huile de palme certifiée. Selon le WWF, les nouveaux principes et critères proposent aux entreprises un cadre à l’intérieur duquel elles pourront dresser leurs propres normes de production.
Parallèlement à l’engagement de faire certifier toute leur production actuelle et future d’huile de palme en vertu des principes et critères de la RSPO, les producteurs responsables devraient, selon le WWF, s’engager à agir à divers niveaux, notamment :

  • déclaration publique immédiate des émissions de GES;
  • établissement de cibles de réduction marquée des émissions annuelles de GES;
  • adoption d’une politique de taux zéro d’émissions découlant de l’aménagement du territoire pour de nouveaux développements;
  • fin à l’utilisation de pesticides dangereux, notamment le paraquat;
  • achat de grappes de fruits frais, et de sources connues, uniquement.

Le WWF en appelle également à d’autres participants de la chaîne d’approvisionnement afin qu’ils encouragent en les soutenant les producteurs qui s’engagent à revoir leur mode de production, d’abord en achetant leur huile de palme certifiée, et ensuite en agissant de leur côté et à leur niveau.
Le WWF lance donc un appel plus particulier aux négociants, leur rappelant le poids de leur responsabilité en ce qui touche à la transparence du marché de l’huile de palme durable certifiée, de manière que les acheteurs puissent avoir la certitude que l’huile de palme qu’ils achètent provient d’un producteur responsable et répond bien aux normes de la RSPO.
Pour en savoir plus sur l’action du WWF et l’huile de palme.